COMMENT FAIRE LE DEUIL ET SURVIVRE A LA MORT D’UN ETRE CHER.
Rony jean-Mary,M.D
La patient que j’ai rencontrée cette semaine est une dame de la cinquantaine, triste les mouilles de larmes, qui vient de perdre son fils de 19 ans dans accident de la circulation. ils étaient quatre membres d’une même famille, roulant ensemble dans la voiture, quand un autre véhicule se heurta contre le flanc gauche de la voiture que conduisit son fils et le tua sur le champs. Cela fait déjà six mois que son fils est parti pour l’au-delà; mais pour elle c’est comme si l’horloge du temps, depuis, s’était arrêtée. Pas un jour ne se passe, m’a-t-elle dit, sans qu’elle ne pense a son cher fils disparu. Elle a garde intacte la chambre qu’il occupait avant, refusant de la débarrasser de ses photos, de ses vetements et d’autres articles lui ayant appartenu. Elle me demanda ce que je pense qu’elle devrait faire dans un cas pareil. Mais je lui répondis honnêtement que je ne savais pas exactement ce qui convenait le mieux, tout en essayant, tant bien que mal, d’explore avec elle les diverses possibilités…. Il existe en effet un certain rituel de deuil qui varie d’une religion a une autre et d’une culture a l’autre. Alors que les catholiques observent une neuvaine et s’habillent de noir pendant un certain temps, les protestants ou membres des autres cultes reformes pensent au contraire qu’il faut laisser littéralement les « morts ensevelir les morts ». Bref, donner une sépulture tout simplement a la personne décédée et se concentrer ensuite sur les vivants. Certaines religions du Moyen orient observent une période de quarante jours de pénitence cours desquels les hommes laissent pousser leurs cheveux et leur barbe, et se gardent de se raser. Non moins intéressant est le fait que dans notre culture, certains vont jusqu’à déposer des plats chauds et des mets dont le défunt était friand, dans l’espoir que ce dernier viendrait y gouter ou manger. Il faut reconnaitre que l’émotion éprouvée a l’occasion de la disparition d’un être chèr est quelque chose de tout a fait personnel, et dépend du degré d’intimité ou de rapprochement avec le défunt. Il n’existe pas deux personnes a pouvoir éprouver le même degré de désolation ou de détachement vis-à-vis d’une personne décédée. La réaction peut être encore plus brutale si la personne décédée n’était pas souffrante et a connu une mort subite ou « prématurée». Si la personne était malade depuis un certain temps, on avait eu plus ou moins de temps pour anticiper sa mort, et finir par s’y résigner. En psychiatrie, on estime a une année le temps nécessaire a quelqu’un, après la mort d’un être cher, pour finir par éponger sa douleur , noyer son chagrin, et se résoudre a accepter que la personne n’est plus de ce monde. Quand des troubles émotionnels persistent au de-là de cette période, on dit dans ce cas que le processus de deuil est complique, et tend vers une certaine pathologie. On serait tempte de dire qu’íl ne sert a rien de garder pour longtemps les vêtements et autres articles du défunt dans sa chambre pour, prétendre qu’íl est encore vivant. Mais il faut admettre, comme c’était indique tantôt, qu’il n’existe aucun pre-requis, ni de marche a suivre en ce qui a trait a la façon de se comporter ou de reagir a l’occasion de la disparition d’un etre cher. Il ne faudra surtout pas dire a la personne qu’íl est temps de tourner la page. Car, un tel commentaire peut etre mal interprété et taxé d’insensibilité. La meilleure chose a conseiller, c’est de rassembler minutieusement les objets du défunt et de les placer en lieux surs pour faire face a toutes éventualités possibles. Il faudra surtout garder a l’esprit que certaines démarches légales qui pourront nécessairement avoir lieu, exigeront des pièces justificatives assurant ou confirmant l’identité du défunt de son vivant. Il faudra aussi faire comprendre aux membres de la famille endeuillée la nécessité de se supporter entre eux pour pouvoir maintenir la cohésion et l’intégrité de l’unité familiale. Souvent on tend a se négliger les uns les autres pour se concentrer sur le défunt. Cela peut être mal vu ou mal perçu par certains membres qui se sentent écartes du circuit de réconfort. Pour le thérapeute ou autre entité religieuse accompagnant la famille éplorée, se montrer compatissant et bienveillant en prêtant une oreille attentive a la souffrance exprimée, sera pour eux un levier des plus importants dans cette période de douleur et de calamite. Les inviter a participer a des sessions en groupe pour partager leurs expériences avec d’autres gens en proie aux mêmes difficultés sera aussi d’un atout appréciable. Enfin on évitera d’être avare en paroles ou trop bavard, pour surtout écouter parler la personne et lui donner la chance de se déverser du trop plein d’amertume qui le ronge. Apres tout, seule la personne saura comment gérer sa perte, et prendre a l’avenir, pour son bien, les décisions qui s’imposent. Dans l’ensemble, le plus tôt qu’on s’y attelle, plus facile sera la résolution du deuil et plus rapide la transition vers une vie normale.
Rony jean-Mary,M.D.
Coral Springs ,Fl.
01/20/2018
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