DANS LE LABYRINTHE DU COVID -19 :
L’EVOLUTION DE LA MALADIE  DE SON APPARITION A MAINTENANT.

Depuis l’apparition du COVID-19 voila déjà plus de trois mois, des progrès sensibles ont été notés en ce qui a trait à la compréhension de la maladie. Mais il faudra  admettre que la route  déjà  longue et sinueuse, de  là où  nous sommes, vers les sommets convoités , sera encore escarpée voire en dent de scie, avant que le mal finisse par ouvrir tous les secrets cachés dans son ventre.

On croyait d’abord à une pneumonie virale accompagnée d’un processus inflammatoire intense  conduisant à une fibrose pulmonaire  dont la mort  du patient  était le corollaire inexorable.

Mais on observa dans la suite que l’hypoxie était la toile de fond  de la maladie et que,  en dépit de la présence d’une ventilation adéquate qui devait assurer  la présence  d’une quantité  suffisante d’oxygène au niveau des organes, ces derniers n’étaient toujours pas bien alimentés en oxygène. On imputait alors ce miss-match entre la perfusion et  la ventilation  à une déficience  des Globules rouges devenus incapables d’assurer le transport de l’oxygène vers les tissus. Et l’on pensait  à ce moment là, que c’était une pathologie Globulaire . Par la suite ,on  s’est rendu compte que  la maladie s’accompagnait  de douleur épigastrique intense, d’anxiété  et de détresse respiratoire, tous des  signes cardinaux qui faisaient croire  à une origine cardiovasculaire  de la pathologie. en l’occurrence  à  de l’embolie Pulmonaire. Les pathologistes de l’Amérique du Nord, Canada et  Etats unis y compris, ainsi que  ceux  pratiquant Outre Atlantic, sont  de plus en plus convaincus  de la présence d’une coagulation  intra vasculaire disséminée (DIC) qui serait à la base de cette embolie pulmonaire. Cette coagulation intra vasculaire disséminée serait  le résultat de processus inflammatoire aigu  au niveau de la paroi des veines déclenchant une  mobilisation des Pl atelets  avec la  formation, en deuxième lieu,  de caillots  sanguins. .  On a alors compris que les respirateurs artificiels, les ventilateurs en général, n’étaient pas aussi utiles qu’on le croyait et l’on estimait même  à  un certain moment que 80% des patient sous ventilateurs artificiels  avait fini par  mourir. Certains croyaient que la forte pression des machines détruisait carrément  les alvéolés au niveau des poumons et compromettait le processus respiratoire.

Devant cet imbroglio, cet embarras même auquel nous expose  la maladie,  on reste perplexe  aujourd’hui, et l’on  se demande tout  carrément : Quelle théorie accepter ? Qui a raison et qui a tort ? S’agit-il d’une maladie pulmonaire, d’une maladie globulaire ou d’une maladie cardiovasculaire ? Il faut dire que la complexité de la maladie n’aide pas vraiment à  privilégier aucune théorie aux dépens des autres.

D’ABORD PEUT-IL S’AGIR D’UNE MALADIE PULMONAIRE ?.

En révisant les images radiographiques des patients atteints du Covid-19, on a observé  un aspect de verre dépoli au niveau des deux poumons. Cela laisse croire  à une origine systémique et centrale de la maladie.   Il est expliqué  que les macrophages  du poumon aussi appelés pneumocystose, qui sont censés protéger  les poumons  contre l’accumulation de radicaux toxiques, rôle qu’ils  partagent  d’ailleurs  avec la fine membrane qui recouvre la paroi des poumons, sont depassés  par une affluence de fer libre  et de radicaux toxiques ; Ce  qui conduit directement  à  de la fibrose pulmonaire. Les poumons une fois  fibrosés, perdent  de leur élasticité et  collapsent automatiquement. Ceci prouve que la pathologie est d’ordre  PULMONAIRE.

MAIS D’Où  VIENNENT LES RADICAUX LIBRES , EN  PARTICULIER LE FER DONT NOUS PARLONS ICI ?

Une explication en bref de la physiologie respiratoire va nous permettre de mieux cerner la pathologie du Covid -19.Le sang est la gazoline du corps et le cœur en est le moteur. Il existe dans le sang des cellules appelées Globules rouges qui contiennent  dans leur matrice une substance appelée Hémoglobine. Cette substance complexe est faite  d’ions ferreux et ferrique( 2+ ,3+) au nombre de 4 atomes par molécule, d’hémoglobine, qui s’attachent sur le hème de l’hémoglobine, et servent à transporter  certains gaz du corps dont le CO2, l’Azote (N)et l’’Oxygène( O2).

Ces molécules de fer ont pour rôle de se  dissocier de l’hème au niveau des alvéoles pour attraper l’oxygène et relâcher en échange  le CO2 qu’ils emmènent avec eux depuis les différents organes du corps. L’oxygène de l’air une fois emmené  à travers les conduits respiratoires et échangé contre le CO2 ,l’azote et les autres gaz, est aussitôt capté par les atomes de fer  pour être transporté vers les organes. Il appert que le virus attaque l’hème de L’hémoglobine, change sa configuration, et empêche le fer d’y rester attaché : Ce qui rend le globule rouge dysfonctionnel, donc incapable de transporter l’oxygène. Il en résulte  alors  de l’hypoxie au  niveau du sang malgré la présence d’un ventilateur  mécanique  forçant l’oxygène dans les alvéoles. Dans des conditions normales d’évolution, le  jeu  de bascule est maintenu  entre le captage et la relâche de l’oxygène  au moment de ses échanges avec les autres gaz..Mais  comme le fer ici n’assume pas tout à fait son rôle de transporteur de l’oxygène, les  radicaux libres et les atomes de fer, s’accumulent dans les poumons causant ce qu’on appelle le stress oxydatif. Et  Puisque l’hème de l’hémoglobine est affecté, on peut dire qu’il s’agit bien  là d’une maladie GLOBULAIRE..

Mais en plus des deux composantes sus-citées, on a aussi appris que le virus , en attaquant les vaisseaux sanguins, déclenche un processus d’inflammation et de coagulation qui, lorsqu’elles sont intenses, et massives ,peuvent  engendrer une  coagulation intra vasculaire disséminée, suivie d’ embolie pulmonaire généralisée. La coagulation intra vasculaire disséminée se rencontre dans près de 75% des cas. Et conduit inéluctablement à la mort : D’où l’origine cardiovasculaire de la maladie.

Comme on peut voir, le problème est pulmonaire, par la réaction de fibrose qui s’est observée bilatéralement. Il est globulaire, dû  à l’incapacité des globules rouges à transporter l’oxygène. Et il est enfin cardiovasculaire responsable d’une embolie pulmonaire massive, à partir d’une réaction inflammatoire causée par l’infection.

 

L’EPIDEMIOLOGIE DU VIRUS ET LA THEORIE DES SOUCHES

Si la pathologie du Covid -19 s’est révélée difficile à appréhender, son épidémiologie, en l’occurrence tout ce qui a à voir avec sa virulence , sa mutation, son mode de transmission et sa distribution géographique n’en sont pas moins complexes.

D’après certaines études, il y aurait une souche A qui apparaissait à Wuhan, en Chine , au mois de Septembre de l’année dernière. Elle n’avait causé aucun dommage sérieux  dans la population. Cette souche A s’est mutée en une souche B vers le mois de décembre, puis en une souche C qui était encore beaucoup plus virulente que la souche B.

On avance que la souche A serait plus répandue Sur la cotte ouest des Etats –Unis .  Là , le contact plus étroit avec la Chine où débarquent près de 1000 ressortissants chinois journalier ment, avait pu conférer  une certaine immunité à la population..Par contre, quand la mutation de A à B s’est opérée  en Décembre, la cotte Est des Etats -Unis n’était pas aussi bien préparée pour affronter le virus, d’où le nombre élevé de morts dans les villes et états de New York et de New Jersey et de Massachussetts. Pour une raison non encore élucidée, il y avait une deuxième mutation de B en C  dont la forme a couvert  l’Italie et l’Espagne en partie. D’où l’ampleur de la fatalité  dans ces deux derniers pays. Mais on a observé  que dans une petite ile du Portugal, située entre L’Espagne et Portugal, le virus n’avait pas fait trop de dégâts et l’on se réfère  au pouvoir protecteur du BCG, un vaccin contre la tuberculose que les habitants du Portugal, du Brésil et du Japon  aurait reçu dans le passé. Il s’agirait ici d’un cas d’immunité croisée. Ce qui serait une bonne nouvelle pour les Haïti considérant que beaucoup d’entre nous autres   Haïtiens   avaient été vaccinés   contre la tuberculose dans le passé.

On en était déjà habitué  à cette théorie des souches lorsque le Docteur    Luc Montagnier, prix Nobel de Médecine, très connu pour ses recherches sur le VIH, vint annoncer en début de semaine que le virus étudié était le résultat d’une recombinaison de deux virus différents  dont un coronavirus avec en plus un segment du VIH. Pour le professeur Luc Montagnier, c’est un virus créé à partir d’un laboratoire dont la finalité pourrait avoir été de développer   un vaccin contre le HIV et qui se serait échappé accidentellement des laboratoires Chinois. Le professeur Montagnier affirme que des chercheurs Indiens avaient  fait la même découverte, mais qu’ils ont du rentrer leurs trouvailles à cause de pressions diverses  dont ils étaient l’objet. Il a bien dit que le virus  a un peu perdu de sa virulence et qu’il ne faut pas s’attendre à beaucoup de morts dans les prochains jours. Le professeur a aussi ajouté  que contrairement aux chercheurs indiens, il n’a pas cet âge ou l’on peut le forcer à cacher la vérité. Le président Français Emmanuel Macaron lui-même a avoué que des choses se sont passées à Wuhan dont toute  la vérité  n’est pas bien connue. Il doit avoir parlé au Professeur Montagnier pour être si péremptoire dans ses déclarations. Mais à peine Luc Montagnier a-t-il fini de parler que déjà des voies s’élèvent contre lui au Canada et dans le monde entier  pour dire que le segment de HIV qu’il prétend voir est comparable  à un simple mot d ‘un livre qui en apparaitrait dans plusieurs autres livres en même temps et qu’il n’en n’est rien. Le professeur qui a déjà  gagné un prix Nobel de médecine serait-t-il aussi naïf pour ne pas pouvoir faire le distinguo entre ce qui est ivraie et ce qui est du bon grain ? .

LES TESTS DE LABORATOIRE : Pour ceux ou celles qui sont initiés à la science Médicale, il ne fait pas de doute que certains tests vont conduire  sur une piste ou sur l’autre, dépendant des résultats de laboratoire obtenus, et vont aider à mieux comprendre la pathologie du Covid-19. Par une  RADIOGRAPHIE  du thorax,par exemple, on peut voir au niveau des poumons  cet aspect de verre dépoli qui s’explique par l’accumulation de radicaux libres au niveau des alvéoles. La GASOMETRIE  va donner lieu à une alcalose respiratoire due à l’expulsion massive de CO2 et à de l’hypoxémie, qui sont deux  des  caractéristiques de l’embolie pulmonaire. Le taux  d’érythropoïétine va être élevé .Quand le rein n’est pas bien oxygéné , il accélère la production d’érythropoïétine qui stimule la moelle osseuse et entraine la production de Globules rouges  Une étude faite à WUHAN  en Chine sur les 14 tests les plus usuellement recommandés, révèlent ce qui suit. : a) PT OU PROTHROMBINE TIME est élevé.
b) le taux de fibrinogène est  réduit.
c) la bilirubine totale  est élevée
d) Di-dimères est élevé.
e) les enzymes du foie sont toutes élevées: dont AST,ALT,LDH.
f) Le taux de créatinine est élevé.
g) le cellules blanches  dont WBC et neutrophiles sont élevées .

h) les lymphocytes sont réduits ainsi que…
i) le taux d’albumine est réduit
j)Le C-réactive protéine, marqueur de l’inflammation est  élevé dans  90%  des cas..(CRP)
K) le taux de procalcitonin peut être normal au début mais s’il continue de monter au cours de la maladie, cela peut être un mauvais pronostic..
L) Le troponin   cardiaque est élevé  Due à la fréquence élevée de la coagulation intra vasculaire disséminée, 75% des fois,il est recommande de procéder à des tests de coagulopathie en série pour détecter si un problème de coagulation va avoir lieu ou non.

LE TRAIMENT :

la règle d’or consiste désormais à éviter d’utiliser les  ventilateurs et autres machines à pression élevée  qui non seulement sont inutiles mais peuvent causer des dommages aux alvéoles. Bien des protocoles ont été établis au cours des trois dernières semaines qui sont aiguillés vers un traitement symptomatique de la maladie. Le débat qui revient sur le tapis est celui du milieu ambiant dans lequel le virus va évoluer. Beaucoup de gens meurent, dit-on, parce qu’ils n’avaient pas assez de force pour combattre le virus. C’est l’éternelle joute entre les adeptes  de Louis Pasteur qui privilégient la théorie microbienne face aux adeptes d’Antoine Bechamp qui croient que la maladie évoluera  négativement seulement si elle  trouve un terrain propice à son évolution..On n’a jamais autant parlé  de vitamine C , de Zn , de  vitamine D, de Fish oïl  et d’autres substances naturelles  dans l’histoire de la médecine moderne : Toutes choses à même de renforcer ( booster) le système immunitaire de l’individu. Mais on a aussi pensé à un traitement direct de la condition avec des intrants  pharmacologiques appropriés.

1).-D’abord et avant tout, c’est le plaquenil qui a fait couler beaucoup d’encre. L’autre nom du plaquenil est l’hydroxy chloroquine, un antipaludéen bien connu des milieux Haïtiens et Africains où la malaria est endémique.. Le Dr. Raoult Didier  a parlé du succès monstre qu’il a connu avec l’utilisation de la drogue.. Cependant de plus en plus de gens rejettent  le plaquenil  à cause des effets secondaires désastreux  dont l’utilisation est entachée.Beaucoup seraient morts de toxicité  cardiaque dit-on. On croit cependant que l’effet du plaquenil serait du à  ses propriétés anti-inflammatoires  qui préviennent le  déclenchement du processus inflammatoire et par ricochet, de la dissémination intra vasculaire aigue( DIC).On a note dans certaines études avoir trouvé aucun malade souffrant de Covid -19 parmi les personnes qui étaient déjà sous plaquenil.il aurait donc un effet préventif et protecteur contre le COVID-19.  On ne sait pas si les autres anti inflammatoires connus tels l’acetaminophene, le cortisol , pourraient aussi avoir un tel droit de cité.

2 ).-Apres le plaquenil, viennent directement les antibiotiques avec en tête de liste le zithromax que l’on associe généralement à un autre antibiotique. Certains parlent en l’occurrence de la tétracycline qui pourrait servir en lieu et place de l’Azithromycin  au cas où quelqu’un serait allergique  à ce dernier.

3).-.La troisième classe de médicaments se retrouve parmi les anticoagulants dont l’héparine en première loge. L’héparine est utilisée pour son effet anticoagulant et pour ses propriétés antivirales. L’héparine semble s’attacher aux récepteurs  du virus empêchant  à  celui-ci d’attaquer les globules rouges sanguins. En cas de résistance à l’héparine , il faudra considérer le TPA. Mais il faudra tenir compte des exigences dont s’accompagne la prescription d’un tel médicament. On parle enfin de l’Aspirin qui doit être considérée  dans les cas de pathologie cardiovasculaire.

On a fait bien des progrès depuis que la maladie a commencé  à ravager la planète voila de cela quelques mois..Mais on est encore loin de cette maitrise  et de cette certitude absolue  qui permettraient  à tout le monde de dormir tranquillement sans craindre d’être affecté  soi-même par la maladie et d’en tomber victime. De nouvelles données viennent chaque jour bouleverser certaines notions que l’on considérait bien ancrées. On parle même  de la possibilité  qu’à l’hiver, nous soyons encore la proie d’une nouvelle flambée de l’infection qui pourrait  se révéler aussi meurtrière que la presente. Les consignes doivent être maintenues et la prudence est encore de mise. Prions que les gens cessent de mourir et que le monde soit un jour vainqueur de ce  mal qui nous terrasse tous.

Rony Jean-Mary, M.D.

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