A L’ORDRE DU JOUR, LE DEBAT SUR LE CONTROLE DES ARMES A FEU.
Depuis la dernière tuerie du lycée de Parkland, communauté située au nord-ouest de Fort-Lauderdale Florida, le débat sur le contrôle des armes a feu est revenu sur le tapis et semble perdurer davantage que les fois précédentes. La force du mouvement provient du fait que cette fois-ci, elle a été prise en charge par les vrais concernés : la jeunesse étudiante elle-même, elle qui a été de toujours les vraies victimes de ces tueries sans fin qui ne cessent d’endeuiller les familles. Les parents des élèves de ces établissements qui les supportent prequ’inconditionnellement ont mis de l’eau au moteur du mouvement qui réclame un bien meilleur contrôle des armes a feu souvent distribuées a la ‘’En veux en voila’’. Quoique vivant dans un état ou le port d’armes a feu est une affaire de cœur, Ceux –ci ont finalement compris que la tuerie dans les écoles a franchi cette fois- ci un nouveau pallier et mérite d’être freinée Il est juste de rappeler que du 1er janvier 2018 au 14 Février dernier, date du plus récent carnage , il y a eu pas moins de 15 fusillades dans des lycées implantés un peu partout a travers les différents états de l’union. Les élèves brandissent désormais sur les pancartes que quand les politiciens agissent en enfants et ne font rien pour prévenir les carnages, les jeunes ont toutes les raisons de se substituer a eux et de prendre en main leur destin. Cela a du donner un coup de massue a la tendance qui voulait qu’ a chaque tuerie, l’événement fut récupéré et politisé par des groupes de tout bord a des fins partisanes et politiciennes.. Il faut reconnaitre que le droit de posséder ou de porter des armes est reconnu par la constitution en son deuxième amendement ; et que personne ne saurait prétendre pouvoir enlever a quiconque un tel droit. Mais il est tout aussi juste de replacer dans leur contexte les circonstances dans lesquelles un tel amendement avait pris naissance. Il fallait a l’époque protéger les citoyens contre les abus éventuels que les autorités monarchiques tentèrent d’exercer contre eux. La milice avait vu le jour dans le même ordre d’idée et devait protéger contre toute intrusion de l’armée coloniale d’alors. Au cœur de l’Amérique, ces milices persistent encore de nos jours et prétendent cette fois protéger les citoyens non plus contre la monarchie colonialiste mais contre un gouvernement central ou fédéral souvent perçu comme arbitraire and dictatorial. D’où le conflit souvent larvé entre l’ordre central et certaines franges marginales qui testent de temps a autres la volonté du gouvernement de les laisser faire a leur guise ou de les freiner dans leurs velléités expansionnistes. Force est de rappeler qu’a l’époque de la création de cette milice et de l’inscription dans la constitution du second amendement, les armes avaient une mission défensive et protectrice et étaient plutôt de court calibre. Ces armes qui tuent par dizaines et qui sont facilement rechargeables n’avaient pas encore été inventées et ne pouvaient donc, en aucune façon, relever du domaine du second amendement. Les protagonistes du droit au port d’armes comprennent de façon claire et nette que cette loi a ses limites et admettent le principe du danger de telles armes puisque son refus a bord des vols aériens réguliers n’a jamais été remis en question. Aussi ceux –la qui prétendent avoir le droit de se procurer ou de porter ces armes automatiques a tout moment, se sont-ils souvenus que le droit des uns s’accompagne toujours de certains devoirs et prend nécessairement fin la ou commence celui des autres.? Qu’en est-il du droit de ceux qui sont morts a fleur de l’âge, tombes sous les balles assassines de ces armes meurtrières en moins de temps qu’il n’en faut ? D’autres arguent que ce sont les individus qui tuent et non les armes et rendent les maladies mentales responsables des actes de tuerie mais il faut bien leur rappeler que les statistiques sur les maladies mentales ont accusent des incidences presque pareilles a travers quelle que soit la société au monde et que les tueries sont moins fréquentes dans les pays ou ces armes automatiques ne sont pas aussi accessibles qu’aux Etats-Unis d’Amérique. D’ailleurs comment expliquer que l’âge adulte pour avoir accès aux spiritueux ou a toute autre boisson alcoolisée soit de 21 ans alors qu’il n’y a pas d’âge pour se procurer une arme automatique ? Comment expliquer que pour trouver un emploi dans ce pays on ait besoin de passer un background check ou dresser un profil du passé de l’individu alors qu’il est défendu de faire cette même recherche sur le passé de quelqu’un lorsqu’il s’agit pour lui d’acquérir n’importe quelle arme a feu , automatique ou pas ?
Les tueries à armes lourdes sont devenues un vrai problème de sante publique dans ce pays et méritent d’être adressées avec la plus grande des urgences. Elles vont affecter de façon considérable l’espérance de vie dans ce pays qui a déjà connu son premier déclin en plusieurs décennies l’année dernière. .En effet Depuis Colombine jusqu’au lycée de Parkland , en passant par Sandy Hook Elementary school de Connecticut, par les carnages de las Vegas , de la Caroline du Nord et du Texas, trop de sang a coulé pour rien. Combien plus de parents doivent encore verser des larmes sur leurs enfants trébuchés et sacrifiés sans cause, combien de temps nous faudra t-il encore avant que les politiciens parviennent à se ressaisir, a se passer de l’argent du NRA et décident de légiférer en toute conscience et sans peur pour le bien de la patrie commune ?
Rony Jean-Mary, M.D.
Coral Springs, Florida 3/18/2018