Simples Propos du Temps qui Passe..

Une amie m’a fait part , dans un billet qu’elle m’adressa récemment , de la mort inattendue de sa très chère  mère due à la terrible  pandémie qui n’a laissé ,depuis près de deux ans, que pleurs et désolation, presque partout sur son passage, à travers la planète entière..Partie en voyage pour quelques  jours, elle  devait rebrousser chemin lorsqu’elle apprit que sa mère avait des complications respiratoires et était sous respirateur artificiel à cause de ses poumons défaillants. Quelques jours plus tard, l’impensable allait  pourtant survenir : Le départ de sa mère  vers les rives inconnues comme on se plait toujours à le dire chaque fois qu’une âme  s’en va de cette vie. Elle me dit alors  dans son billet que lorsqu’elle embrassa sa mère en partant ce jour –là, elle ne s’imagina guère que cela allait être pour la dernière fois. J’ai eu alors une sueur froide en lisant son billet et j’ai même poussé un  soupir corroboratif comme pour lui dire que je comprenais sa peine  et que mon histoire etait bien pareille à la sienne..Nous nous souvenons tous des derniers moments d’un   « Au revoir » que nous croyions momentané, et qui allait pourtant nous marquer indélébilement. D’un autre coté, nous remettons toujours à demain un geste d’amour, une marque d’amitié ou de tendresse comme si nous avions toute une vie pour corriger nos fautes et réparer nos erreurs. Pourtant, si l’on en savait autrement, n’est-ce pas que l’on aurait fait de ce dernier moment un temps de paix et d’apaisement, de pardon et de réconciliation ? Peu sont ceux qui survivent les éclaboussures du temps sans un brin de regrets. On voudrait même  certaines fois  refaire la route à l’inverse, tenter de tout refaire pour se donner un brevet de satisfaction personnelle. et se faire un autre soi-même.. .Mais… c’est tout simplement oublier que la voie du retour , la route a l’inverse, est bien différente de celle déjà parcourue..A chaque courant ses vagues…Et l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, nous a appris le vieux dicton..Nous nous tuons la tète pour nos erreurs passées, àet nous oublions que nous sommes des apprentis vivants ou des vivants apprentis , et qu’il faut toujours  des coups ratés et des coups d’essai avant de finir par monter des coups de maitre. Nous nous donnons parfois trop d’importance, pensant que les projecteurs  du monde sont constamment braqués sur nous et nous scrutent à tout moment. Pourtant le monde a ses problèmes à lui, et ne peut ni nous aider voire nous soulager de nos maux.. Nous n’avons aucun  contrôle de notre avenir  malgré  les bonnes dispositions, et tous les bons soins que nous prenons de nos affaires Quand la mort arrive, il est souvent un accident. Car il arrive toujours  au moment où l’on  s’y attend le moins. Surtout quand elle arrive à ceux-là que nous aimions bien tendrement. C’est un accident par l’effet de surprise qu’elle engendre. Mais c’est aussi un accident planifié puisque l’on  sait tous qu’elle arrivera tôt ou tard, et que tout ce que l’on fait dans cette vie va  y conduire  inexorablement un joufr.. Il faut donc vivre chaque jour de sa vie comme si c’en était le dernier et faire tout ce que l’on a  faire sans rien remettre à demain surtout les choses qui  nous procurent du plaisir et du bonheur.. Ce plaisir pour moi est dans les voyages, les bonnes conversations, les beautés que je m’attire avec des arguments solides, irréfutables, et enfin dans les amis que j’ai gardés depuis des lustres et auxquels je demeure fidele. Quant à ce bonheur, je le  cherche encore avidement, espérant un jour le trouver quelque part..Car, au moment de quitter ce monde, ce que l’on regrette toujours ce sont « les  aurait pu et les aurait du » et non les  « déjà dits ou les déjà faits. ».je me suis pardonné mes erreurs du passé. Je me sens libéré de toute entrave.. Car nous avons tous  tous droit à l’erreur . Et  seuls n’ont pas erré ceux qui n’ont jamais osé.  Comme Ricardo Eliezer Nephtali Reyes, chilien, et prix Nobel de littérature 1971, mieux  connu sous son  nom de plume  de Pablo Neruda, «  je relis dans mon âge mur les auteurs que  j’ai lus dans ma tendre  jeunesse ; et comme lui, pétri de regret pour le temps qui s’égrène, je m’écrie rageusement  : jeunesse divin trésor , tu t’en vas pour ne plus revenir. Quand  je veux pleurer je ne pleure pas, et parfois je pleure sans le vouloir. »


Ronny Jean-Mary, M.D.

 

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