“LES TROIS MOUSTIQUAIRES DU NORD”
[THE THREE MOSQUI-TEERS OF THE NORTH]

Stuart Leiderman and Aldy Castor, M.D.
Published in condensed form by Le Nouvelliste, Haiti’s largest newspaper.
English condensation at bottom.  Original on request.

 

Ce printemps, le chikungunya, une maladie virale grave, transmise par des moustiques, s’est abattue sur Haïti. Comme il n’y a pas de vaccin protecteur, la priorité est le contrôle et la réduction de l’habitat des moustiques, et les risques de piqûres à la population. Ce message, qui rend hommage à Alexandre Dumas, père, (1802-1870), dramaturge, historien et auteur d’origine haïtienne, démontre la volonté, le savoir-faire et les ressources des Haïtiens pour combattre le virus.

I.  TROIS MOUSTIQUES

La scène se passe sur la côte nord d’Haïti, à Caracol, à quatre heures de voiture de Port-au-Prince et à moins de deux heures de vol de Miami. Trois moustiques du genre Aèdes – Lancette, Piquette et Sanguette – passent à travers une fenêtre d’une d’usine bondée de couturières de T-shirts. Les insectes repèrent des centaines de paires de longs bras noirs nus et appétissants qui se déplacent rythmiquement en avant et en arrière.

Perpendiculairement, entre chaque paire de bras, scintillait le pouls rapide d’aiguilles miroitantes de machines à coudre. Instinctivement, les trois moustiques attaquent et piquent simultanément les avant-bras gauches nus de trois jeunes couturières qui travaillent côte à côte. Elles arrêtent brusquement de coudre et tapent avec un bruit mat leur avant-bras, se grattent à l’unisson, puis éclatent de rire. Ces couturières, Mirlande, Yolande et Guerlande, sont des sœurs.

Après le travail, les trois sœurs retournent à pied chez elles pour le dîner. En arrivant, elles voient leur mère et leur grand-mère alitées avec le « chikungunya ». Ce matin, elles jouissaient d’une bonne santé. Maintenant, elles brûlent de fièvre et souffrent de sévères maux de tête et d’atroces douleurs corporelles. Dans la maison, les portes et les fenêtres sont ouvertes et de nombreux moustiques, apparentés à Lancette, Piquette et Sanguette, contrôlent l’espace aérien. Mirlande interroge: « Est-ce que tout le village est comme ça?» « Est-ce que tout le Nord est comme ça?» demande Yolande. Et Guerlande d’ajouter, «est-ce que toute Haïti est comme ça? »

Une voisine arrive en courant dans la cour et annonce qu’un médecin est en train de parler à la radio! Elles écoutent une voix grave qui communique de mauvaises nouvelles: « Il y a une urgence, une épidémie de chikungunya. C’est une maladie transmise par des moustiques. Tout le monde est vulnérable et peut être infecté. Vous devez vous protéger vous-mêmes, protéger vos familles et protéger vos amis. » Le médecin continue: «Il y a trois règles à suivre: tout d’abord, protéger votre peau contre les piqûres de moustiques; deuxièmement, interdire les moustiques de rentrer dans vos maisons et dans vos bâtiments; et troisièmement, prévenir la multiplication des moustiques. « Protéger, interdire, prévenir! »

II. LE PLAN D’ACTION DES TROIS MOUSQUI-TAIRES

Il est temps d’agir. Yolande se souvient de son histoire favorite et pointe son doigt dans l’air et s’exclame: «Nous allons devenir les Trois Mousqui-taires ! Mirlande protégera! Guerlande interdira! Yolande préviendra! Nous sommes une pour toutes et toutes pour une! Trois règles! Trois Mousqui-taires! »

A la radio, la voix continue. «Écoutez attentivement. Le médicament pour la fièvre et pour la douleur s’appelle acétaminophène. C’est la forme générique et elle n’est pas chère ». Puis une mise en garde: «L’acétaminophène est identique au Tylenol et au Paracétamol qui sont des noms de marque et coûtent beaucoup plus chers. Solliciter et acheter seulement la forme générique, l’acétaminophène. Si vous tombez malade, un ou deux comprimés tous les six heures vous aideront. Pour les bébés et les enfants, consultez votre médecin ou votre pharmacien sur la dose. » Une autre mise en garde: «Surtout, n’achetez pas les médicaments des marchands ambulants; ces médicaments peuvent être nocifs pour votre santé.»

Mirlande coure à la pharmacie. « S’il vous plaît, des comprimés d’acétaminophène» dit-elle. Elle les achète, puis retourne rapidement chez elle. Au crépuscule, Guerlande prend un crayon et une feuille de papier. Sur le côté gauche, elle divise la feuille en trois rangées, « Maison », « Usine » et « Village ». Ensuite, dans la partie supérieure, elle ajoute trois colonnes : « Mirlande: Protéger», “Guerlande: Interdire », et «Yolande: Prévenir”.

Puis elle explique: «Écoutez, nous sommes trois et il y a trois différents endroits à risque, par conséquent, neufs points dans notre plan. Pour notre protection, nous devons exécuter tous les neufs points. D’accord ! » Entre-temps, leur mère et leur grand-mère, souffrantes et silencieuses, sont encore au lit. Les trois sœurs se sentent investies d’une lourde responsabilité. Elles complètent leur tableau avec des provisions à acheter, des tâches à effectuer, des déchets à nettoyer.” Protéger, Interdire, Prévenir!”

III. UNE FIN DE SEMAINE AU TRAVAIL

Le lendemain matin, au marché, Mirlande achète des antimoustiques, des chapeaux et des chemises légères à manches longues. Pour la maison, Guerlande achète des moustiquaires, des rubans collants communément appelés “attrape-insectes”, un long ressort en spirale pour la porte, un rouleau de grillage pour les fenêtres, une boîte de clous et un petit marteau. Yolande achète une serpette, un instrument de jardinage avec une manche en bois et une lame en acier courbée et coupante sur les deux faces.

Les acheteurs sont inquiets. Les moustiques volent partout et piquent. Les gens se frappent et se grattent. Certaines provisions coûtent un peu cher mais les sœurs ne dévient pas de leur plan. Si elles arrivent à rester en bonne santé, elles pourront aussi aider les autres à combattre l’épidémie.

De retour à la maison, elles lancent leur plan d’action. Yolande déclare: « A partir de maintenant, la porte d’entrée reste fermée. Elle y attache le long ressort en spirale et la porte se ferme automatiquement. Mirlande applique un peu d’antimoustique sur le visage de sa mère et de sa grand-mère et dit à ses sœurs. “Répandez un peu sur vous, trois fois par jour.

Ensuite, elles grimpent sur des chaises, bouclent des moustiquaires au plafond au-dessus des lits et glissent les bouts sous les matelas. Guerlande explique: «Ceux-ci sont imprégnés de produits chimiques qui tuent les moustiques au contact. Ils protègeront, interdiront et empêcheront quand nous dormons.

Mirlande déroule et accroche au plafond les longs rubans de papier-collant qui, immédiatement, commencent à capturer des moustiques. Puis, elle donne à chacune de ses sœurs des chemises à manches longues. « Nous aurons un peu chaud, mais pas aussi chaud que si nous attrapons la fièvre chikungunya! » Elle poursuit: «En fait, je veux confectionner des chemises à manches longues pour toutes les femmes de l’usine. Une pour toutes, toutes pour unes! »

Yolande s’excite à l’idée d’utiliser la serpette. «Les mauvaises herbes poussent rapidement, » dit-elle « Les moustiques y habitent et pondent des milliers d’œufs. Si je coupe les mauvaises herbes, je préviendrai des milliers de piqûres de moustiques. »

Guerlande ajoute, «Un autre grand travail nous attend. Nous allons couvrir la moitié des fenêtres avec des grillages et l’autre moitié avec des moustiquaires». Guerlande coupe les grillages avec les grands ciseaux de sa mère. Ensuite, les jeunes femmes grimpent sur des chaises à l’extérieur de la maison et clouent les grillages dans les cadres des fenêtres. La lumière du soleil et l’air frais pénètrent dans la maison, mais l’accès aux moustiques est interdit.

Yolande coupe les mauvaises herbes. Pour se protéger, elle se vaporise d’antimoustique et porte un chapeau de paille et un pull à manches longues. Mirlande et Guerlande disposent des ordures et des vieux récipients. Bientôt, la cour s’embellit. Les sœurs ont beaucoup accompli en une journée – anti-moustiques, moustiquaires, attrape-mouches, grillages pour les fenêtres et les portes, mauvaises herbes, chemises à manches longues, chapeaux, ressort en spirale…

IV. MOBILISER LE VILLAGE ET L’USINE

Le lendemain matin, les sœurs vont à l’église. De nombreux sièges sont vides. Le pasteur s’apitoie du « virus » et de « pauvre Haïti. » Mirlande se lève et raconte l’histoire des Trois Mousqui-taires. « Après l’église, rendez-vous chez nous pour une visite, » dit-elle, « et nous aussi, nous allons vous aider » Le pasteur et tout le monde acquiescent et crient: « Bravo les Mousqui-taires! »

Les voisins les visitent. Les sœurs leur montrent les aménagements qu’elles ont réalisés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la maison. Elles leur indiquent où faire leurs emplettes ainsi que leur coût. Plusieurs voisins achètent des grillages, des moustiquaires, de l’acétaminophène et d’autres provisions. Ils gratifient les sœurs pour leur aide. Au coucher du soleil, cinq autres familles sont protégées.

Le lundi matin, le patron de l’usine est déjà au courant des activités de fin de semaine des Trois Mousqui-taires. Il s’approche des sœurs et les travailleurs écoutent. «Pouvez-vous aussi nous protéger? », demande-t-il. Elles acquiescent dramatiquement, « bien sûr » Le matin même, le patron autorise les Mousqui-taires à évaluer l’usine.

Elles examinent tout le bâtiment – les fenêtres et les portes, la ventilation, les murs, le toit, … tout, de fond en comble. Elles découvrent beaucoup de mauvaises herbes qui poussent le long des murs et des monticules de bouts de tissus humides qui n’ont pas été jetés à la poubelle. Guerlande s’exclame: «C’est un paradis pour les moustiques!”

Les sœurs élaborent avec des illustrations graphiques un plan pour l’usine. Le patron l’étudie et demande: «Est-ce que ça va me coûter beaucoup d’argent? » Mirlande répond, « Pas beaucoup! Certaines mesures préventives ne coûtent rien. Et, si vous suivez ce plan, le bénéfice sera probablement supérieur au coût. »

C’est une nouvelle façon de penser pour le patron. Les sœurs attendent patiemment une réponse. Enfin, il approuve de la tête, prend un peu d’argent dans son bureau et envoie trois hommes au marché pour acheter des grillages et d’autres outils appropriés. Il les ordonne de couper les mauvaises herbes, de disposer les vieux tissus humides empilés autour du bâtiment et de curer le canal qui coule derrière l’usine.

« Et maintenant », il demande tout en regardant le troisième point, « Voulez-vous confectionner des chemises à manches longues aujourd’hui au lieu de T-shirts? » Yolande répond « Oui, les premières seront pour les couturières de l’usine. » Guerlande continue, « Nous allons les confectionner et les vendre dans tout le village et ensuite dans tout le pays. » Et Mirlande de conclure: «Après tout, nous avons une urgence manche longue, pas une urgence de T-shirt. »

V. VICTOIRE

Le patron ne peut pas argumenter. Il est entouré par trois Mousqui-taires en mission pour «protéger, interdire et prévenir. » Ce jour-là, toutes les couturières confectionnent des chemises à manches longues au lieu de T-shirts. La nuit tombée, la nouvelle s’éparpille à travers le « télédiol », de bouche à oreille. Le lendemain matin, les trois moustiques – Lancette, Piquette et Sanguette – quittent le pays incognito sur les cols du pilote, du copilote et de l’hôtesse de l’air d’un avion qui allait atterrir dans deux heures à Miami.

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Stuart Leiderman leiderman@mindspring.com Environmental Response et Aldy Castor, M.D. aldyc@att.net  Président, Haitian Resource Development Foundation (HRDF) Director, Emergency Medical Services Haiti Medical relief Mission, Association of Haitian Physicians Abroad (AMHE)

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THE THREE MOSQUI-TEERS OF THE NORTH – LES TROIS MOSQUI-TEERS DU NORD

Stuart Leiderman and Aldy Castor, M.D.

Authors’ note:  This spring, a severe mosquito-borne virus, Chikungunya, has appeared.  There is no vaccine.  Mosquito population, habitat and risk of bites must be reduced.  This homage to Alexandre Dumas, père, (1802-1870) demonstrate the willingness, know-how and resources of Haitians to fight the virus.

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I.    THREE MOSQUITOES

The setting is Caracol, on Haiti’s northern coast ; four hours’ drive south to Port-au-Prince and just two-hours’ flight north to Miami.  Three Aedes mosquitoes – Lancette, Piquette and Sanguette – pass through a factory window into a room filled with women, sewing T-shirts.  The insects see hundreds of appetizing, dark arms working back and forth.  Hundreds of sharp sewing machine needles are going up and down.

By instinct, the three mosquitoes attack the bare arms of three young women working side-by-side.  They bite and flee.  The women suddenly stop and slap their left arms with a loud sound.  They scratch and laugh.  They are sisters – Mirlande, Yolande et Guerlande.

After work, the sisters walk home, hungry for dinner.  But Mother and Grandmother are suddenly in bed with  « Chikungunya. »   At sunrise, they were fine.  Now they have burning fevers, terrible headaches and body pains.  Around them, the doors and windows are wide open.  Several mosquitoes command the airspace.  Mirlande asks, “Is the whole village like this?” Yolande asks, “Is the whole North like this?”  Guerlande asks, “Is all Haiti like this?”

A neighbor appears at the door.  “A doctor is on the radio!”  They listen.  A mature voice has bad news:  “There is an emergency, an epidemic, from mosquitoes.  Everyone is vulnerable.  You must care for yourselves, your families and friends.”  The voice continues, “There are three rules: Protect your skin from bites.  Prohibit mosquitoes from entering.  Prevent mosquitoes from multiplying.  Protect, Prohibit, Prevent!”

II.    THE PLAN OF THE THREE MOSQUI-TEERS

It is time to act.  Yolande remembers a favorite story and stabs her finger in the air, “We will become The Three Mosqui-teers!  Mirlande, you will protect!  Guerlande, you will prohibit!  And I, Yolande, will prevent!  We are one for all and all for one!  Three Rules!  Three Mosqui-teers!”

The radio voice continues.  “Listen carefully.  The medicine for fever and pain is ‘acetaminophen,’ and it is not expensive.”  Then he cautions, “Tylenol and Paracetamol are identical but they are brand names and cost much more.  Ask for and purchase acetaminophen, and only from a pharmacy.  Two tablets every six hours will help.  For babies and children, half as much.”

Mirlande runs to the pharmacy.  “Acetaminophen tablets in a bottle, please.”  She buys them and runs home.  It is almost dark.  Guerlande takes a pencil and paper.  On the left side, top to bottom, she makes three sections: “Home,” “Factory,” and “Village.”  Then across the top, she makes three columns: “Mirlande: Protect,” “Guerlande: Prohibit,” and “Yolande: Prevent.”

She explains, “There are three of us, and three different locations of risk.  Therefore, nine parts to our plan.  For safety, we have to do all of them.”  They agree.  Mother and Grandmother are still in bed.  The sisters feel a serious responsibility.  They complete the chart with things to buy, things to make, things to clean.  “Protect, Prohibit, Prevent!”

III.    A WORKING WEEKEND

Next morning, at the marketplace Mirlande buys repellent, hats, and lightweight shirts with long sleeves.  For the house, Guerlande buys bed nets, sticky “flypaper,” a long door spring, window screen, tacks and a small hammer.  Yolande buys a weed whip with metal blade and long handle.

The shoppers are worried.  Mosquitoes are everywhere, biting and fleeing.  People are slapping and scratching.  Some supplies are expensive but the sisters keep their plan.  If they can remain healthy, they can help others fight mosquitoes, too.

Back home, the plan begins.  Yolande says, “The door stays closed.”  She attaches the spring and the door closes automatically.

Mirlande applies repellent on Mother’s and Grandmother’s faces.  Then to her sisters, she says, “Apply some, three times a day.”

Next, they climb on chairs and fasten bed nets to the ceiling.  They drop them over the mattresses and tuck them under.  Guerlande explains, “These have chemicals that kill mosquitoes.  They will protect, prohibit and prevent while we sleep.

MIrlande unrolls and hangs the flypaper.  Immediately, it begins to capture mosquitoes.  Then she gives each sister long sleeves to wear.  “We may get a little hot,” she says, “but not as hot as from Chikungunya fever!”  She continues, “In fact, I want to make long sleeves for all the women in the factory.  One for all, and all for one!”

Yolande is excited to use her weed whip.  She says, “Weeds grow rapidly.  Mosquitoes are in there, laying thousands of eggs.  If I cut the weeds, I can prevent thousands of mosquito bites.”

Guerlande says, “We have another big job.  We will cover the windows, half with screens and half with nets.”  Mirlande agrees, and measures the windows.  Guerlande cuts the screen with Mother’s big scissors.  They go outside, stand on chairs, and attach the screens to the frames.  Sunlight and fresh air enters the house, but not mosquitoes.

Yolande cuts the weeds.  For protection, she applies repellent, wears a hat and long-sleeves.  Mirlande and Guerlande remove the rubbish and old containers.  Soon, the yard looks better.  A nice breeze enters the house, without mosquitoes.  In one day, there are many accomplishments: repellent, nets, flypaper, screens, weeds, long sleeves, hats, and the automatic door spring.

IV.    MOBILIZING THE VILLAGE AND FACTORY

Next morning, they go to church.  Many seats are empty.  The pastor moans about “the virus” and “poor Haiti.”  Mirlande stands and tells the story of the Mosqui-teers.  “Visit us after church,” she says, “and we will help you, too.”  The pastor and everyone agree.  “Hooray for Mosqui-teers!”

The neighbors visit.  The sisters show what they did, inside and out, up and down.  They explain the cost and where to shop.  Several neighbors purchase screens, nets, acetaminophen and other supplies.  They give the sisters some money to help with the work.  By sunset, five more families are protected.

Next morning, the boss already knows about the weekend of the Three Mosqui-teers.  He approaches the sisters, and the workers listen.  “Can you protect us, too?” he asks.  They nod seriously, “Of course.”  So that morning, the boss lets the Mosqui-teers examine the factory.

They investigate the windows, doors, ventilation, walls, roof, everything.  Outside, they discover weeds growing heavily, and piles of discarded, wet, cloth.  Guerlande exclaims, “This is Paradise for mosquitoes!”

On chart paper, they make a plan for the factory.  The boss asks, “Will it cost much money?”  Mirlande answers, “Not much.  Some things can be done for free.  And if you follow the plan, the benefit is more than the cost.”

This is a new way of thinking.  The sisters wait.  Finally, the boss agrees and takes some money from his desk.  He sends men to buy screen, and others to cut weeds and remove the piles of cloth.  They also clear a nearby canal.

The boss looks at the plan again.  “And now,” he asks, “you want to make long-sleeves instead of T-shirts?”  Yolande answers, “Yes, and the first ones will be for the women in the factory.”  Guerlande continues, “Then we will make and sell them to the village, and then to the whole country.”  Mirlande concludes, “We have a long-sleeve emergency, not a T-shirt emergency.”

V.    VICTORY

The boss cannot argue.  He is surrounded by Three Mosqui-teers on a mission to “protect, prohibit and prevent.”   That day, everyone makes long sleeves instead of T-shirts.  By nightfall, the news passes from thousands of mouths to thousands of ears.  Next morning, three mosquitoes – Lancette, Piquette and Sanguette – leave the country.  Unnoticed, they ride the collars of an airplane pilot, co-pilot and stewardess flying to Miami just two hours away.

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Les Trois moustiquaires…

Le Nouvelliste | Publié le : 14 juillet 2014
http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/133333/Les-Trois-moustiquaires.html

HAITIAN RESOURCE DEVELOPMENT FOUNDATION  <hrdf.org>
Aldy Castor, M.D., President

United States: 854 Marina Drive, Weston, Florida 33327
Ph 954.659.7953. 954.873.0064, fax 954.659.7957, aldyc@att.net

Haiti: 17, 2ème ruelle Wilson, Pacot, Port-au-Prince, ph 509.3.461.5225
25, Rue Sténlo Vincent, Aquin

The Haitian Resource Development Foundation (HRDF), a 501 (c ) 3 non-profit organization, with United States Federal Tax I.D. No. 72-1074482, was established in 1987 in the State of Louisiana. This Foundation is also recognized by the government of Haiti as a Non-Governmental Organization (N.G.O.) under the RE: No. MPCEFP/1993/94/17 and registered in the archives of Le Ministère de la Planification et la Coopération Externe under the number B-0167.  HRDF’s mission is to initiate or support projects whose goals are to develop Haiti’s resources and focuses its effort on outcome-based programs in the fields of health care, education, scientific research, arts and culture and economy.

 

 

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