Des bavures policières qui n’en finissent pas,
des juges corrompus qui alimentent un système carcéral  injuste :
voilà grosso modo ce que représente  la justice Americaine.

On n’a pas de mots exacts pour décrire le torrent d’indignation qui a inondé le grand continent Américain au cours du mois écoulé, à la faveur du meurtre  de George Floyd, mort d’asphyxie  sous le genou qu’un  officier blanc  planta à son cou pendant plus de sept minutes , malgré  ses cris de douleur le suppliant de  lui sauver la vie.

Pourtant on n’en avait  même pas fini de pleurer sa mort cruelle  et d’en  commencer le deuil  qu’une autre bavure policière  est venue  jeter dans la consternation  la communauté noire des états unis d’Amérique, plus particulièrement celle  de la Géorgie. Et le monde de se mettre en cœur, d’un bout a l’autre de la terre, pour réclamer justice et de dire « assez , c’en est trop »

En effet, après qu’un jeune noir de la vingtaine fut retrouvé  endormi dans son véhicule, la police avait été appelée sur les lieux pour porter l’homme à déblayer le parcours. Le conducteur  fut retrouvé  dans un état d’ébriété et la police  tenta de l’arrêter. C’est à ce moment-là, qu’une   échauffourée eut lieu entre le noir et les deux policiers  venus pour l’arrêter. Comme  l’homme noir tenta de s’enfuir, il fut abattu froidement  de deux balles dans le dos par l’un des policiers appelés sur les lieux. Le lendemain, le bas de la ville d’Atlanta fut mis à sac et le Wendy’s  où la voiture avait été  garée, fut lui aussi, incendié sans appel. Les protestations de la veille, en rapport avec le meurtre de George Floyd, qui commencèrent  à diminuer   en intensité, ont aussitôt   repris de plus belle. Et La question  sur toutes les lèvres était : d’où vient cette manière de patrouiller les rues et les communautés qui veut que le policier se serve de son arme  à tout bout de champs, plutôt que de son ingéniosité,  pour abattre impunément comme si les noirs étaient des bêtes sauvages à traquer ?. Dans une société comme l’Amérique qui se dit civilisée et se veut égalitaire, n’est-ce pas que de telles pratiques auraient du être  obsolètes  et d’un passé révolu ?

D’abord, Mr. Rashid qui a tente de s’enfuir n’était pas armé. Et quand un homme tente de s’enfuir, c’est qu’ il ne cherche pas la confrontation. Dans quelle que soit la législation  policière, il est défendu de tirer quelqu’un dans le dos, sauf en cas de guerre  peut-être, et surtout si l’on sait qu’il n’est pas armé ..En faisant sortir l’homme de la voiture pour lui administrer  le test de sobriété, on savait très bien qu’il  n’était pas armé. Donc  il n’était pas dangereux et sa mort était  une mort gratuite.

Il ne se passe pas une semaine dans ce pays sans que la police  n’exerce  brutalement sa force  dans les rapports qu’il entretient avec les minorités  ethniques de ce pays, particulièrement avec les noirs.

Qui n’a pas observé ,plusieurs fois de suite, tué   par un policier  venu le chercher chez lui, à la requête  de ses parents  pour le transporter à l’hôpital, un malade mental périr sous les balles assassines de ce même policier  à cause du simple fait  qu’il était  incapable de suivre les instructions ou qu’il était  en train de réagir dans l’incohérence  ou brutalement par suite de son état mental ?.

Il y a quelque temps de cela, un autre noir, très connu d’un quartier  résidentiel, roulait  sa  chaise mécanique   au beau milieu de la circulation quand la police fut appelée pour l’enlever de la rue. Le niveau avancé de son incapacité  mentale  l’empêchait de comprendre que le policier lui demandait de se lever de la chaise mécanique et d’avancer vers lui. D’ailleurs, il était constamment  en chaise roulante, étant à mobilité réduite. Malheureusement, après plusieurs appels répétés ou des instructions  non suivies que lui intimait le policier, il fut lâchement criblé de balles par le policier depuis sa  chaise mécanique.

Le dernier cas à faire surface est celui d’un  jeune noir  en Colorado qui fut  malmené par la police  à sa sortie d’un mini-store  ou boutique  rien que pour avoir porté un masque  pour se  couvrir le nez. Il avait une certaine condition physique qui s’aggravait à chaque fois qu’il vint en contact avec le froid. Et comme le manager du store ne pouvait pas voir le  visage entier du jeune homme, il s’imagina que celui-ci devait être un criminel et  il appela la police qui, arrivant sur les lieux , le lança par terre et s’assit sur son thorax jusqu’à ce qu’il ne put plus respirer. Il fut transporté à l’hôpital où  il mourut trois  jours plus tard

Les cas sont nombreux où les policiers  sont appelés sur les lieux pour gérer un incident mineur et en sortent les mains souilles du sang d’une innocente  victime. Je n’ai jamais vu une catégorie  de gens avec  la gâchette aussi facile que le policier blanc Américain. . Quand il patrouille les rues de sa juridiction, il n’hésite à aucun moment à  faire usage de son arme  même sur ceux –là  qu’il est appelé à servir  et à  protéger, particulièrement  les sans- défenses, les malades mentaux  et  les handicapés etc.

C’est chaque jour que  le policier tue sans raison et avec impunité des citoyens paisibles dans les rues de l’Amérique. Jusqu’ici, il n’y avait jamais eu de rétribution à son comportement pour le moins cavalier.  Aucun jury n’avait  réussi  ni a les inculper ni a les retrouver coupables de quoi que ce soit..Le système en général tend  à justifier   le comportement du policier et à toujours  lui donner  raison   même quand ce dernier semblait tuer sous la simple pulsion de son émotion, donc sans raison apparente..

Les noirs  continuent d’être les victimes  d’une  mentalité raciste  qui a malheureusement survécu à l’abolition du système esclavagiste, et qui porte le blanc à vouloir lyncher le noir partout où il le trouve. Ce  système   n’a jamais pu se défaire  de cette tare coloniale qui a toujours vu en l’homme noir un être inferieur dont la vie ne vaut pas autant que celle de l’homme blanc.

La semaine dernière, Un policier blanc, aujourd’hui à la retraite, a résumé avec exactitude la mentalité du policier blanc par rapport au noir de ce pays quand il disait  qu’il est temps d’arrêter   « the  opening  season »  vis-à-vis du noir. L’ « opening season », dans  les campagnes de l’Amérique, étant  cette époque de l’année où commence  la chasse de certaines espèces d’animaux .Elle se  situerait entre novembre ou fin d’octobre  pour s’étendre jusqu’au mois  de  février. Pendant cette période –là, les détenteurs d’une License de chasse  sont autorisés à chasser et à tuer au tant  qu’ils veulent, sauf  les tous jeunes animaux qui devront servir à la reproduction de l’espèce. En temps de pêche,  c’est pareil, ils ont un temps déterminé pour pêcher  et ils doivent cependant  retourner à la rivière ou au lac toute espèce jugée trop jeune qui n’a  pas encore acquis une certaine  maturité.

Pour le policier blanc, toute l’année c’est de l’opening season. Ils ne font pas de discrimination. ils tuent hommes, femmes et enfants , jeunes et vieux ,malades mentaux etc. partout où ils les trouvent ;  ils dégainent leur revolver à tout moment, impassibles qu’ils sont de récriminations en dépit de leur comportement  délictueux

Le comportement du policier a sa racine dans un système bien plus pourri et injuste qu’on ne le croirait. Nous vivons ici dans un système de répression absolue , et ce sont toujours les noirs qui payent le pot cassé.  Malgré les  libertés apparentes  dont nous semblons jouir, il suffit d’un simple écart pour comprendre combien le système  est vénal donc accessible uniquement  à ceux qui peuvent se l’acheter et se le  payer. Il ya dans le système judiciaire, un prosecuteur général ou un substitut prosecuteur  communément appelé  un général attorney ou assistant attorney qui abrite le 2e étage et qui rencontre le policier presque chaque jour dans les couloirs de son  édifice  quand les deux ne partagent pas tout carrément pas le même détachement. Il va toujours faire  cause commune avec le policier et ne va jamais  l’inculper pour quelque raison que ce soit. Le policier se sent toujours au dessus de toutes  lois  et n’en fait qu’à sa guise. Voila pourquoi il faut un bureau spécial pour juger ou décider du sort d’un policier  accusé d’abus d’autorité, car nul ne peut être juge et  partie à la fois.

La première décision qu’il faudra prendre pour porter les policiers à respecter les citoyens qu’ils desservent, c’est de les forcer à résider dans la communauté même où ils sont affectés. Trop de policiers vivent a plus de trente miles de la communauté qu’ils desservent et ne comprennent rien de ce qui s’y passe ..Quand ils vivent dans la même communauté qu’ils desservent, ils comprennent mieux les gens qui y vivent .Il y a leurs enfants qui vont à l’école avec les autres enfants du bloc , et ils  ont une moindre tendance à exercer leur pouvoir arbitraire sur  leurs concitadins

La deuxième décision c’est l’éducation psychologique du policier .Ce dernier  a toujours eu peur du noir par sentiment de culpabilité ou par ignorance. Avant de le laisser porter une arme meurtrière ,il aurait du apprendre  à arpenter toute  la communauté de long en large pendant un temps déterminé  qui lui donnerait assez de bagage  pour comprendre que le noir n’est pas un sauvage mais qu’il peut cependant  lui aussi monter le ton et chercher à se défendre s’il se sent humilié

Enfin, Il faut aussi un cycle d’étude plus étendu pour le policier avant qu’il ne commence à exercer sa profession. Dans la plus part des pays européens,  il faut entre trois  à cinq ans à un aspirant policier pour devenir un policier accompli. Or, chez nous, cela n’est pas le cas. Il est dans les rues après un cycle de 12 a 16 mois, ce qui est tout a fait insuffisant pour quelque qui va avoir droit de vie et de mort sur les individus de la ville qu’il patrouille..

Il faut dire aussi que le policier est  trop concentré sur la répression des écarts de la société au lieu  d’être un simple  auxiliaire de la justice .Ils devraient être des agents de paix  au lieu d’être des juges eux-mêmes dans un système qui est déjà biaisé au départ et  qui utilise des poids et mesures différents quand il ‘s’agit de délibérer sur un noir.

En fait, ce n’est pas le système  policier seul qu’il faut reformer dans ce pays. Mais bien tout le système judicaire qu’il faut remettre en question. Car le juge blanc lui-même est aussi  bourré de préjugés que le policier et l’attorney qui instruisent l’affaire. Parce que le système est couteux, il porte nombre de noirs à accepter des plea deal pour des crimes qu’ils n’ont pas commis, tellement ils savent qu’ils  n’auront aucune grâce aux yeux du juge qui les envoie toujours finir leur vie en prison, et prononce tous les jours des sentences bien plus lourdes  à l’égard du  noir  que du  blanc trouvé coupable de la  même infraction.,

Il faut aussi un système intermédiaire entre le policier, premier élément de la chaine pénale, et  la prison son  point final ou son ’aboutissant, et où la réhabilitation , en passant par l’encouragement au travail bien  rémunéré  et la sauvegarde des liens familiaux , est assurée.

Malheureusement le système pénitencier  est aussi vermoulu et disloqué   que les policiers qui agissent en toute impunité. Le juge  encourage l’incarcération des hommes  noirs de tout âge à un rythme bien plus élevé que l’homme blanc car c’est du maintien  en prison de l’homme noir que dépend la survie du système carcéral..

L’équation est simple : il  y a  un besoin de jeter des gens en prison et les policiers sont la pour les arrêter. Mais il y a aussi des juges corrompus  pour jeter injustement des hommes noirs derrière les barreaux avec des peines  énormes. Car plus longtemps ils sont derrière les barreaux  plus va pouvoir survivre le système carcéral ou pénitentiaire, plus sont  garanties   la prospérité et la viabilité du système. Il ya des policiers  qui vont  chercher à remplir leur quota mensuel d’arrestation en  interpellant dans les rues des jeunes  de 15 a 22 ans sortis particulièrement  des groupes ethniques minoritaires. faute de quoi, ils seront assujettis à  des blâmes  pour n’avoir pas bien rempli leur tâche . Un groupe de policiers  en majorité des noirs et des hispaniques affirment sans ambages  qu’ils sont forcés d’arrêter un certain nombre de gens tous les mois et qu’ils sont souvent en contravention  avec l’institution s’ils n’arrivent pas à remplir leur quota d’arrestations mensuel.

L’état paie en moyenne $ 35000 annuellement au système carcéral pour chaque prisonnier  qu’il héberge,(soit $36.299.25ct en 2017 et $34.704.82ct en 2016 ) Pourtant les prestations sociales accordées  à un individu frappé d’un quelconque  handicap mental ou physique dépasse à peine  les milliers  de dollars mensuellement. Donc l’emprisonnement est une industrie florissante  où s’investissent pas mal de gens dans ce pays dont même des noirs riches et sans conscience de classe.

La lutte contre l’injustice des noirs ne fait que commencer .Il faut non seulement  superviser  les policiers mais aussi les juges qui entretiennent une injustice criante vis-à-vis  des noirs  en leur accordant  des peines bien plus lourdes que celles écopées par les blancs. Il devrait y avoir une commission de révision des sentences qui interviendrait pour corriger les écarts flagrants  entre la sentence prononcée contre un noir et celle prononcée contre un blanc.

Il est bon de voir que la société trop longtemps  endormie et indifférente du drame dont les noirs sont victimes de toujours dans le pays, commencent à se réveiller et à demander que les choses soient faites autrement. Mais il ne faut pas s’arrêter en chemin car on a déjà  été là dans le temps pour se rendre compte à chaque fois que rien n’a vraiment changé. Il faut enlever à la police son droit de vie et de mort  sur les paisibles citoyens qui ne demandent qu’à vivre en paix sur le seul coin de terre qu’ils aient jamais connu depuis leur voyage  forcé de l’Afrique  vers le nouveau monde. Je n’ai pas compris le silence complice de ces institutions religieuses qui prêchent la justice, le pardon la charité et qui tournent leur regard ailleurs face au drame des noirs de ce pays. Tandis qu’il en est encore temps, qu’elles  joignent la lutte et apportent  leur pierre à l’édification de la nouvelle société que nous réclamons tous de toute notre âme. !

Rony Jean-Mary, M.D.                                                                                                          Coral Springs, FL
le 29 juin 2020.

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