Reflexions sur la souffrance d’un peuple

Je me souviens bien de ce jour ou je venais d’etre installe comme nouveau chef de service en Traumatologie Orthopedique a l’hopital de hospital de Girard dans l’etat de Kansas durant ce debut du mois de Janvier 2010. Mon coeur etait partage entre tous ces amis que je venais de quitter a Coffeyville KS pour rejoindre une nouvelle organization. Je venais de m’assoir paisiblement pour ecrire quelques notes sur l’ordinateur, quand j’apprend la triste nouvelle de ce terrible tremblement de terre,qui a fait tremble notre pays, en ce debut d’apres-midi du 11 janvier 2010..

L’annonce de ce violent seisme de 7.0 a l’echelle Ritchner, m’avait paralyse sur le fauteuil ou je me tenais assis, dans une profonde reflexion. J’etais plonge dans mes pensees. Je pensais a mes parents et amis qui auraient pu etre parmi les victimes. Je pensais a un peuple qui avait  deja beaucoup souffert des intemperies et des cataclysmes naturels.Toutes les communications coupees avec Haiti, cela nous laissait encore plus inquiet du sort de nos compatriotes.  Je repondais a un telephone qui ne cessait pas de sonner… Je recevais des appels de partout des Etats Unis d’Amerique, de la France, du Canada et d’autres parties d’Haiti, a l’exception de la capitale Port-au-Prince ou vivaient mes parents. Port-au-Price et plusieurs villes dans le sud du pays, etaient coupees de la circulation et nul ne pouvait decrire ces moments de detresse. J’etais inquiet et je sentais la frousse. Mes parents, mes soeurs mes amis.

La gente medicale demandait de l’aide et les jeunes orthopedistes de chez nous que j’avais l’habitude d’aider regulierement, etaient debordes. Ma secretaire n’arrivait pas a comprendre la raison pour laquelle ma presence etait exigee dans le pays. J’ai du lui annoncer que les degats etaient innombrables avec une destruction sans pareille dans mon pays natal, Haiti. Beaucoup de morts sous les decombres… Les morts et les blesses se comptent parait-il par milliers dans la peninsule du sud et dans environs de la capitale de Port au Prince. Une catastrophe venait de frapper notre pays. Une devastation que nul ne pouvait imaginer au paravant dans le monde.

Il me fallait prendre des dispositions et faire des arrangements avec les dirigeants de cette nouvellle institution que je venais de rejoindre pour qu’ils puissent me permettre de prendre du temps libre afin de porter secours a mes compatriotes en detresse… Je revis volontiers ces lessons que nous avons apprises. Je ne reviendrai pas en arriere trop souvent car nous avons appris des lessons en 2010 et qu’il fallait le mettre en pratique a chaque fois que la situation se presentait.  Recemment encore, un nouveau cataclysme dans la zone Sud du pays en 2021, a encore affecte cette peninsule du Sud. C’est parait-il une zone de predilection pour ces glissements de terrains: Un autre tremblement de terre encore plus puissant de 7.2 a l’echelle de Ritchner a frappe la zone. Nos equipes medicales ont deja entame la besogne malgre l’insecurite rampante qui menace de partout dans le pays.

Nous avons vu cette fois-ci, le probleme d’une facon differente, avec d’autres yeux et une meilleure logistique. La AMHE a decide de subventioner des equipes medicales formees de residents et de Medecins de service qui preteraient main forte aux authorites medicales sur le terrain. Ces equipes seraient sponsorisees par notre association, leur permettant d’utiliser des rations alimentaires pour repondre aux corvees du moment. Une aide monaitaire leur permettrait de se ravitaliser en nourriture sur les lieux et des kit medicaux seraient distributes pour faciliter les consultations sur place.

.La majorite de nos jeunes se souviennent encore les lecons de 2010 et ces 250 a 300 mille personnes qui y ont perdu la vie, resteront a jamais graves dans notre memoire. Beaucoup de ces adultes  revivent cette desolation. Beaucoup de familles n’ont jusqu’a present jamais recupere apres ce desastre. Le gouvernement comme d’habitude etait absent et les millions de dollars accumules, profit des innombrables donations faites au pays, n’ont pas atteint leur destination. Des organizations etrangeres sous la directive des Clinton ont mieux profite pour utiliser a leur satisfaction cette fortune destinee a aider dans la reconstruction de Haiti et a prendre soin des sinistres. Le partage s’est fait entre organizations internationales.

La Croix Rouge Internationale en a profite pour s’enrichir de la fortune destinee a rebatir des logis detruits durant le cataclysme. Helas, la Croix rouge nous a “offert” 6 habitats en total alors que des centaines auraient du etre construites pour une population qui en avait le besoin, sans eau potable et sans abris. Les donations faites au pays ont servi a d’autres buts, pour enricher des organizations internationales, laissant un people sans defense encore plus appauvri.

S’il est dit que le temps guerrit toutes plaies, notre population s’est un peu remise de ses emotions et le train-train familier de la vie a recommence des plus belles, sans grand changement, mais dans une misere sans pareille. L’haitien oublie ses peines et tourne facilement la page sur certains aspects importants de leur vie sociale. Il ferme les yeux et a la suite des tragedies, il essaye de vivre de meilleurs moments. Recemment encore pres de 2,000 pauvres Haitiens ont encore perdu la vie dans un autre tremblement de terre qui a ravage une fois de plus notre peninsule du Sud. Un tremblement de terre encore plus intense a 7.2 de l’echelle Ritchner

Beaucoup tournent la page sans se rendre compte que rien n’a ete accompli de concret pour remedier a la crise. Ils blament une bourgeoisie qui n’existe plus dans le pays et cherchent des coupables a leurs maux sans pointer du doight les vrais responsables. J’aurais tant aime revivre les annees de ma jeunesse, ou, insouciant et dependent de parents responsables nous etions quand meme conscients des realites du pays. L’haitien de nos jours apprend peu et oublit vite les lecons du passe. Au choc emotional, succedent les realites de l’existence. Nous n’avons certainement pas assez de ressouces psychiatriques pour aider une population qui a besoin de ce “TLC’ (tender Loving Care), dicton utilize par les infirmieres americaines.

Nos localites rurales sont souvent les plus touchees et beaucoup de sinistres n’arrivent toujours pas a s’abriter. Ils ont faim et nos hopitaux sont mal equipes. Recemment la donation d’un hospital mobile par la Croix Rouge internationale (Denmark) a la ville de Cayes a certainement aide a normaliser les soins medicaux pour une population en delire dans le Sud du pays. IL demeure que nul ne se porte a l’avant-guarde avec une vision qui porterait des benefices a tout un chacun. Encore, les organizations internationales sont sur les lieux a prodiguer les premiers soins. L’ignorance nous rend aveugle mais la pagaille aide dans l’nstabilite en facilitqnt la violence que repandent ces vagabonds de quatre chemins dont regorgent une societe de pseudo-gangs eparpilles un peu partout dans le pays.

Les faits d’histoire d’un passe glorieux ne peuvent pas toujours nous permettre de justifier les traits de caracteres de nos compatriotes. Nous comptons plus sur notre resilience que sur notre volonte de faire ou d’innover. Nous avons certes beaucoup souffert des intemperies et nous en restons marques par cette destinee qui s’acharne a nous faire subir tant de maux. Notre histoire certes est jonchee d’obstacles que nos ancetres ont su contourner par leur tenacite et leur volonte de reussir. Nous vivons encore a travers leurs exploits mais nous devons avoir aussi une vision pour propulser nos idees et nos aspirations. Nous ne pouvons pas nous attendre a ce que d’autres realisent pour nous ce que nous pensons en sourdine. Notre people a faim et patauge dans l’ignorance. Nous devons a tous moments chercher une solution pour y remedier? Une population d’adultes illetres et des enfants qui aussi n’ont pas de cadres pour leur permettre de profiter d’une education qui aurait du leur parvenir naturellement. Nous perdons nos generations de jeunes parce que nous sommes incapables de leur creer des cadres pour les voir evoluer.

Nos jeunes sont desireux d’apprendre mais ils leur manquent ce support emotionel dont nous avons tous benefice durant notre enfance. Leur combat est certainement different du notre. Ils se battent souvent pour la survie de toute une famille. Tres jeunes, ils se voient obliges a travailler dans des conditions difficiles pour aider leurs parents a subvenir aux besoins et contribuer a fournir quelques miettes a la famille. Souvent, ils n’ont pas le temps ou pas assez d’argent pour s’enroller dans une institution. Beaucoup n’arrivent pas a dormir ou experiencent toutes sortes de maux. Nous l’avions vite realise en debarquant a l’aeroport en Janvier 2010, nous avions compris combien la responsabilite de nos psychiatres et psychologues etait immense pour cette jeune population qui avait tant souffert encore plus que leurs parents.

Nos infrastructures ne tiennent plus le coup, la majorite de nos institutions sont desuetes et demandent des reparations physiques que le gouvernement ne peut pas se permettre d’entamer. Une instabilite politique maladive avec des politiciens incompetents qui de surcroit, abusent des reserves du pays. Nos intelectuels ont fui depuis longtemps le pays et leurs enfants ont grandi a l’etranger sans compter que le pays ne peut rien offrir a cette jeunesse Haitienne errante qui aurait certainement pu aider la cause. Une ou deux generations de jeunes perdues a jamais pour un pays qui se meurt.

Comment y remedier demanderais-je encore? Beaucoup cherchent des solutions dans l’histoire de nos voisins du nord, ces americains qui n’ont jamais cesse de nous abuser ou de nous piller mais vers qui nous nous tournons toujours pour la subsistence comme s’ils nous devaient quelque chose en retour. Ils essayent d’adapter leur culture a la notre. Ils renient notre patrimoine et les valeurs que nos parents nous ont legue pour adopter des valeurs qui ne refletent en rien notre patrimoine.

Dans la diaspora, autant de confusion chez nos jeunes qui grandissent en dehors du pays et elargissent encore plus, ce”gap” a combler pour ceux qui resident dans le pays d’Anacaona. Trop longtemps, nous avons entendu par moquerie que Christophe Colomb aurait du “recouvrir” Haiti apres l’avoir decouvert. Cela fait mal a ressentir, cette incapabilite qui nous paralyse. Il me semble pafois que nous vivons dans un “twilight” zone ou nous tous se sentont prisonniers du temps.

Maxime Coles MD
Boca Raton FL
9-11-2022

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