Ā Quelle fin s’attendre sur la guerre Russo-ukrainienne.?
L a guerre est là depuis 5 mois entre les deux belligérants .Et aucune solution ne semble être à portée de main dans ce bras de fer qui oppose l’Ukraine à la Russie…La Russie qui espérait une percée fulgurante de son armée, et pouvoir en finir rapidement avec cette guerre en attaquant Kiev au tout début, avait peut- être sous-estimé le contrepoids que l’occident allait jouer dans le conflit. Et, s’il faut en croire les propagandes occidentales, La Russie dit-on, espérait arriver à Kiev dans moins d’une semaine et se voir reçue en triomphatrice .Mais une fois réalisée l’ampleur du combat qu’elle allait devoir mener pour maitriser toute la capitale, elle a du se rabattre sur le Donbass où sont situées en majorité les populations Russophones qui avaient toujours réclamé une annexion de leurs territoires à la Russie.
Sans montrer directement leur flanc en envoyant des soldats combattre et mourir en Ukraine, par peur de protestations locales américaines et européenne qui surgiraient un peu partout contre le retour de cadavres sur leurs sols, les autorités de ces pays continuent cependant de fournir des armes à l’Ukraine dans l’espoir de parvenir à un affaiblissement de la Russie dont la montée en puissance était de plus en plus inquiétante ces temps derniers. L’arrivée cette semaine des MLRS ou(multiple lance rockets Systems) depuis les Etats unis d’ Amérique ,combinée au chars de type César fournis par les Français, va certainement enhardir le président Zelenski et faire durer la guerre. Sans être une guerre mondiale, il faut admettre que la guerre Russo –ukrainienne s’est maintenant internationalisée.
Entre temps, des deux cotés, on semble arriver à une forme d’épuisement où la guerre de haute intensité va devoir se transformer en une guerre d’usure à long ou à moyen terme aux conséquences encore plus désastreuses. On parle déjà de 60 mille tués du cote des ukrainiens et de 25 mille dans l’armée Russe, sans compter les civils, victimes de bombardements massifs, les déplacés et les destructions de propriétés. Le président Mexicain, Andres Lopez Manuel Obrador connu sous l’éponyme AMLO a trouvé le mot juste quand il disait que dans cette guerre, l’occident fournit les armes à l’Ukraine alors que celle-ci continue de fournir les cadavres. Il y a vingt ans, lorsque l’Ukraine demanda de rentrer dans l’union Européenne, on lui offrit en retour un accord de libre échange à condition qu’elle coupe tout rapport économique avec la Russie. Cela prouve que l’occident n’avait jamais besoin de voir l’Ukraine améliorer son statut de peuple libre et prospère, mais qu’on voulait simplement en faire une marionnette pour lutter contre les Russes. Voila une décision qu’elle est en train de payer cher aujourd’hui en croyant pouvoir mettre le doigt à l’œil de l’ours. . Les occidentaux disent défendre la démocratie à travers l’Ukraine, mais de quelle démocratie s’agit-il lorsque ce même occident a supporté les pires dictateurs au monde qui se sont maintenus au pouvoir par la répression et la violation des droits de leurs sujets ?
On s’attendait à une déclaration de victoire de la part de la Russie la semaine dernière après la prise de Louhansk et l’occupation désormais de 20% du territoire ukrainien, mais on réalise qu’il n’en était rien, et que la guerre va se poursuivre de plus belle. Le président Poutine a dit clairement que « les choses sérieuses vont maintenant commencer’’. On se demande donc quel est l’objectif de poutine dans cette guerre ? Sera-t-il d’occuper toute l’Ukraine ? Ou mieux s’agira-t-il d’établir une zone tampon bien plus loin de ses frontières pour empêcher son encerclement par les forces occidentales ? Car L’Ukraine, depuis quelque temps, violait les espaces aériens Russes et était devenue un membre de facto de l’OTAN, ce que les Russes avaient toujours contesté. Si Poutine semble vouloir négocier par suite des signes d’essoufflent que semble démontrer l’armée régulière russe, après avoir gagné le premier mitan du match, Il est difficile de voir Zelenski accepter de perdre une partie de son territoire et de signer un quelconque accord après le grand show médiatisé dont il a fait montre depuis le début de cette guerre.
Ne dit on pas d’ailleurs que lorsqu’au mois de Mars il avait envoyé une délégation à Ankara, Turquie pour rencontrer et entamer des négociations avec les russes, c’étaient les occidentaux, les américains y compris, qui avaient menacé de le lâcher si jamais il rentrait dans une quelconque négociations avec les Russes ? C’est donc une guerre de proxy que les occidentaux mènent contre la Russie. En témoigne l’avalanche de sanctions qui ont été décrétées contre cette dernière sans chercher, un moment à faire ou à faciliter des propositions de paix.
Mais la guerre n’a pas seulement des conséquences directes et immédiates sur les Russes et les Ukrainiens. Elle a eu des ramifications bien plus néfastes et désastreuses sur le reste de la planète. Parce que La Russie a des problèmes pour vendre son produit sur le marche international, et qu’il est coupé du SWIFT, il en résulte une surenchère avec comme conséquence la flambée du prix de la Gazoline et des autres produits pétroliers à travers le monde. C’est toujours la fameuse loi de l’offre et de la demande. Moins il y a de Gaz sur le marché, plus les prix augmentent. D’ailleurs, une bonne partie de l’Europe, particulièrement l’Allemagne et la France étaient aussi tributaires de la Russie pour leur approvisionnement en Gaz et autres produits pétroliers. Le North Stream I, géant gazoduc dont l’Allemagne dépendait à 35% pour ses besoins énergétiques, et qui venait directement de la Russie, vient d’être fermé par la Russie cette semaine. Le North Stream II, quoiqu’achevé depuis huit mois, n’a jamais pu entrer en fonction en raison du même conflit. On commence donc à subir des rationnements d’électricité au niveau surtout des bureaux et des écoles en Europe dont le courant sera interrompu à partir de dix heures tous les soirs. L’inflation est déjà à 8% en France ; et l’Allemagne, pays le plus riche de toute l’Europe, commence à parler de récession pour son économie.
Il faut aussi se rappeler que la Russie et l’Ukraine étaient premier et deuxième pays producteurs de blé et de céréales au monde avant le déclenchement de la guerre. De ce coté- là aussi, il y a une hausse importante des prix du pain et des produits céréaliers .On parle donc d’une famine mondiale avec des émeutes presque partout, susceptibles d’aggraver davantage la paix sociale dans les jours et mois à venir..
Par delà les problèmes socioéconomiques et la crise humanitaire qu’ elle engendre, cette guerre est symptomatique d’une lutte d’influence et d’un questionnement de l’ordre mondial actuel. Le président Français Emmanuel Macron l’a reconnu lui-même en disant que depuis le siècle dernier et bien avant, l’occident avait un ferme contrôle de la planète, contrôle qui s’est poursuivi depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours, par l’entremise des Etats Unis. Mais, ajoute-t-il, le monde est entrain de changer. L’ordre mondial vétuste, tel que nous le connaissions, est entrain d’échapper au contrôle de l’occident. Les sanctions économiques, les embargos, l’hypocrisie, les diverses astuces utilisées, et même les renversements de gouvernement, n’ont jamais eu le résultat escompté. Au contraire, leur effet boomerang a même galvanisé la combativité et la défiance de plus d’uns dans leur quête de souveraineté et d’auto détermination. L’occident parait donc aujourd’hui à bout de ressources, à bout de moyens et de stratèges pour se garder en position dominante..
Avec le monde qui s’est transformé en un grand village, et l’information qui circule désormais à la vitesse du son, les pays du Sud comprennent de mieux en mieux ce qui se passe à travers le monde, et se demandent même pourquoi ils ne tirent aucun bénéfice des matières premières qui sont exploitées chez eux par les grandes multinationales, au profit de l’occident.. Il y a un réveil qui se fait à l’échelle planétaire ; et de plus en plus de pôles économiques sont en train de s’affirmer sur la scène internationale. Bref, le monde est désormais un monde multipolaire. S’ils ont pu aller à Bagdad en 2003, pourquoi pas en Russie ? S’ils ont pu faire chercher Laurent Gbagbo, en Cote d’ivoire en 2011, pourquoi pas Poutine ?
Pour finir, il faut reconnaitre que les enjeux sont énormes : suprématie, domination mondiale, ordre économique nouveau, matières premieres.ect… Le soutien à l’Ukraine est une gageure que l’occident doit gagner à tout prix. C’est de leur part aussi une sorte d’énergie de désespoir dont ils ne sont pas surs qu’elle portera des fruits. Voilà pourquoi cette guerre est plus dangereuse que toutes les guerres d’avant. Car personne ne va vouloir la perdre. Et si les belligérants, y compris l’occident, ne mettent un terme à leurs folies meurtrières, le monde pourrait se réveiller un matin dans le plus grand cauchemar de son histoire.
RONY JEAN-MARY, M.D.
CORAL SPRINGS FLORIDA,
LE 16 JUILLET 2022.