CES ETRES AIMES QUI NOUS DEVANCENT ET VONT VERS L’AU-DELA.

Il y a toujours regrets et douleurs lorsqu’il s’agit de voir partir pour l’Au-delà des êtres  que nous chérissions grandement  et que nous aimerions voir  demeurer le plus longuement possible parmi nous.

Pour finir par aimer quelqu’un, et se sentir confortable avec cette personne, cela prend toujours du temps. En effet, Nous avons toujours nos idées préconçues, nos jugements biaisés  qui peuvent se révéler de vrais écueils à l’édification d’une amitié solide avec les autres..

Parfois c’est un travail de toute une vie, des années de mariage, de vie communautaire, d’apprentissage  et de tolérance  avant que les liens  finissent par se forger et que soient établis  les règles d une véritable  convivialité, ainsi que  le sentiment de confort recherché  prés de l’autre.

Certains  liens, tissés au fil des mois et des ans, ont une durée assez longue. D’autres durent un temps plus court : l‘espace d’une rose. Souvent, c’est au moment ou l’on finit par  s’entendre le plus avec quelqu’un, par l’accepter pour ce qu’il est, et que le tensiomètre des relations atteigne le beau fixe, que surgit brusquement l’épreuve d’une rupture ou d’une séparation.

Survient alors l’inévitable recommencement .Les cartes doivent être rebattues et les plans complètement repensés ! On a tendance  à dire que la vie est une justice .Pourquoi naitre sans demander a être né et pourquoi mourir lorsqu’on voudrait vivre encore et encore ?

La mort est un mystère qui m’a toujours préoccupé. On est tous comme en transit, ses bagages déjà dans la soute de l’avion sans que personne sache a quelle heure exactement  l’avion va décoller.   Mon pasteur  rappela intelligemment  aux funérailles de mon frère, l’autre jour, qu’on a comme un compte bancaire ouvert  en son nom , au jour de  sa naissance , et qu’on y va tous les jours pour y faire des retraits sans savoir exactement combien de temps il en reste, jusqu’a ce qu’on s’entende dire un beau jour ,en se presentant au comptoir , pour d’autres retraits, que le compte est épuisé et n’a plus de provisions. Alors c’est le dernier jour…  Dans la vie comme dans la mort, nous ne sommes que les dindons de la farce. Nous n’avons aucun contrôle sur la trajectoire et la destinée de notre existence.  Nous entrons par la grande porte, des ballons pleins la maison, des nœuds multicolores  et des cocardes sur la tète ; des habits bleus ou roses nous attendant. Et nous y sommes pourtant indifférents ; Puisque n’en sachant rien. Nous  pleurons tout au contraire à la naissance. Comme si dans notre consciente inconscience, nous nous apercevons déjà du  poids de la douleur qui nous attend.                                                                                                                              Pareillement, au jour de notre enterrement, nous sommes indifférents aux  discours et au propos élogieux.  Visage crispé, terne  et lugubre, indifférent  a tout, le défunt semble demander d’aller plus vite dans les rituels, et de le laisser partir se reposer..                           D’un autre coté, certaines fois, malgré leur décrépitude, nous avons du mal à laisser partir nos parents et amis. Nous croyons pouvoir prolonger leur existence sur cette terre. Même lorsque leur qualité de vie se trouve grandement diminuée ou affectée, nous cherchons à les garder en vie.    Ce n’est pas toujours une décision facile à prendre que de débrancher du respirateur artificiel  quelqu’un un qui souffre d’une condition débilitante, voire chronique, ou de retenir les médicaments . On s’attend toujours à un miracle de dernière heure et on a toujours peur de n’avoir pas pris la bonne ou la mauvaise décision .                                                  Entretemps, on se donne bonne conscience d’avoir tout fait pour « ’sauver » le mourant sans se rendre compte que l’on n’a  fait que prolonger son agonie et son calvaire.              Il vient un temps ou l’on doit se demander si l’on est entrain de servir les intérêts du patient ou de satisfaire tout au contraire à son ego propre. Il faut se questionner sur la  qualité de vie qu’un malade pourrait avoir  lors même  qu’il finirait par remonter la pente ?                                                                                  Si Certaines gens choisissent d’avance comment  ils voudraient  voir finir leurs jours, d’autres par contre laissent cette décision aux gens de leur entourage.. Ils vont jusqu’à refuser de parler de leur jour dernier. Même dans les cas ou l’on sait très bien ce qu’aurait voulu le mourant, la décision de le laisser s’en aller, la encore, peut être sujette a des hésitations. C’est peut- être la peur de l’inconnu qui nous porte  à nous attacher au monde présent. Mais plutôt que d’être paralysé  par cette peur de l’au-delà, je pense qu’on devrait s’y préparer tranquillement accepter la mort comme le sort dernier de tout être vivant et comprendre âpres tout, qu’on est  tous en transit, en attendant l’appel pour monter à bord. Voila l’éternelle vérité a la quelle on doit tous se preparer.Et cela, tôt ou tard.

Rony Jean-Mary, M.D.
Coral Springs, FL.
Le 20 Aout , 2018

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