JACMEL:
MEUTRE D’UNE FEMME
PAR SON COPAIN DE 14 ANS.
DRAME PASSIONEL OU CRIME D’HONNEUR ?

Le meurtre perpétré sur une  jeune femme de trente ans, Marlene Colin,  mère d’une fillette de quatre ans ,par son concubin le jeudi 3 mai dernier dans une banlieue de JACMEL , a jeté dans la consternation toute  la ville ou résidait le couple, et provoqué  des ondes de choc qui ont traversé  non seulement Haïti mais toute la diaspora Haïtienne  a l’Etranger ou vivait depuis quelques années , Ernst Gabriel, l’homme qui lui a donne la mort.
LES ANTECEDANTS :
L’homme a donné  plusieurs  raisons  pour justifier son action. Il prétend avoir été privé  de tout contact avec sa fille de 4 ans par la mère qui, du même coup, ne voulait plus rien a voir ni entretenir de quelconque   rapport avec lui. Il se préoccupait beaucoup  de  la sécurité de son enfant, sa  fille unique au près  de la quelle tout accès lui était coupé  depuis qu’il était rentré   des Etats unis  au  beau milieu du mois d’avril dernier.. La jeune femme lui aurait dit aussi péremptoirement qu’elle ne voulait plus de lui et qu’elle avait d’autres visions, d’autres aspirations  pour sa vie, maintenant qu’elle est infirmière. L’homme  rapporte  en outre  avoir dépensé une ronde somme de $50.000 pour les études en sciences infirmières  de Marlene Colin , en République voisine et que celle-ci, une fois les études  achevées, commençait a regarder ailleurs. Il se sentait alors blessé  dans son amour propre.

On apprend d’un autre coté  que Marlene aurait décidé de rompre tout contact avec le père de sa fille lorsqu’elle avait été informée que celui-ci était un homme marié , sa femme vivant aux Etats Unis d’Amérique , et qu’elle vivait avec lui une  situation trouble qui avait fait d’elle  depuis quelques années un  simple agent  copulatoire ou il viendrait de temps  a autres se déverser. Marlene et Rigaud  s’étaient  pacsés  depuis qu’elle avait 16 ans et leur unique fille, fruit de leur relation amoureuse , était âgée de seulement   quatre ans au moment du drame survenu le weekend précédent.

Les commentaires sur le drame de Jacmel ne se sont pas fait attendre .Et la délibération, dans la cour de l’opinion publique  comme  sur le terrain médiatique, selon que l’on était du coté  de Ernest ou dans le giron de la victime, ou bien donnait lieu a une condamnation sans appel contre Rigaud , ou bien cassait des « mais » sur son aveu du crime, cherchant a lui trouver, par tous les moyens, des circonstances atténuantes.                                    Dans ce drame de JACMEL qui s’est  vite transformé en procès , on a  pu noter  cependant  qu’il y avait deux grands  absents : C’est d’abord Marlene dont la jeune vie a été brutalement fauchée  au pic d’un printemps plein de promesses ;  et de deux, c’est la fillette de quatre ans dont on n’a rien entendu dire ,et  a qui le destin ou la vie aura réservé désormais un sort des plus  troublants.

LE CONTEXTE SOCIOLOGIQUE DU DRAME :
Il n’est pas un secret pour personne que les liaisons entre personnes  d’âges  différents sont souvent sujettes  a  des  convulsions émotionnelles, a des crises  et a des incompréhensions de toutes sortes.          Il n’y a pas longtemps, apparaissait  dans le pays, sous le vocable de «  Madan PaPa  », une  expression très symptomatique du phénomène «  homme a grands moyens financiers d’un âge mur et femmes belles et jeunes, mis ensemble » qui embrase , des lunes depuis, la société Haitienne. Dans ces genres de relations, les objectifs ne sont pas toujours les mêmes. Chacun essaye de prendre ce qu’il n’a pas. Ces genres d’entente qui  ressembleraient a une symbiose parfaite  sont souvent émaillés  de contradictions, de conflits , donc susceptibles de pousser a la catastrophe. Comme dans une navigation de nez ou de visu, les récifs sont partout et pas toujours évitables. Le problème est qu’il est souvent difficile de savoir quand vraiment se retirer d’une relation. On y rentre gai et joyeux comme dans une pouponnière, et on en sort souvent meurtri. Quand on entre dans de telles unions, il faut savoir a quoi s’attendre.

 Il faut jouer jusqu’à bout de souffle, tout en sachant qu’on peut être perdant ;Que tôt ou tard l’un des deux finira par en avoir assez de ce qu’il n’ avait pas ou de ce qu’il recherchait, et pourra  finir par vaquer le camp. Cela peut conduire a un sentiment  de frustration ,d’abandon et de trahison de la part de l’autre qui peut bien se sentir  lésé  dans ses intérêts et dans son amour propre. L’amour est un sentiment intense qu’il faut savoir contenir. Il peut tout  charrier sur son passage :haine, vengeance, jalousie, loyauté, fidélité et j’en passe.

L’APPRECIATION DES FAITS. :
Marlene avait 16 ans. Elle était encore mineure .Qu’un homme soit venu d’un pays comme les Etats-unis D’Amérique ,ou les lois sur les viols de mineurs de tout sexe sont des plus  sévères, et choisisse de vivre en concubinage avec elle, au vu et au su de tout le monde ,est a la fois immoral et criminel. Mr. Rigaud a violé  les lois en vigueur dans son pays de résidence aussi bien qu’en Haïti. Mais depuis tout ce temps- la , Ou étaient  les parents, ou était la société , eux qui sont censés être les dépositaires et les garants de nos mœurs. Pourquoi Marlene est elle restée si longtemps dans cette relation ?pourquoi a-elle attendu jusqu’à la fin de ses études pour ensuite se retirer ? A-t-elle  finalement  assez grandi, assez mûri   pour comprendre qu’elle avait fait le mauvais choix ? S’agissait -il d’une stratégie mal  ou bien calculée pour attendre jusqu’à la dernière minute avant de rectifier le cours des choses ? Une rectification, somme toute  fatale et catastrophique. Rigaud, le présumé assassin, se serait-il senti dépassé par une femme belle et jeune, munie  de surcroit  d’un diplôme capable de lui ouvrir bien des portes ?aurait –il agi par vengeance . ?

CRIME PASSIONNEL OU CRIME D’HONNEUR ?
Il est difficile de dire dans ce cas bien précis s’il s’agit d’un drame passionnel ou d’un crime d’honneur tout simplement. Dans les deux cas, il y a une forte part d’émotion qui entre en ligne de compte. Il  peut ne pas y avoir de préméditation dans un crime passionnel.

Mais les crimes d’honneur sont souvent prémédités parce que commis  a partir de pulsions  émotionnelles  intermittentes., qui sont  plus facilement contrôlables. Ils ne  se produisent pas du jour au lendemain.       La question reste entiere a savoir si Rigaud a tué  par amour ou pour sauver  son honneur et laver une injure ? A-t-il cherché  a se venger d’un amour « ingrat et trompeur »? A-t-il prémédité  en tuant Marlene sa concubine ? Le moins qu’on puisse dire ,c’est que l’amour,en plus de toute autre chose.est aussi  un sentiment fort , un courant puissant qui réchauffe  et brule a la fois Il faut toujours s’y prendre avec des gants et des isolants. Il peut faire autant de mal que de bien. Dans ce cas-ci, tout le monde est perdant. La belle Marlene ne sera pas là  pour voir grandir  son enfant et ni ne pourra-t-elle  plus exercer  sa profession d’infirmière ou servir sa communaute.. Rigaud  pourra recourir a l’insanité comme base de sa défense et en Justification du meurtre dont il a reconnu être l’auteur. Là  encore, dans tout état de droit, cela le confinerait a un asile psychiatrique ou sa libération serait ni plus ni moins qu’une illusion. Il est aussi un grand perdant.  La vérité est toujours quelque  part, a mi-chemin entre le silence des uns, les soupirs des autres et les bruits tonitruants de ceux qui battent la grosse caisse prétendant tout savoir.. Choisir  d’avoir un enfant quelques dix ans après le tout début  de la relation ne culpabilise pas Marlene qui a le droit  de réorienter sa vie a tout moment. Elle avait 16 ans quand elle entrait dans cette relation et ne pouvait pas être consentante eu égard a la loi. Le plus gros des crimes ici, ce n’est pas la tromperie d’une jeune femme qui a peut être cherché  à se défaire des liens d’une relation qui avait fini par faire son temps. Rigaud pouvait choisir de financer ou de ne pas financer les études de Marlene.

L’a-t-il fait pour demeurer dans bonnes grâces de Marlene ou  par peur d’été poussé vers la porte plus tôt qu’espéré ?Il est clair qu’il l avait du mal à se retirer et à accepter que la table était desservie ?. Et la tonnelle s’est effondrée sur sa tête. Mais L’éternelle perdante c’est la fillette de 4 ans qui grandira loin des yeux et des regards de sa mère qui n’est plus, et de son père, le meurtrier de sa mère.
Les hommes plus que les femmes, ont besoin de grandir et d’être conscients du risque qu’ils courent dans ce retour d’âge périlleux  auquel beaucoup d’entre eux, surtout ceux du troisième  âge, semblent de plus  en plus  inclinés  a s’engager. A cet âge ils sont très  vulnerables émotionnellement and physiquement. Un moindre geste peut les affecter énormément. Le danger n’est pas moindre pour les jeunes femmes qui s’y engagent, tête baissée, ignorant les conséquences de leurs initiatives.. Pour éviter les genres de  catastrophe comme celle qui vient d’être vécue a JACMEL et qui sera connue désormais comme étant le drame de JACMEL, mieux vaut que les règles du jeu soient clairement définies et  que chacun sache, a l’avance , de quoi il s’agit ou a quoi s’attendre.   A BON ENTENDEUR, SALUT!!!!

 

RONY JEANMARY,M.D.
CORAL SPRING FLORIDA,                                                                                                                                                5/13/2018

 

 

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