CES PATHOLOGIES MEDICALES  SUSCEPTIBLES  D’AFFECTER  LE FONCTIONNEMENT DU CERVEAU
ET D’ALTERER NOTRE COMPORTEMENT.

 Il existe un rapport étroit entre les pathologies  physiques, d’ordre médical général, affectant essentiellement les multiples organes du corps, et  celles considérées comme étant des maladies purement psychiatriques ou affectant particulièrement le cerveau. Les premiers médecins traitants , prêtres ou guérisseurs l’avaient Déjà compris  lorsqu’ils postulèrent à  tort bien entendu, que le centre de la folie était dans la matrice de la femme et dans les organes génitaux d’une manière générale.

Ainsi, beaucoup crurent ils, que pour traiter certaines maladies mentales, il suffisait de bruler les organes génitaux de l’individu affecté par la maladie pour que celui-ci redevint  normal..  Dans un  exposé à  l’occasion de la convention de l’AMHE à Baradero, Cuba, j’avais fait ressortir  les différentes pathologies d’ordre médical qui pouvaient avoir des répercussions psychiatriques, c’est-à- dire des répercussions sur le comportement, la façon de penser et de se comporter d’un individu donné.. J’avais choisi différents domaines de comparaison  et démontré comment chaque maladie du corps pouvait culminer en  symptômes  psychiatriques, Comme pour prouver que la médecine générale et la psychiatrie en étaient une seule et même discipline à  applications variables..Et J’avais aussi démontré que l’inverse pouvait aussi exister. Au classement des pathologies à fenêtres ouvertes à la fois  sur la médecine et la psychiatrie, se répertorient des maladies  d’ordre infectieux, des pathologies  endocriniennes, des conditions métaboliques, des troubles d’électrolytes, aussi bien des cas liés  à la génétique, à la malformation congénitale  et  à des médicaments.

Avant de puiser dans les différents domaines de comparaison, il est bon de se demander quels sont les signes et symptômes les plus fréquemment  rencontrés chez les patients médicaux  se  présentant cependant avec des  comportements  psychiatrique. ?
Il faut mentionner que la confusion, l’agitation, l’insomnie, la léthargie, l’apathie, la psychose et la dépression sont parmi les signes et symptômes  les plus fréquemment retrouvés chez de tels  individus.
En tout premier lieu, il est juste de considérer les pathologies endocriniennes. Car, les rapports sont tellement serrés entre la psychiatrie et les maladies endocrines que pendant longtemps, certaines conditions psychiatriques telle la dépression était surtout classée comme des maladies de l’humeur.
Dans ce groupe de maladies, il faut citer tout d’abord  l’hypothyroïdisme et  l’hyperthyroïdisme : deux conditions susceptibles de développer   respectivement des  manifestations psychomotrices  opposées qui sont la  dépression et l’agitation.  Dans la même veine, il faut mentionner le crétinisme, une difficulté d’adaptation et d’apprentissage, affectant souvent  des enfants  ou nouveaux nés conçus  de mères souffrant d’hypothyroïdisme.
Il faut aussi mentionner  que l’excès de glucocorticoïde, substance produite généralement par les   glandes surrénales, est capable  de provoquer un état de  psychose lorsque administrée à trop forte dose dans le corps.

Un enfant admis à l’hôpital un lundi après- midi à la suite d’une crise d’asthme  s’était mis à courir dans toutes les chambres du service de pédiatrie  sans pouvoir contrôler ses pulsions. Au quatrième jour de son admission, l’enfant était devenu psychotique après avoir été traité avec du solumedrol  IV suivi de prednisone  per os.
Ayant aperçu que l’enfant était psychotique, on décida de supprimer le traitement à la cortisone et de le mettre en observation rapprochée. Deux jours plus tard, l’enfant était devenu calme et normal et avait pu quitter l’hôpital.
Il faut mentionner pour finir, les symptômes d’hyperglycémie et d’hypoglycémie, tous deux sous contrôle pancréatique, et capables de provoquer de sévères altérations dans le statut mental de l’individu.           On sait déjà comment la ménopause peut être une période difficile, avec toutes sortes  de changement d’humeur  chez les femmes avançant  ou rentrant dans cette période critique  du cycle reproductif.

Immédiatement après les maladies endocriniennes, viennent les maladies infectieuses qui peuvent, elles aussi avoir un impact appréciable sur le comportement d’un individu.
C’est d’abord la syphilis qui, à son stade tertiaire, ou  stade de neuro-syphilis,  peut entrainer des troubles de concentration et de mémoire, ainsi que des difficultés de déplacement, de maintien de l’équilibre de soi et de la balance corporelle..

De même, il faut mentionner  le syndrome de déficience immunitaire acquis, qui peut  se manifester  par de  l’apathie, la perte de mémoire, la confusion et  parfois la dépression. Enfin la méningite, l’encéphalite et  la myélite  peuvent aussi ressembler à des pathologies psychiatriques.

Une jeune femme de vingt deux ans, arrive un vendredi soir toute confuse et agitée, incapable de se tenir la tête dans une position fixe..      0n pensait automatiquement à une pathologie d’ordre psychiatrique. Consulté  par le staff du service d’urgence de l’hôpital, j’ai demande toute la panoplie de tests nécessaires avant de  décider d’un transfert en psychiatrie. Malheureusement, la patiente fut transférée en psychiatrie sans l’obtention des tests exigés. Quarante huit heures plus tard, les dizaines de milligrammes d’halopéridol et de lorazepam  n’avaient pu apaiser en rien l’état d’agitation dans lequel la patiente avait été  emmenée à l’hôpital. Elle  fut transportée en ICU, intubée le soir même du transfert  pour finir par mourir une semaine plus tard dans un tableau d’insuffisance généralisée. Le MRI avait révélé dans la suite qu’elle souffrait de méningite et d’encéphalite.

Il faut maintenant avancer avec les troubles métaboliques  qui eux aussi peuvent souvent prêter à confusion .L’hyper natrémie aussi bien que l’hyponatrémie peuvent être dangereuses avec des répercussions sur le cerveau. A ces éléments inorganiques, il faut ajouter certains métaux tels  le  plomb et le mercure dont l’ intoxication peut entrainer des troubles au niveau du cerveau. Aussi, faut-il mentionner l’accumulation de certains déchets toxiques  dont l’urée et la créatinine, due à  des insuffisances rénales et hépatiques, et qui peuvent  conduire à des formes variées d’encéphalopathie.

CES CONDITIONS A MEME DE CAUSER DES DOMMAGES PERMANENTS AU NIVEAU DU CERVEAU.

Pour le bénéfice de l’urgence, lorsqu’il s’agit de traiter certaines des conditions qui peuvent affecter le cerveau, il est bon de comprendre  celles qui peuvent causer des dommages permanents et qui sont irréversibles, par rapport à d’autres nécessitant une approche moins rigoureuse mais soutenue parce que réversible et capable de composer avec le temps.

Les Conditions  susceptibles de causer des dommages permanents au niveau du cerveau sont au nombre d’une dizaine et sont connues sous le vocable de  WWHHHHIMMPS dont :

A)Wernicke  Encephallopathy.

B) Withdrawal from drugs. Ou Retrait  a la drogue.

C),Hypoxie.

D)Hypothermie.

E) Hyperthermie.

F) Hypoglycémie .

G) Intracérébral Hémorragie .

H) Méningites encéphalopathie..

I) Métabolique troubles.

J) Poison au mercure ou au plomb..

K) l’état de convulsions à répétition allant au delà de cinq minutes sans reprendre conscience.

 

D’AUTRES CONDITIONS MOINS SEVERES ET NE CAUSANT PAS DE DOMMAGES PERMANENTS.

Ce sont :

L’hématome sub-dural.

L’insuffisance hépatique ou rénale,

la thyrotoxicose et le myxœdème.

Le delirium tremens et..

Les crises partielles complexe ( complexe partial seizure.)

 

(Complexe parce s’accompagnant d’altération dans l’état mental de la personne et partial parce que ne présentant pas de mouvement généralisé  et  étendu a tout le corps.)

Si dans la plus part des cas  les symptômes peuvent être pareils, il reste nécessaire cependant de déterminer de quelle nature est la pathologie initiale, et sous quel angle il faut l’aborder, surtout si l’on veut  bien  appréhender le problème et traiter  définitivement la condition en question. De plus, trop souvent le médecin de la salle d’urgence a cette tendance à tout apparenter à de la psychiatrie, laissant passer et faisant perdre inutilement de très bonnes heures à la solution d’un problème qui aurait du être approché  autrement. Ce qui nous arrive souvent en salle d’urgence  peut n’être que l’épiphénomène d’un problème longuement en veilleuse et qui finit par éclater au grand jour. C’est pourquoi toutes les facettes du problème doivent être explorées avant de dire si la présentation relève de la psychiatrie  uniquement  ou est connexe à d’autres  facteurs sous-jacents qui méritent d’être considérés.

Rony Jean-Mary,M.D.
CoralSprings ,Florida,
le 10 mai 2021.

 

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