L’AMHE : cinquante ans déjà
La convention de Juillet, et puis ?.

L’Association médicale Haïtienne à l’étranger vient de souffler ses cinquante bougies. Comme  à pareille époque chaque année, c’était l’occasion pour les confrères, leurs parents et les nombreux amis de l’association de venir témoigner une fois de plus, de leur attachement indéfectible aux normes et valeurs qui ont présidé à la gouverne de notre association. Ils étaient venus qui d’Haïti, qui de New York  qui  de New jersey, de la Floride et du canada,  sans omettre Chicago et Maryland, tous endroits où l’association a une présence  notoire, dans le but de rehausser l’éclat de cette célébration et de marquer d’une pierre blanche cette date  désormais historique dans les annales de l’association..

Les activités ont commencé dès le 21 Juillet avec l’arrivée des différentes délégations et se sont  poursuivies jusqu’au moment du départ de Hato Rio, Panama le dimanche 31 juillet  écoulé..  Comme toujours, la convention consistait en une partie sociale avec des visites autour de certains lieux dont le canal de Panama et Colon, la plus grande Zone franche de l’Amérique du Sud et de l’Amérique Centrale.  Cette  composante sociale de la convention s’est déroulée toute la semaine  et a été aussi marquée par de nombreuses soirées dont celle du président, celle de la fondation et la soirée des chapitres.

Il faut dire qu’à part le canal de Panama  et la visite  des aires protégées qui offrait une vue plénière de la flore et la faune panaméennes, il n’y avait pas beaucoup à tirer de la visite des autres lieux. La ville elle-même n’offrait pas grand  chose tant les gratte- ciels  étaient élevés et étaient presque tous de la taille de ceux observés dans les grandes villes de l’Amérique du Nord.  Il faut dire que de  trophées bien mérités, étaient décernés tout au cours des différentes soirées à des gens qui ont excellé  dans l’art de conduire à bien  les affaires de l’association.

L’autre aspect de la convention était la partie éducative qui donnait droit à prés de 24 crédits et qui s’était étalée  sur prés de quatre  jours. Les présentations étaient de haut calibre et les conférenciers pour la  plupart, semblaient avoir une grande maitrise des sujets qu’ils étaient charges d’élaborer. Il y a eu certainement de  petites bavures, notamment au niveau de  certains  présentateurs qui n’étaient pas à temps,  ou du système   audiovisuel qui  fonctionnait inadéquatement par moments. Mais dans l’ensemble,  Le docteur Eric Jérôme, président du comite Scientifique,  s’est encore dépassé cette année en fournissant  un  travail digne du respect et de la notoriété  dont il jouit dans la communauté médicale. Il s’est prouvé capable de prêter attention aux suggestions des membres de son équipe, et  s’est constitué par ainsi en modèle  digne d’émulation  pour les activités  prochaines du comite scientifique.           Un grand merci â tous les membres du dit comité  dont le Dr. Schiller Castor, président  du comite de convention, qui, tout en travaillant de manière  tantôt  discrète tantôt effacée, a su bien délivrer la marchandise qu’il était chargé de nous vendre. Par sa fonction de Vive –Président,  il était en charge de tous les aspects de la convention. Et t il a tout fait pour mener à bien cette tache. Un Kudos à Elizabeth Philippe, Angelo Gousse, Marie –Françoise Mégie, Michèle David,  Pierre –Paul Cadet, et tant d’autres  qui ont buriné du matin au soir, en vue de rendre ce travail possible. Ils   ont constitué un tandem  solide au tour du  Dr. Jérôme  et se sont révélés de vraies valeurs  sur lesquelles le  comite scientifique pourra  toujours compter à  l’avenir.. ….

Il faut admettre cependant que les heures journalières  de lecture étaient  trop longues et que tout le monde  était visiblement fatigué à la fin de chacune de ces journées scientifiques. On n’a plus vingt ou trente ans et on a besoin de  détendre l’esprit  soit par une baignade dans l’océan, soit par une sieste  après  les heures éreintantes de lecture  et de débats scientifiques. L’inflexibilité dont l’horaire des lectures était entachée, laissait  presque point  de place , sinon  aucune  , pour des activités obligatoires  telles que  l’assemblée générale,, la réunion du Board des directeurs, la rencontre des membres de la Fondation, autant d’activités essentielles qui offrent aux membres de l’association cette opportunité unique de lier connaissance avec les différentes entités  qui les chapeautent.  Autrefois, on accordait les 24 crédits sur  cinq jours, et les gens avaient suffisamment de temps pour  explorer les zones avoisinantes. Mais ce n’était pas le cas cette année. Et cela, en dépit du fait que l’on avait jusqu’à  10 jours pour mieux organiser la convention. On avait l’impression à un certain moment que tout le peuple dansait en rond et la convention était  une  « one man show »  plus que toute autre chose .Il faudra à l’avenir une participation plus active des membres du comite  de convention.Car, il est évident qu’une ou deux personnes à elles seules, ne peuvent tout entreprendre ou tout faire. Il est aussi important que toutes les taches ne soient pas concentrées entre les mains d’un tout petit nombre  restreint de membres. L’AMHE, c’est avant tout une école où on peut presque tout apprendre : Les règles de la bienséance, le respect du temps d’intervention de l’autre quand on est ensemble sur le forum, le sens de responsabilité, et  j’en passe. Je le dis en pleine connaissance de cause .Car, j’ai gravi ici  toutes les échelons  de la hiérarchie et j’ai gagné toutes mes épaulettes sur les champs de bataille.

Enfin il faudra parler de la soirée de Gala, qui a été  de toujours l’axe centrale de toutes les conventions de l’AMHE. Le Chairman of the Board , Dr. Joseph Clerismé, a remis entre dix et douze trophées à des gens qui n’avaient pas été reconnues dans le passé pour leurs contributions  envers l’Association..Les six membres fondateurs ont tous été ovationnés au cours de la soirée. Le Dr. Lionel Lainé, tombé héroïquement dans une invasion à l’ile de la tortue  en 1980 contre le régime de Baby doc, a lui aussi reçu  une palme posthume pour sa grande vision et son amour du pays,  que sa famille pourra recevoir bientôt à New York à l’occasion de la clôture de l’année Jubilaire de l’association en Novembre prochain.  En fin, il y a toujours le discours délivré par l’orateur principal de la soirée, et qui est une sorte de bilan de ce que l’association est ou doit être. Le discours était bien charpenté et délivré dans un langage facile à comprendre.et entaché d’une hauteur d’esprit qui était hors du commun. C’était une veritable envolée historique, retraçant le rapport tumultueux  qui a toujours prévalu ente les Etats unis et Haïti. Le phénomène de gangstérisassions  qui s’abat sur le pays y est également  reconnu. Même Manuel, figure principale de Gouverneur de la Rosse, mon Roman préféré, s’y trouvait  mentionné  dans cette analogie des doigts flexibles et du poing invincible. Lorsque les cinq doigts  de la main  se joignent pour former un seul poing, nous dit Manuel, personne n’est  plus capable de les faire plier…. Mais si le discours est dénonciateur on ne peut plus, il semblait être d’un autre temps  et plus adaptable  à d’autres circonstances. C’est Lénine qui disait que la meilleure manière de célébrer un anniversaire, c’est de rappeler ce qui n’a pas été fait. Donc ce qu’il reste encore à faire. Il est vrai que notre confrère avait reçu carte blanche pour parler de n’importe quoi, mais quel chemin nous a-t-il indiqué, nous dirigeants de l’AMHE, pour les 10 dix ou quinze prochaines années à venir ?. Comment Dr. Auguste peut il passer  si loin sans même faire  mention de cette année jubilaire qui  a valu notre présence à Hato Rio. ? .Voila le seul point sur lequel je suis en désaccord avec mon confrère. Car franchement, j’étais resté sur ma  faim..Naturellement tout dépendra de ce que chacun était venu  chercher  ou entendre dans le discours. En gros, Dr. Auguste a présenté un discours  bien détaillé et  bien élaboré. Et les points sur les quels il s’était focalisé, il les a véhiculés  avec maestria  et dextérité. Il a su  garder l’auditoire en  harangue, suspendue à ses lèvres du début à la fin de son discours.

Il faut aussi mentionner que le discours de l’orateur principal du gala, désormais  baptisé « Oratio éternel  Lionel  lainé » en vertu d’un  vote du board des directeurs de L’AMHE en date du 29 juin dernier, rappellera à  toujours le nom du père fondateur de cette association.

Enfin c’était Tabou Combo qui avait  fait le voyage depuis la Floride, et était venu mettre de l’ambiance  dans les cœurs de nos jubilaires.. Les gens n’ont pas cessé de danser et de rigoler pendant toute la soirée. C’était comme s’ils avaient une fourmillée  attachée à leurs jambes. Malgré l’heure  avancée de la nuit, ils avaient encore leur camera projeté sur les musiciens, refusant  de s’en aller de la piste de danse..Il faut regretter cependant que beaucoup des membres fondateurs et anciens  membres de l’Association n’étaient pas au rendez-vous de cette année, retenus qu’ils sont  chez eux pour des questions de sante ou autres. Nous souhaitons qu’ils continueront  à nous inspirer et à nous encadrer de leurs conseils  salutaires Ce, pour des années encore..Nous avons eu une pensée spéciale pour ceux-là qui avaient  fondé cette association voila cinquante ans et avaient eu le bonheur  de la plonger  sous   les fonts  baptismaux. Nous avons observé ça et là des minutes de silence  et  de recueillement  en mémoire de tous ceux –là  qui nous ont faussé compagnie au fil des ans  mais dont les noms et la mémoire sont éternellement gravés dans nos cœurs. Comme toujours, à  l’heure de se quitter, on s’embrassait et l’on se disait au revoir tout en espérant nous retrouver en d’autres lieus l’année prochaine celles d’après à  pareille heure.

Bonne  Route à Tous  et à L’Année  Prochaine !. Ce furent là mes derniers souhaits avant de traverser la salle une dernière fois et de prendre tôt au matin du Samedi la route qui devait me ramener à la maison.

Rony Jean Mary,M.D.
Coral Springs ,Florida,
Le 21 Aout 2022.

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