DES MOMENTS TRES DIFFICILES
POUR CEUX QUI VIVENT EN SITUATION IRREGULIERE
AUX ETATS–UNIS D’AMERIQUE

Il y a de plus en plus de patients et de gens à vivre dans une situation précaire aux Etats –Unis d’Amérique. Le coût de la  vie a augmenté  drastiquement pendant ces temps derniers ;  et la courbe des salaires n’a pas suivi celle de l’inflation. Beaucoup de gens m’expliquent comment ils sont pris entre deux feux et ont de plus en plus de mal a joindre les deux bouts. Certaines gens bénéficient d’un droit a la santé gratuite  a cause de leur statut d’indigent. Ils reçoivent même un certain émolument de la part de l’Etat .Mais la prestation sociale est tellement dérisoire qu’elle couvre à peine leurs besoins les plus élémentaires. Telle patiente m’a appris l’autre jour qu’elle aurait bien aimé  avoir un emploi et pouvoir voler de ses propres ailes. Mais elle s’inquiète de ne plus avoir accès aux soins de santé dont elle a tant besoin si jamais elle devait accepter un emploi un peu plus rémunératif. J’en ai même vu, de cette classe de citoyens Américains pourtant, qui peinent a venir recevoir les soins dont ils ont besoin par manque de moyens de déplacement, du frais d’autobus par exemple.D’un autre coté, ils sont aussi légions  ceux –la qui voient venir avec peine la fin du statut de protection  temporaire qui les avait couverts et leur avait permis de travailler sans inquiétude dans le pays. Certaines gens,  au nombre desquels une étudiante que je connais, ont même  été incarcérés rien que pour avoir renouvelé  tardivement leur visa « légal » d’étudiant. La peur est partout. Et la désolation est visible sur les visages de tous ceux que j’ai rencontrés sur mon parcours. Cela n’est pas sans avoir des conséquences néfastes sur la santé  mentale de ceux qui en sont concernés. Récemment, lors du congrès annuel de l’APA, (American Psychiatrie Association) tenu à New York au tout début du mois de Mai, un stand spécial était consacré au stress résultant de la menace de déportation en rapport avec la cessation éventuelle et probable  du programme de protection temporaire connu sous le vocable de TPS. Sur le problème  d’un salaire minimum de misère qui n’a jamais permis a une famille de vivre en toute décence , est venue  désormais se greffer  une psychose de marronnage ou l’immigrant se demande chaque jour de quoi pour lui Demain sera fait ?  il se dit préoccupé par l’agression verbale dont il est victime tous les jours. Il sait qu’un médecin qui a vécu depuis cinquante ans  dans un Etat du Midwest, a été arrêté et déporté pour avoir résidé  illégalement si longtemps  dans le pays. Il sait qu’un Mexicain marié a une Américaine  et père d’enfants nés  sur le territoire Américain, a été déporté deux jours seulement après son arrestation sans qu’il ait eu la chance d’épuiser tout le recours légal auquel il était censé avoir droit. Jamais la menace n’a été aussi grande pour les minorités de ce pays y inclue la nôtre. Face à ce déclenchement d’hostilité sans pareille, s’impose un devoir de solidarité. Il nous faut donc aider le mieux que possible, en  fonction de nos moyens, et dans nos champs de compétences respectives, tous ceux qui viennent  frapper a nos portes et qui cherchent un soulagement de notre part.. A travers le moyen Age et bien avant, l’un des rôles du templier, c’était de recevoir sous son toit tous ceux-là  qui passèrent sur sa route, pour les rafraichir et les revigorer avant de les laisser repartir. En attendant pour eux des jours meilleurs, nous serons pour nos frères angoissés  des templiers sur leur route et nous réchaufferons leur cœur par notre compassion et nos gestes de solidarité envers eux.
CORAL SPRINGS, FL.
LE 27 MAI 2018-05-28.
RONY JEAN-MARY, M.D.

 


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