CES EGLISES QUI POUSSENT A TOUS LES COINS  DE RUES

Mackenson Dorilas  Prophète ou Anti christ ?

A cote des revendications répertoriées un peu partout a travers le pays concernant l’utilisation des fonds PERO CARIBE, l’autre événement  qui a marque la semaine écoulée, c’est l’apparition sur scène, depuis quelques mois , d’un dirigeant de culte, du nom de Mackenson  Dorilas  qui se prénomme prophète et qui a fait des déclarations intempestives sur des sujets de tous ordres, dont certaines  se référent tout particulièrement  a la guérison de certaines maladies comme le Sida.   Il aurait demandé  a ces fideles infectés par le virus de mixer une potion de candélabre, de 21 punaises , de souffre ou sulfure  tiré  d’allumettes, de lait évaporé et de bien d’autres  intrants qu’ils boiraient pendant un certain nombre de jours afin de se guérir de leur maladie. Il aurait dit aux mères incapables de nourrir leurs enfants d’aller  pratiquer la prostitution au coin des rues afin de pouvoir en prendre soin . Mr. Dorilas a été invite  à comparaitre au parquet du tribunal civil de la croix des bouquets pour répondre de ses déclarations. Il était accompagne d’une foule d’adeptes  pour le supporter tout au cours de l’audition. Il a rendez –vous a huitaine pour apporter des pièces devant prouver si son église est reconnue  légalement, ou mieux si elle est autorisée a fonctionner dans la région métropolitaine et ailleurs. Le ministère des cultes dénie avoir enregistré  une telle église dans ses archives.                                                                                                                                      Le phénomène de gens qui courent après  un sauveur n’est pas nouveau. Beaucoup suivirent Jésus parce qu’il avait fait plusieurs  miracles dont celui de la multiplication des pains  et des poissons. Au point qu’il a eu a leur dire de rechercher non pas le pain  qui périt mais bien celui de la vie éternelle (Jean chap. 6).  Plusieurs raisons peuvent être a la base d’un tel phénomène :Les problèmes économiques, les afflictions et les calamites naturelles ,le sentiment d’être rejeté par la société ou l’on vit, qui rendent les gens toujours plus vulnerables, donc  facilement manipulables et exploitables. Les adeptes de ces cultes sont tellement conditionnés par les  dirigeants après lesquels ils courent, qu’ils finissent souvent par y laisser leur peau. On se rappelle l’empoisonnement au cyanure de près de 918 personnes dans une  foret de la Guyane par un pasteur du nom de Jim Jones qui leur promettait une vie  de félicité loin des tourments et des bouleversements de ce monde. David Koresh ,un autre fou de la religion , périt a Texas avec ses adeptes, au tout début de l’administration Clinton ,en s’immolant par le feu plutôt que d’obtempérer aux ordres des autorités constituées de sortir du conciliabule et de laisser partir les fideles.                        En Haïti, on raconte  qu’une jeune femme  vivait normalement pendant des années  comme porteuse du virus du Sida jusqu’ ace qu’elle commença a fréquenter les temples de Marco et de  Muscadin ,deux récents faiseurs de miracle  de la région de Delmas et de Tabarre. Elle s’entendit dire qu’elle n’avait plus besoin de prendre ses médicaments  et qu’elle était guérie .Elle mourut quelques mois plus tard des complications de l’infection. On croit savoir  que les églises, et plus généralement la religion, depuis le moyen Age jusqu’aux temps modernes, en passant par l’esclavage, a souvent servi d’instrument de domination et de contrôle des masses non éduquées.          C’est pourquoi le nombre d’églises dans un pays donné  est souvent un indicateur du degré de développement social atteint par ce pays. On racontait dans un récent rapport que les pays les plus avances d’Europe avaient bien moins d’églises que les pays dans lesquels  les besoins primaires des gens n’étaient  pas satisfaits. Faute de pouvoir vivre décemment, les gens  se résignent  dans la promesse d’un sauveur personnifié qui les bombarde de boutades incohérentes. Je n’émets guère ici un plaidoyer contre la religion et les pasteurs bien formés qui instruisent bien leur troupeau et les préparent a mieux vivre leur existence. En plus d’être un véhicule de spiritualité, la religion doit aussi pouvoir s’immiscer dans le social.

Nous devons une fière chandelle a tous ces  bergers, a quelque domination qu’ils appartiennent, qui ont fondé  des écoles et construit des dispensaires ou l’on puisse guérir sa blessure et acquérir le pain de l’instruction. Ils ont aussi droit à un salaire décent et ils doivent pouvoir vivre du fruit de leur travail selon l’apôtre Paul. Nous  parlons bien certainement  de ceux qui grossissent le nombre de leurs fideles pour forcer les institutions locales et étrangères  a délier la courroie de leur bourse ; de ceux  qui, au temps de mon enfance, rentrèrent dans la  ville avec une cargaison de blancs et invitèrent tous ceux qu’il croisèrent sur leur route a un service de dernière heure pour prouver aux illustres visiteurs qu’ils avaient des  fideles dans leur église pleine a craquer. Ceux-ci, ce sont les vendeurs du temple, aussi bien que des usurpateurs. Il y a quelque part un vide qui mérite d’être comblé.  Le laxisme des  autorités permet à quiconque le désire, de se faire appeler Pasteur et de s’enrichir aux dépens des plus faibles. L’âme d’un peuple, c’est sa conscience  du bien et du mal ; Cette conscience peut être juste ou erronée, dépendant des creusets dans lesquels elle a été façonnée. Mais elle s’acquiert toujours par l’éducation. C’est donc toujours un danger de laisser la formation des âmes a des charlatans qui n’ont pour tout rêve que de s’enrichir et de vivre en parasite du courage des autres.

Rony Jean-Mary,M.D.
Coral Springs ,Florida,
le 17 Septembre 2018

 

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