Serment d’ Hippocrates, traduit par Emile Littre:

“Je jure par Apollon, medecin, par Asclepios, par Hygie et Parnacee, par tous les dieux et toutes les deesses, les prenant a temoin que je remplirai suivant mes forces et ma capacite, le serment et l’engagement suivants:

Je mettrai mon maître de medicine au meme rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir et, le cas echeant, je pourvoirai a ses besoins; Je tiendrai ses enfants pour des freres, et, s’ils desirent apprendre la medicine, je la leur enseignerai sans salaire, ni engagement. Je ferai part de mes preceptes, des lecons orales et du reste de l’enseignement a mes fils. a ceux de mon maître et aux disciples lies par engagement et un serment suivant la loi medicale, mais a nul autre,

Je dirigerai le regime des maladies a leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai a personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai a aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la purete.

Je ne pratiquerai pas l’operation de la taille, je la laisserai aux gens qui s’en occupent.

Dans quelque maison que j’entre, j’y entrerai pour l’utilite des malades, me preservant de tout mefait volontaire et corrupteur et surtout de la seduction des femmes et des garcons, libres ou esclaves.

Quoi que je voie ou entende dans la societe pendant, ou meme hors de l’exercise de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’etre divulgue, regardant la discretion comme un devoir en pareil cas.

Si je remplis ce serment sans l’enfreindre. Qu’il me soit donne de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honore a jamais des hommes: si je le viole et que je me parjure, puisse-je avoir un sort contraire!”

( En 1839, parait a Paris, chez l’editeur J-B. Baillere, le premier tome des Oeuvres completes d’Hippocrate, edition critique en francais, avec le texte grec en regard, traduction d’Emile Littre. Ce. dernier a place dans ce premier tome, les textes ethiques, et en premier de ces textes, celui intitule Le Serment. Il s’agit d’un texte tres court, sans presentation, ni commentaire, tel qu’on peut le lire ci-dessus.

On peut comparer la version de Littre avec une version plus modern. Qui serait plus proche du Grec ancient, celle de Jouanna. Toutefois, le version de Littre reste une reference, par sa fidelite a l’original, et sa qualite litteraire (langue francaise du XIXe siècle).

 

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