Une lettre a mon fils!
Au Docteur Rony jean-Mary II
Bien cher fils
Mon Coeur tressaille d’allegresse ce matin en t’ecrivant cette lettre. De tout mon etre,je te souhaite la bienvenue dans cette voie noble et prestigieuse ou tu t’es lance desormais…En pretant le serment d’Hippocrates ce matin, tu viens de poser tes pas sur un maccadam sacre parcouru avec honneur et dignite par de vaillants serviteurs, devoues et consciencieux, depuis Apollon , Hippocrates,Eusculape et Asclepius juqu’aux moindres d’entre nous.
Tu etais encore au “milieu des voies lactees,cueillant des bouquets etoiles, “) jouant et chantant avec d’autres petits anges quand moi, a mon tour, j’avais fait le serment solennel de proteger les faibles ,les veuves et les orphelins,de soigner et de guerir sans distinction de classe, de rang ou d’origine sociale.. Depuis ton jeune age ,tu as toujours voulu etre medecin comme ton pere. Marchant fidelement sur ses traces,tu as fini par concretiser ton reve. Quelle noble aspiration! cela me rejouit .Car l’un des plus grands honneurs d’un fils a son pere ,c’est d’embrasser sa profession et de marcher dans la voie qu’il a tracee.
Mais avant de t’engager sur cette voie qu’on dirait royale pourtant sacerdotale, humblement, a l’instar de Moise pres du Buisson ardent, je te demanderais d’”oter tes souliers de tes pieds, et de te rappeler toujours que… la terre que tu foules est un lieu sacre!(Dieu a Moise dans le livre de Genese)
Depouille –toi de toute scorie mentale, de tous prejuges et que l’argent ne soit jamais le mobile de tes actions.Ton plus grand juge sera toujours ta conscience ; et souviens toi , a l’instar de Rabelais, que”Science sans conscience n’est que ruine de l’ame”. Lutte jusqu’au dernier moment pour comforter, soulager et guerir tout en etant conscient des limites et des possibilities enormes de la profession que tu embrasses.. Sans t’avouer vaincu, par ces moments de desillusion, ,que tu te releves promptement et te remettes a marcher.Tu n’es pas infaillible parce que tu deviens medecin. Ce nest qu’un moyen de servir entre tant d’autres . Quand Dieu fait de nous des medecins , c’est pour l’accomplissement de son dessein.. Autant dire qu’au privilege de soigner et de guerir tes semblables, s’adjoignent des responsabilites enormes et l’implication de decisions souvent lourdes de consequences…..
Ta jeunesse t’ a dote d’une seve abondante et de beaucoup d’energie que je te demande d’utiliser a bon escient . Ton serment requiert de toi une loyaute a toutes epreuves et une rectitude sans ambage dans ton comportement envers la societe et envers tes confreres.Tu n’auras pas a les critiquer quand ils semblent avoir peche,surtout quand tu n’as pas en mains tous les faits qui ont concouru a leur decision.Tu recroiseras sur ta route les memes gens des fois et des fois de suite.Si tu les traites avec respect et leur dis la verite,toute la verite , sans chercher a les blesser et a les offenser ,tu pourras toujours les regarder dans les yeux sans regret et sans pincement de Coeur…Lorsque toi, tu deviendras une cible pour les autres, au lieu de baisser la tete,pense plutot au chemin déjà parcouru et dis toi bien que la route ne fait que commencer . Promets –toi d’aller encore plus loin.Rappelle-toi que la vie est un combat de tous les jours. Souviens toi qu’il n’ y aura pas que des roses et des lauriers a cueillir Des epines arpenteront certainement ton parcours . Prends y garde et evite le mieux que possible les eccueils qui joncheront ton chemin. Pratique dans ta vie privee comme dans ta vie professionelle l’humilite et le respect d’autrui ,car il y aura toujours quelque chose a apprendre d’un autre , surtout de ton patient qui connait souvent sa maladie et son histoire mieux que tout autre.
Beaucoup de nos compatriotes ,pour la plus part moins fortunes et sans defense,viendront chercher refuge au pres de toi .Ne pretends jamais que tu ne parles pas leur langue;Traite les avec respect et dignite et accorde- leur toute l ‘attention quíls meritent.Car comme eux, tes grand parents,venus d’ un pays etranger,n’avaient point de language pour s’exprimer ni de moyens pour se defendre a leur arrivee sur la terre etoilee.
Sois compatissant, devoue mais plein d’ abnegation; l ’exces de zele et le pedantisme n’etant pas des attributs compatibles avec ta profession. Si tu pratiques ces conseils, eux tous vertus cardinales et vraies boussoles du medecin traitant; alors, malgre la fatique de tes journees, et en depit des viscissitudes inherentes a la profession, tes nuits seront legeres de sommeil .Tu pourras toujours marcher la tete haute ,la conscience tranquille et..,pardessus tout ,tu seras un citoyen de l’humanite,un vrai medecin,mon fils..
Bienvenu a la galerie des serviteurs humbles , honnetes et consciencieux ! Mais avant d’y entrer,encore une fois ,je te demande “d’ oter tes souliers de tes pieds” et de respecter les regles du serment que tu viens de preter..
Dr. Rony Jean-Mary Coral springs, florida
1er juin 2017