LA COVID-19 S’EN VA,
MAIS VA-T-ON VIVRE COMME AVANT

Aucun événement n’aura occupé l’actualité  et marqué  aussi longtemps le devant de la scène que la covid- 19, cette maladie qui semble désormais avoir atteint son pic infectieux, mais  qui continue, malgré tout, de faire des victimes un peu partout a travers le monde. Apparue à Wuhan en Chine, pour la première fois en Septembre  de l’année dernière, la pandémie a fait le tour de la terre,  tuant sur son passage autant  d’êtres  humains qu’elle a pu en rencontrer. De causer des peines  et des  troubles sur sa trajectoire, elle n’en n’a même pas fini encore…Et, Contrairement  à  l’ange de la mort, dans L’Égypte lointaine et idolâtre, qui épargna ,grâce au sang dont les linteaux de leurs portes étaient  couverts ,les premiers nés des familles juives , la covid-19  elle, puisqu’il faut l’appeler par son nom, continue  de passer  parmi nous, son épée à la main, frappant  indistinctement, sans égard au rang  social , au degré de fortune  ou au mérite intellectuel de ses victimes. Des cris de douleur, poussés  de partout, font encore  se demander à plus d’un : « Qui va  être la prochaine victime .ou serai-je moi- même le prochain à périr ? »  Après plus de trois mois d’angoisse, de peur et d’incertitude, on semble se résigner à croire que la maladie va être  parmi nous pour plus de temps que prévu, et qu’il faut désormais  apprendre à vivre avec elle. Il faut donc admettre et garder à l’esprit que la maladie détruit encore des vies humaines un peu partout Chaque jour, et que si la ferveur des reporters et le rythme de diffusion des nouvelles sur la pandémie ont considérablement baissé  ,il ne faut pas pour autant  négliger  les  consignes de prudence et de sécurité des premiers jours.. Dans une conversation avec l’un de mes amis sur les effets de la Covid -19, cet ami m’avoue qu’il est très inquiet pour l’avenir et qu’il  ne fait plus de projets à long terme, tellement la vie s’est révélée fragile à ses yeux. Il devait partir en croisière cet été ; mais lorsque la compagnie de voyage voulait le  gratifier d’un rabais de 25% pour qu’il garde le voyage avec la compagnie pour l’année prochaine, il décida  tout simplement de décommander tellement il n’est  pas sur de ce qui va arriver dans l’avenir, ou dans six mois. Il est bien déjà dans la soixantaine ; il admet non sans peine que rien n’est plus garanti pour personne  et qu’il apprend désormais à vivre au jour le  jour sans souci du lendemain. Il réalise que le temps est court et l’avenir très incertain. Beaucoup de gens avec qui je m’entretiens ces temps-ci semblent  abonder dans le même sens..

Cette incertitude de l’avenir est ce qui va grandement affecter l’économie et l’empêcher de sortir de la récession ; Le système  économique  capitaliste  ayant toujours été basé   sur  la confiance des consommateurs  et la capacité du système à faire des projections d’avenir.  En fait, La peur continue de ronger tout le monde. Et Ceux qui croient dans les prédictions bibliques, brandissent désormais des versets  de l’apocalypse, dernier livre du  nouveau testament, pour annoncer que l’heure est proche où le monde doit disparaitre  et que la grande tribulation a déjà commencé. Je réponds en lisant ce même livre que si la grande tribulation a déjà commencé, nous avons bien raté l’enlèvement et les noces de l’agneau  et qu’il faudra peut-être attendre la seconde résurrection. Je ne suis pas sceptique quant à un retour du  Christ deuxième ou seconde version, qui pourrait même être un troisième ,selon que  Melchizedek  était l’ incarnation ou non  du Christ et que celui-ci  aurait déjà vécu parmi nous dans des temps lointains, Comme  on le prétend dans certaines sectes religieuses et que me l’enseigna aussi mon feu père.

Je voudrais plutôt croire que le monde a déjà connu pareilles  turbulences, des guerres et des pandémies  encore plus meurtrières, et que ce n’est pas encore la fin , ni la fin du commencement de la fin, mais que malgré le caractère prophétique de l’apocalypse de jean ,il sera difficile aux hommes de dire exactement quand le seigneur apparaitra dans les  airs. Un siècle de cela, les témoins de Jéhovah prédisaient la fin du monde pour 1914.Mais il n’en était rien..Nous faisons donc face à des problèmes humains qui réclament des solutions humaines. Des solutions qui appellent à une meilleure gestion des ressources de la terre , à une plus grande solidarité entre les hommes ,et  à un dépassement des clivages hégémoniques  pour comprendre que la terre n’est qu’un seul pays et  que les hommes, d’où qu’ils soient, en sont les citoyens.

Quand ces troubles arrivent ils nous rappellent que nous ne sommes pas les vrais maitres  de la terre et que nous n’en sommes que des gérants appelés à s’en occuper dignement, à en jouir  avec respect avant de passer ensuite le maillet à ceux qui viendront après nous..L’’humanite semble être  embarquée sur un navire déboussolé qui a longtemps perdu le Nord..Le train à bord duquel nous nous trouvons n’a ni coach, ni capitaine, et marche clopin  clopan. Il faudra des hommes de haut calibre, Hauts de gamme, pour juguler les crises, remettre les pendules à l’heure ,et faire redémarrer le train.C’est ici le moment de se demander si l’on a vraiment besoin de dépenser tous ces milliard pour aller sur Mars ou retourner sur la lune quand la terre  est mal nourrie et que les hommes meurent de faim ici-bas ?.

L’autre leçon apprise de cette pandémie est que le bonheur est ici et maintenant. Beaucoup agissent comme au temps des pirates et des flibustiers, .Ils bâtissent leur biens matériels au dépens des plus faibles et des démunis. Ils n’ont aucune honte de ne pouvoir dire, expliquer ou justifier  comment ils ont tant  accumulé  en si peu de temps. Ils  s’en vont les cacher ailleurs dans des coffres-forts  étrangers. Voila que tous les  aéroports du monde  sont fermés  depuis plus de deux mois ;et beaucoup d’entre eux ont du réaliser qu’il n’y a aucun moyen, pour le moment , d’aller vivre ailleurs avec sa richesse ni  de la rapatrier au pays avec soi pour en jouir.. Certains meurent faute d’un hôpital adéquat dans le pays, faute de tout. Beaucoup de  leurs millions vont être perdus dans des banques étrangères, et auraient pu bien servir à développer le pays.  ya des leçons pour tout un chacun dans cette pandémie qui vient d’affecter la planète. Le monde n’a pas besoin d’aller si vite .il peut faire une pause pour se demander où il va vraiment, et où il veut aller ?En conduisant son véhicule sur les avenues et dans les grandes artères des villes cosmopolites on réalise que les gens sont soudainement plus polis et plus courtois ,voire  moins pressés. Ils  sont peut être heureux, reconnaissants d’être encore  en vie quand d’autres ont pourtant fait le grand voyage, et ont disparu de la surface du monde en moins de temps qu’il n’en prévoyaient vraiment…Je pleure encore des amis fauchés sans un adieu, des voisins et voisines, des pasteurs et , des médecins , des chauffeurs de taxi ,tous des gens partis la tête bourrée  de projets  et de plans d’avenir mais contre qui le sort a décidé autrement.

Rien que hier, on a chanté les funérailles de l’ancien maire de Hinche ,ma ville natale, affecté par la maladie.. Il faut espérer enfin  que le monde sera multipolaire ou apolaire, que  les grands pays, avec toutes les difficultés auxquelles ils font face, et tous leurs problèmes internes à gérer , laisseront  désormais plus de marge de manœuvre   aux petits  pays qu’ils ont tant appauvris dont Haïti, pour que ces derniers  commencent à se relever ,à bâtir eux-mêmes leur avenir et à se prendre enfin au sérieux.

Rony Jean-Mary, M.D.                                                                                                          Coral Springs, FL
le 7 juin 2020.


 

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