QUAND LA CORRECTION  DE L’ANBIGUITE DE SEXE NE RESOUT PAS NECESSAIRFEMENT LE PROBLEME DE L’ORIENTATION SEXUELLE.

Le sujet que j’aimerais partager avec vous cette semaine, et que j’ai trouvé  intéressant à plus d’un titre, est celui de cette femme  septuagénaire,  admise depuis plus d’une semaine à un hôpital où je pratique, et qui souffre de syndrome dépressif chronique. Elle était née homme and s’était mariée à une femme pendant près de 30 ans. Elle avait même eu des enfants avec sa femme qui sont tous des adultes aujourd’hui. Dans la suite, ne s’étant jamais senti bien dans sa peau d’homme, il avait décidé de  procéder à un changement de sexe pour  devenir  femme. Dans le langage des transsexuels, il avait subi le type Homme en femme ou (Man  to woman) communément appelée  M to W. Comme cela se passe pour tant d’autres cas où  l’individu doit subir un changement de sexe, il y a d’abord un traitement hormonal qui se complète par une intervention chirurgicale qui met en place les  dernières structures manquantes.

On aurait cru qu’une fois transformée en femme, la métamorphosée  serait en paix avec elle-même et chercherait automatiquement à  épouser, ou du moins à vivre avec un être autre que ce qu’elle était devenue, donc avec un homme .Mais il en n’est pourtant rien. Au moment ou je l’ai rencontrée, elle vivait avec une femme  quoiqu’homme  transformé  en femme depuis déjà quelque temps. Naïf que je suis en la matière, je lui demandais pourquoi elle devenait femme puisque qu’elle n’était guère intéressée à avoir un homme dans sa vie ?

Elle me répondit  alors que les deux concepts s’excluent mutuellement, et que le besoin d’être homme ou femme ne détermine pas a priori les penchants sexuels de quelqu’un. La motivation pour une telle transformation n’était donc pas un penchant  sexuel, mais un besoin plus profond de s’affirmer sous  son vrai soi. 

 LES CAUSES OU RAISONS D’UNE TELLE TRANSFORMATION.

On cherche souvent  à  subir une transformation sexuelle lorsqu’on sent que l’on n’est pas bien dans sa peau. Souvent on parlait  de féminisation testiculaire où les organes sexuels males ont eu un arrêt de développement à un moment  X de l’embryogénèse, ou  de manque de sensitivité des tissus  par rapport a l ‘androgène, ainsi ne délivrant  pas  un être mal comme étant le produit final. 

Dans d’autre cas, le problème ne peut même pas s’expliquer en termes d’organes sexuels mal appropries. Aussi faut-il noter que les organes males  ou femelles peuvent ne pas bien paraitre à la naissance , et le sexe de l’enfant peut devenir ambigu. Si l’on attribue à l’enfant  un genre male ou femelle  qui n’est pas le sien et qu’on le grandisse comee tel, il est alors comme dans un corset étroit, et va se sentir inconfortable toute sa vie.. « je me suis sentie  anormal toute ma vie, comme étant  Moitie homme, moitie femme. Je croyais que c’était  pareil pour tout le monde, me disait un transsexuel, jusqu’à ce qu’a ce que je réalise un jour que j’étais bien différente »

Revenant à cette femme  septuagénaire, son cas  porte  à comprendre que les caractéristiques  qui définissent le sexe comme étant masculin ou féminin :  trait corpulent, visage barbu  soutenu par un certain complexe hormonal d’un coté , ou seins  plus engorgés  ou protubérants   avec postérieurs redondants, et  moins de corpulence  physique ,le tout soutenu  par un  complexe hormonal différent, sont loin de prédire  l’orientation sexuelle d’un individu donné.  Il faut définir à ce point l’orientation sexuelle qui est le choix du genre envers lequel  l’on développe des penchants émotionnels. Quand le choix est porté sur quelqu’un ayant les  mêmes  caractéristiques physiques que soi, on devient un homosexuel alors que dans le cas contraire on est tout simplement un hétérosexuel.

Dans le cas qui nous préoccupe, la métamorphosée qui a choisi de cohabiter avec une femelle  serait devenue automatiquement une homo, ce qu’elle n’était pas  au début. Mais elle était homme avant tout, ce qui porte a se demander si l’environnement conditionne l’orientation sexuelle de la personne ?serait –il donc une affaire de nature versus nurture  ou nature versus environnement ?Il aurait pu tout aussi bien  choisir d’avoir un homme comme compagnon, ce qui aurait fait plus de sens vu qu’il était déjà homme avant de devenir une femme. Mais le changement de sexe n’a pas influencé  l’orientation sexuelle de l’homme devenu femme.       

A cote des caractéristiques d’homosexualité et d’hétérosexualité qui datent des premières époques de la différenciation des sexes, il y a maintenant aussi  un tout nouveau vocable qui a fait son apparition récemment :   il s’agit de la PANSEXUALITE..Ceux qui se  définissent comme pansexuels  préfèrent dire que le genre ne devrait pas définir ou conditionner  l’orientation sexuelle de quelqu’un ; que  la même personne peut manifester des intérêts pour des êtres males ou femelles.

Il y a eu bien des occasions où d’aucuns ont cherché à faire comprendre qu’il  ya des châtiments  réservés à ceux-là qui pratiquent « une  mauvaise forme de vie » ou qui exercent une certaine pratique sexuelle jugée répréhensible. Notre devoir en tant que psychiatre est de ne pas juger les gens mais de chercher à  comprendre les soubassements  qui motivent un tel genre de vie..J’ai évité ici le mot comportement pour ne pas sembler porter un jugement personnel .je me pose alors et toujours les mêmes questions  où était le créateur au moment où ces créatures  devaient être formées  et prendre naissance ? Sont-elles des créatures d’un autre Dieu ? ou mieux Dieu dormait –il quant ces gens prenaient naissance ?

Je sais qu’il y toujours dans la vie des sujets qui soulèvent des interrogations et des interrogations et pour lesquelles les reponses sont tout aussi rares à trouver. Sans une réponse claire et précise à toutes ces questions, c’est le silence absolu…Et au lieu de blasphémer et de spéculer, mieux vaut admettre notre ignorance face à ces tas de choses dont les secrets nous sont  encore cachés.  D’un autre coté  le monde n’est guère innocent. Et parce que nous avons franchi  longtemps  déjà   le stade de l’innocence, nous nous devons de nous  s’assumer en tant qu’entité responsable. Nous devons pratiquer de la tolérance  en toute circonstance. Le problème n’est pas religieux social ou environnemental. Il est plus fréquent ces jours ci parce qu’il y a meilleurs moyens de détection et d’évaluation a notre disposition. Nous sommes loin du  dogme chrétien ou essentiellement catholique qui veut que la procréation soit le seul but de l’acte sexuel .C’en est un sport pour certains, un commerce qui rapporte des  millions et des millions pour d’autres ; enfin un acte de plaisir hautement recommandé  par la physiologie puisqu’il s’accompagne d’une forte production d’endorphines qui calment en général des appréhensions du vécu, and accroit le sommeil qui repare le corps. Mais personne ne peut vraiment sentir ce qui se passe au tréfonds  de l’être qui vous regarde. J’ai écouté la dame avec beaucoup d’attention, j’ai senti ses frustrations de devoir vivre dans  un monde qui ne comprend pas sa peine et je lui exprimais ma  reconnaissance de m’avoir appris tant de choses que les encyclopédies ne m’ont point révélées.


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