Syndrome de Dysmorphie corporelle.
Chirurgie esthétiqueet reconstruction d’organes.

L’homme, y compris  les deux sexes, a toujours été préoccupé  par son  aspect physique ou son apparence corporelle. Cette tendance  à parfaire son profil esthétique  se décèle  tôt ou tard  dans la vie chaque  individu, et se traduit    par un besoin  d’améliorer non seulement   son hygiène  corporelle, et son aspect extérieur, mais également   sa sante physique d’une manière  générale. Bref, il y a en nous tous, non seulement  un besoin de se sentir bien dans sa peau  mais aussi un besoin de plaire, de s’attirer le regard des autres par sa façon d’apparaitre.

En effet, Selon que l’on se sent confortable avec qui l’on est, dans  son apparence externe , ou que l’on ne s’aime pas en tant qu’individu, on a une vue  de soi qui est ou bien « ego syntonic » ou ,à l’opposé, « ego dystonique ».

Les deux termes « Ego Syntonic » et « Ego dystonic »  méritent d’être expliqués ici. Certaines déviances sociales  ne sont pas des conditions psychiatriques à proprement parler, ne relèvent que d’un individu en soi et ne sont pas des irritants à l’environnement. Lorsque ces déviances  sont tolérées par la personne et ne lui causent aucune détresse émotionnelle, elles sont dites « ego syntonic. Par contre la déviance est « ego dystonic » lorsque la personne a des difficultés  à s’accepter pour ce qu’elle est, et qu’elle se trouve en butte à de graves détresses émotionnelles à cause de sa condition.. Les troubles de personnalité, l’homosexualité sont autant de déviances  qui peuvent rentrer dans cette catégorie. Lorsque le besoin de se sentir attrayant ou «  normal »  n’est pas satisfait, et qu’un individu est incapable de s’accepter pour ce qu’il est, ou tel à quoi il ressemble, on dit de cette  personne que son apparence  est ego dystonique. Dans une situation pareille,  l’individu peut développer toutes sortes de pathologies  allant  de complexes d’infériorité à l’entière  négation de soi en tant qu’individu, causant  le syndrome  communément appelé : « Syndrome de dysmorphie corporelle » ou ‘’Body Dysmorphic Disorder’’

C’EST QUOI LE SYNDROME DE DYSMORPHIE CORPORELLE ? Le syndrome de dysmorphie corporelle, c’est une tendance à croire qu’une partie d’un organe  ou tout un organe du corps d’un individu comporte des défectuosités.   C’est une fausse croyance ou impression que la personne se fait d’elle-même et dont elle ne peut se défaire. C’est une délusion ou une  déformation dans le contenu de la pensée. Il faut rappeler sommairement  que la pensée, génératrice de mots et de  paroles, peut être distordue de deux manières différentes. : Soit dans sa formulation, ou encore  dans son contenu. Un exemple de délusion est de croire que  quelque chose existe lors même qu’elle n’existe pas. On peut se croire par exemple atteint d’un cancer et que l’on va en mourir en dépit du fait que tous les examens de laboratoire aient  pu prouver le contraire. Le syndrome de dysmorphie corporelle st donc une forme de  délusion.  Dans le cas du Syndrome  de Dysmorphie  corporelle, la personne sent que son nez est trop long ou ses oreilles sont asymétriques  par exemple. Une  telle     personne  peut aller jusqu’à cacher son nez  ou son oreille pensant qu’ils ne sont pas de taille  ou de forme appropriée .Elle va aussi  refuser  de sortir de chez elle par peur d’être scrutée du regard. Un tel individu devient paranoïaque, vit dans un état d’anxiété permanent,  troublé à un point tel que les  soit disant déficiences  corporelles commencent  même à nuire à son fonctionnement social. Pourtant, ceux qui  vivent dans l’entourage immédiat de la personne peuvent ne rien remarquer de ces défectuosités dont la personne  s’affuble. La  pathologie commence surtout chez l’adolescent ou le jeune adulte. Elle est  plus fréquente chez le sexe féminin.   Au  nombre des parties du corps les plus susceptibles d’être ciblées dans la pathologie, on recense la peau, les cheveux et le visage.            Ā’ l’opposé  du narcissiste qui a un sens exagéré du vrai soi-même, l’individu  souffrant du syndrome de Dysmorphie  corporelle, ou « Dysmorphic Body  Disorder » , a  plutôt une image atténuée de soi. Le mécanisme opérationnel  à la base d’un tel manque d’appréciation de soi n’est pas bien compris.     Et si le narcissisme est considéré comme une sorte de réaction  au rejet  ou  à l’abandon dont l’individu aurait été victime au stade initial de son développement émotionnel, et aurait cherché  ainsi à projeter  l’image qui est attendue de lui, le BDD a plutôt un sens de honte et d’embarras par rapport à soi-meme. Les troubles ont  commencé  à prendre forme dans la vie du jeune Abraham lorsqu’il était toujours comparé à grande  sœur qui était blonde avec des yeux bleus .On lui demandait toujours qu’est-ce lui était arrivé, et pourquoi il n’était pas comme sa sœur. ?  Ā mesure que les jours passèrent, il s’enfermait dans sa chambre, cloitré devant un miroir et rêvant de ce qu’il aurait du être…,.Comme mécanisme de défense, un tel individu  s’investit dans des habits de toutes marques et à prix élevés, des habits de plus grande taille surtout , des chapeaux pour se couvrir la tète et une partie du visage,  essayant de  compenser voire de cacher  ses défectuosités. Ils utilisent aussi les produits de beauté en plus grande  proportion en comparaison aux individus  n’ayant pas cette pathologie. On se demande avec raison s’il n’y aurait pas un certain rapport entre la ruée  vers les cheveux artificiels, les produits servant au blanchissement de la peau  et les chirurgies esthétiques  que se paient certaines  gens et le syndrome de Dysmorphie corporelle tel que nous l’expliquions tantot ?. Mais il faut faire le distinguo entre ceux ou celles qui n’aiment pas leur corps ou leur visage  au point que cela devient une pathologie, et ceux ou celles qui, de prime abord,  cherchent à  se conformer à une certaine convenance sociale. Dans une histoire récente de la chirurgie esthétique, beaucoup de femmes sont allées se mettre sous le bistouri pour pouvoir enlever des graisses et des tas de tissus adipeux de leur corps. Elles le font  parce que  les journaux et les télévisions  ne cessent d’encenser le type  svelte et de taille fine comme étant le portrait idéal.. A part les pressions sociétales et la pathologie en soi, Il y aurait  une troisième catégorie de gens  qui  cherchent à se faire opérer à  cause de leur poids corporel excédentaire qui impacte négativement leur santé. Ce dernier type de chirurgie est reconnu  comme étant une nécessite médicale  et est couvert par la plus part des assurances de santé. . Parmi les chirurgies les plus en vogue,  il faut citer le renforcement des lèvres et des  seins. La réduction de la taille des seins est souvent pratiquée dans le but d’atténuer les douleurs thoraco lombaires qui sont souvent reportées  lorsque les seins sont trop lourds. Il  y aurait la greffe fessière qui consiste à prélever de la graisse de  certaines parties du corps pour l’injecter ensuite dans la région fessière. La greffe des cheveux  est aussi commune chez les hommes que chez la femme. Ā  beaucoup de ces femmes ayant une région fessière redondante à la suite d’une greffe, lorsqu’on leur demande si cette fesse est à elles, elles répondent tout carrément qu’elle est leur, car elles  ont payé pour se la procurer.

Il faut dire aussi  que le cout élevé  des chirurgies esthétiques aux Etats-Unis d’Amérique ou dans les pays Nordiques, a porté  plus d’uns à aller se faire opérer dans  des pays tiers. Beaucoup y ont aussi laissé leur peau à cause des complications qui en sont résultées.

Je ne fermerai pas cet entrefilet sans  une mention spéciale pour les nombreuses perruques et les longues chevelures que les femmes portent admirablement  bien ces temps derniers. L’industrie des cheveux  est parmi les plus  florissantes  chez certains  peuples d’Afrique ou de la région caribéenne où les femmes essayent de  se doter d’un peu plus de fraicheur.  Il n’y a presque pas de limite quant au prix qu’on peut payer pour une mèche de cheveux.

Même parmi les femmes  à la tète bien garnie de cheveux, on trouve cette tendance à porter une perruque. L’une de mes amies  m’a confié que c’est plus pratique, donc plus convenant de porter une perruque que d’aller se faire coiffer  de temps à  autres. Et d’ajouter…que les Gars aiment ça..

Par contre, j’ai aussi rencontré  des femmes et des enfants  qui, sous l’effet dévastateur de la chimiothérapie ,et  résultant  du traitement d’un cancer, ont fini par connaitre une chute totale de tous leurs cheveux et ont été  forcés de porter une perruque..

Somme toute, il faut reconnaitre que les gens sont de plus en plus insatisfaits de  leur image corporelle. Faut- il imputer une telle insatisfaction aux pressions exercées sur les femmes par la société où elles résident et évoluent  ? Ou mieux, y  avait-il une certaine prédisposition à succomber à de telles tentations ?  Le sujet est tellement vaste qu’il faudrait  le rabattre à des points précis en vue de mieux le cerner. Tant il fait appel  à la sociologie, aux théories de la psychanalyse  et à  l’anthropologie  pour ne citer que celles-là                                                Comment la société influence-t- elle les mœurs et les comportements ? Et à quel point a-t-on  fini  par croire que quelque chose en soi n’allait pas tout à fait bien ? Au point de vouloir modifier son corps ….et se faire un autre soi-même ?. Faudra-t-il concilier les  « alter ego » en présence pour une parfaite harmonie du vieux et du nouveau soi. ? Autant de questions à se poser en cherchant  à dégager les vraies raisons d’une telle démarche.

 

Rony Jean-Mary, M.D.
Coral Springs , Fl.33071
Le 2 Octobre 2022

 

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