DYSLEXIE : UN PROBLEME D’APPRENTISSAGE A  NE PAS SOUSESTIMER 

Savoir lire et écrire fait partie de ces premiers  moyens  d’expression que chacun devrait avoir a sa portée s’il veut chercher a bien  développer et a améliorer ses rapports avec autrui. C’est souvent au tout début de la vie que s’acquiert un tel art. En effet, en  même temps que le cerveau se développe et  se parfait, s’acquièrent aussi le langage et d’autres formes de communication, orale et écrite, qui permettent  à l’espèce humaine d’interagir et de socialiser. Le degré de socialisation et d’émancipation de l’être humain semble  être directement proportionnel à sa capacité d’expression et a la richesse de son verbe. Lire ou écrire se compte  donc bien  parmi les sept grands embranchements de l’art qui sont  la poésie, la musique, la peinture, la sculpture, le théâtre, le cinéma et j’en passe. Si pour ceux-là  qui savent  lire et qui ont eu  à faire cet apprentissage dès le plus jeune âge, il ne semble plus y  avoir de mystère à percer, par contre, il existe une autre catégorie d’individus pour qui, apprendre à lire a toujours été comme  de la mer à boire. Dans la pathologie subséquente, c’est surtout de ces gens ayant des difficultés  de lecture ou de communication verbale que nous entendons bien parler : Ce sont des dyslexiques.  D’autres qui ont su apprendre à lire et  qui ont dans la suite perdu  cette habilite de communication avec les autres, sont tout plutôt  considérés comme étant des alexiques.  La Dyslexie, c’est quoi ?c’est une difficulté manifeste du cerveau à reconnaitre les voyelles et les syllabes  et a rassembler ces lettres  pour former des mots a partir desquels on peut  construire des phrases  bien équilibrées. C’est un trouble de communication  qui s’apparente à la portion expressive du langage. Du point de vue étiologique, on ne connait pas exactement ce qui porte le cerveau à ne pas bien lire ou à ne pas bien assimiler certaines lettres et certains mots. On a noté   que  la condition prévaut assez souvent chez des membres d’une même famille ; ce qui fait penser a une origine génétique de la pathologie

On a aussi observé  que certaines lettres ayant des ressemblances telles les lettres b, d, p et q sont  souvent inter changées au cours de leur prononciation. Il en est de même pour certains mots tels STOP ET SPOT qui sont utilises indifféremment l’un pour l’autre. Ces gens essayent le plus que possible d’écourter les phrase et de s’attacher a la signification du mot au lieu de le prononcer textuellement. Ils diront HOME  la ou il y a HOUSE par exemple.. Des  difficultés  sont même  notées au niveau des signes et symboles. Ce n’est pas seulement un problème d’agencement dans les lettres et les mots, mais c’est aussi un problème de syntaxe  ou la phrase du dyslexique est souvent mal cousue et mal conçue. Etant mal conçue, cette phrase ne s’exprime pas bien, car les mots pour le dire n’arrivent pas aisément.. La personne se retrouve souvent  a raconter  une histoire ou un fait  en commençant par la fin plutôt qu’au tout début. C’est aussi un problème phonétique. En fait quand la personne prononce un mot, elle ne s’entend pas clairement et finit par avoir des hésitations à faire sortir les sons. Cette personne commence à lire souvent de la droite vers la gauche comme dans l’écriture arabique  et peut souvent sauter des pans de phrase pour se retrouver deux ou trois lignes plus haut ou plus bas. La mère d’une fillette de 5 ans m’a appris l’autre jour qu’elle a  observé  sa fille commencer à lire et a ouvrir le livre a partir de la dernière page. Cela l’a aussitôt interpellée. A l’école elle refuse tout carrément de lire, consciente qu’elle est déjà, de ses propres difficultés.

DES SIGNES AVANT COUREURS QUI PORTENT A CROIRE QUE L’ENTANT PEUT SOUFFRIR DE DYSLEXIE                                                                                                Le problème peut se rencontrer à tout moment du développement émotionnel de l’enfant. Un médecin a pu découvrir sa propre dyslexie très tard dans la vie, seulement pendant qu’il apprenait à  lire à sa fille de trois ans. Avant, il n’en entendait parler que très rarement. Il existe des signes prémonitoires qui font penser à la dyslexie chez le tout jeune enfant.

Ce sont :
a) La mauvaise épellation de certains mots ;

b)Les troubles éprouvés lorsqu’il s’agit de nommer des objets familiers ;

c) Les enfants dont leur pédiatre les avait considérés comme étant des «Late talkers » ou qui avaient pris du temps avant de commencer à parler.
d) Ceux qui ont  toujours eu du mal à bien raconter une histoire.

e) Ceux qui sont incapables d’apprendre de nouveaux mots. Et qui enfin..

f) apprennent difficilement  des chants ou des mots en rhime..

Ces  enfants peuvent  être très agites au cours d’une séance de lecture et même devenir anxieux. Ils refusent de lire en public par peur d’être ridiculisés.

CONDUITE A TENIR :

Il n’y a pas de traitement spécifique pour quelqu’un souffrant de dyslexie. Force est de reconnaitre cependant que le plus tôt qu’on arrive a diagnostiquer le problème, le plus facile il sera d’en prévenir les conséquences.. Il  est recommandé par exemple que ces enfants passent plus de temps à lire et a taper sur le clavier pour qu’ils finissent par s’habituer aux mots et aux lettres avec lesquels ils éprouvent des  difficultés de  discernement. Par exemple ils pourront commencer avec des lettres familières comme celles rentrant dans la composition de leur nom, avant de continuer à apprendre des mots plus sophistiqués. Il existe aussi des  pathologies évoluant en Co- morbidité avec la dyslexie qui méritent d’être inventoriées. Ce sont l’anxiété, la dépression et l’ADHD. Le traitement de ces conditions devra rentrer en ligne de compte. Il peut s’avérer que certains enfants ont  des troubles de vision et d’audition qui les empêchent  de bien lire. Dans ces cas –la, des tests d’optométrie et d’audiométrie devront être effectués en vue de corriger le problème. En fin, ces enfants  auront besoin d’un tuteur pour les aider à maintenir un certain niveau académique.                                                                       

CONCLUSION :

En général, ces enfants ne sont pas considérés comme étant des retardés  mentaux ou comme ayant des déficiences intellectuelles. Certains d’entre eux peuvent se retrouver avec un IQ très élevé, voire exceller dans certains domaines comme la musique et la peinture.ils sont très versés   dans les  tâches manuelles mais peuvent se fourvoyer  aisément   dans les détails et les explications qui sont compliquées. Le devoir de toute société juste et équilibrée, c’est d’aider ses citoyens à surmonter les obstacles innés auxquels ils font face avec ou sans aucune faute ou responsabilité de leur part. Dans les pays  ou l’Etat est responsable, l’enfant dyslexique a  droit a un certain encadrement qui lui permette de franchir sans grande  difficulté cette étape cruciale des premiers moments  de son existence. Ainsi, de précieuses ressources humaines qui auraient pu être gaspillées en abandonnant très tôt l’école, faute de pouvoir lire et écrire, trouveraient heureusement au près des institutions Etatiques les supports  qui malheureusement font  défaut ailleurs.

 

Rony Jean-Mary,M.D.
Le 7 janvier
Coral Springs ,fL.

 

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