COVID-19 : LA PANDEMIE NE DESARME PAS
On espérait tous voir à l’été la fin de la pandémie. On se disait que le virus meurt entre 70 degré F. Et 100 degré F., et que tout allait rentrer dans l’ordre une fois la période chaude de l’été commençait à prendre cours. La présence du virus parmi nous, disaient certains, n’allait être qu’un triste souvenir.
Par arrogance ou par fausse présomption de tout savoir sur l’infection, beaucoup d’états parmi les Etats-Unis d’Amérique, particulièrement ceux à gouvernance républicaine, poussaient à un de-confinement prématuré, laissant les gens vaquer librement à leurs activités .C’était ne pas comprendre que l’on faisait face à une monstruosité d’un autre genre dont les tentacules étaient bien plus poignantes que l’on ne le croyait. En effet, la pandémie est belle et bien présente et vivante parmi nous.
Si la région Nord-est de l’Amérique, particulièrement, New York, New Jersey et Massachussetts, avait connu un certain répit pour le mois de juin et de début Juillet, c’est le Sud des Etats –unis qui connait maintenant sa flambée d’infection. Le virus y est retourné avec une vengeance inouïe.
En effet, pour la seule journée du mercredi 15 juillet, il y avait près de 75 mille nouveaux cas reportés aux Etats- unis d’Amérique. Cela fait de ce pays, avec près d’un treizième de la population mondiale, la nation la plus touchée au monde. L’Europe est tellement concernée par la flambée de réinfection ayant lieu ici présentement qu’elle a dû fermer ses portes aux visiteurs Américains jusqu’à nouvel ordre….
Et beaucoup de se demander comment un pays si grand, si riche et si puissant peut- il avoir tant de difficultés à maitriser l’infection ?
Analysant de plus près les causes de la nouvelle flambée d’infection, on semble trouver plusieurs raisons à un tel échec.
D’abord il y a encore aujourd’hui, malgré le laps de temps depuis l’apparition du virus, un manque de connaissance quant à son vrai mode de transmission. On s’est finalement mis d’accord pour admettre que le virus est transmis par voie aérienne. Le virus est donc dans l’air : Ce qui rend son contrôle beaucoup plus difficile et sa contagiosité bien plus frappante. Et pendant que l’on ne peut pas le détecter effectivement, l’on continue cependant de l’inspirer.
Ensuite il y a eu trop de polique et d ‘intérêts divergents à se mettre au travers du traitement de la pandémie. Certains états n’avaient pas suivi les prescrits des responsables de santé à la lettre. Ils avaient associé santé et économie et croyaient mordicus que ceux qui cherchèrent à maintenir le confinement voulurent tout simplement compromettre la réélection du président des Etats- unis. Au moment même où l’infection atteignait son pic , et sans attendre que la courbe aille vers la descente, ils orchestrèrent cette réouverture prématurée qui contribua sans nul doute à la nouvelle flambée d’infection.
La troisième raison pour expliquer cette nouvelle vague d’infection est le fait qu’il ya de meilleurs outils à la portée des gens pour détecter le virus. Les tests actuels sont plus sensibles donc mieux à même de détecter un plus grand nombre de cas.
Ce phénomène n’est pas nouveau et s’inscrit dans la ligne de la définition même du vocable « santé »qui veut qu’un individu sain est quelqu’un qui n’a pas été suffisamment testé, que plus on teste de gens, plus il y a de la chance de trouver des cas positifs parmi eux…
L’autre raison pour expliquer le phénomène est dans le comportement même du virus qui semble muter fréquemment et donner naissance à de nouvelles souches à chaque fois. Des macaques à qui l’on avait injecté le virus et y avaient développé des anticorps, ont dans la suite tout simplement perdu cette immunité. La question face à la nouvelle flambée d’infection est de savoir s’il s’agirait d’une réinfection par la même souche ou avec une souche différente.
En dépit de la nouvelle vague d’infection que connait le pays, il semblerait que la souche actuelle soit moins virulente que celle qui avait frappé N.Y. et le Nord-est des Etats –unis au printemps dernier. Certes les gens continuent de mourir mais le taux de mortalité journalier ne semble pas être aussi élevé qu’avant.
Quant le taux de mortalité diminue dans une pandémie, il peut s’agir de deux choses : ou bien la souche n’est pas aussi virulente qu’avant, ou bien on est parvenu à de meilleures approches thérapeutiques vis-à-vis de la maladie. On sait que la forte pression des ventilateurs artificielles avait causé selon certaines estimations, près de 80% de cas de mortalité à N.Y. Ce qui avait conduit à une réduction dans l’usage des ventilateurs artificiels pour se concentrer sur des techniques bien moins invasives.
On s’est surtout focalisé ces temps derniers sur l’aspect immunologique du traitement de la maladie , ayant réalisé que le cytokine Storm ou orage cytokine laissait souvent le corps dans un état de faiblesse absolue une fois le déversement brutal de macrophages , de cytokines , de lymphocytes effectué.. On a alors cru bon de recourir à la plasmaphérèse pour traiter certains patients.
Cette technique consiste à injecter le plasma sanguin d’un patient déjà guéri de la condition et ayant développé des anticorps contre celle-ci dans le sang d’un patient qui a besoin de ces anticorps pour l’aider à combattre l’infection. Il s’agit ici d’une immunité passive et artificielle. .Deux patients médecins que je connais, et qui ont reçu le plasma d’individus guéris de la maladie, ont pu plus ou moins tous les deux se tirer d’affaire.
A part la plasmaphérèse, on tend de plus en plus à pratiquer l’ECMO. Par définition l’ECMO ou Extra corporal membranous oxygénation, est une technique utilisée de plus en plus chez des individus ayant développé des déficiences cardio-pulmonaires s et/ ou ayant des puces cardiaques qui servent à contrôler le cœur (pacemaker).
En général on fait sortir le sang du cœur droit, on le charge d’oxygène et on le réchauffe à travers les membranes avant de le faire circuler de nouveau à travers le corps. Cela réduit l’effort de certains organes déjà affaiblis par la maladie.
De plus en plus on tend à recourir aux antiviraux tels le remdesivir, un adénosine analogue et d’autres anti- HIV médications tels le ritonavir et le lopinavir qui sont des protéases inhibiteurs. Ils bloqueraient la formation des protéines rentrant dans la reproduction du virus. A cela on ajoute une panoplie d’éléments naturels et de vitamines tels le znc, la vitamine D, le N-Acethyl cysteine, voire l’interféron pour protéger l’organisme contre l’infection. Le traitement évolue et s’adapte à la maladie.
Mais il faut reconnaitre que le meilleur traitement reste la prévention. Mais de quelle prévention peut-il s’agir quand la venue d’un vaccin n’est pas pour demain et que le vaccin est loin d’être rassurant puisque ses effets secondaires pourraient être aussi meurtriers que la maladie elle-même ?
Le CDC a émis des garde-fous qu’il est conseillé à tout un chacun de respecter. La politique a besoin de se retirer de cette affaire pour faire place à la Science. D’un autre coté, Il est de plus en plus incertain que l’école pourra rouvrir ses portes le mois prochain. Mais si l’école doit rester fermée, pour combien de temps cela se devra-t-il ? Car on ne pourra pas indéfiniment garder les enfants à la maison. Tout un chacun aura à se pencher sur un plan B au cas ou le plan A n’arriverait pas à passer.