L’ANNĖE JUBILAIRE DE L’AMHE TIRE VERS SA FIN,
ET… EN TOUTE BEAUTĖ.
2022 aura consacré les cinquante années d’existence de l’association médicale Haïtienne à l’Etranger, ci-devant Association des médecins Haïtiens à l’étranger ou AMHE. Arborant le même sigle, l’association avait cru bon de se rendre plus inclusive et d’embrasser les différents secteurs du monde médical. Ainsi au lieu d’être une occasion faite exclusivement de médecins ,elle était devenue, depuis huit à dix ans , l’association de tous les professionnels de la santé, des étudiants des différentes branches de la pratique médicale jusqu’aux plus hautes sommités de la discipline …
Cette association se compte parmi les plus anciens regroupements de professionnels Haïtiens aux Etats Unis d’Amérique, au Canada, et dans les Antilles , si ce n’est le plus ancien d’entre eux tous.. C’était en 1972, dans un espace aménagé pour la circonstance au sous- sol du Harlem Hôpital, NY, NY, que les premières réunions de l’AMHE allaient avoir lieu..
Par la suite, les différents chapitres de Chicago, de Maryland, de la Floride, et de Montréal avaient pu voir le jour jusqu’à ce que l’Association ait pu étendre ses tentacules un peu partout à travers le pays. Mes premières prises de contact avec L’AMHE remontent à 1975.Mon frère ainé le Docteur Kyss Jean-Mary, alors deuxième Vice-président de cette association pour le chapitre de New York, m’envoya une carte de fin d’année avec l’emblème de l’association nouvellement créée. Il n’était pas parmi les membres fondateurs mais il avait assisté en grande partie aux premiers vagissements et aux transformations successives que l’association avait pu connaitre. Moi, en ce temps-là, j’entamais à peine mes humanités au vieux lycée de Hinche, et rêvais de devenir, comme lui, médecin un jour.
Les festivités qui ont débuté de façon grandiose à l’occasion du congrès annuel de juillet de L’AMHE à Hatos Rios, Panama, se sont poursuivies à New York par un Gala d’envergure que le chapitre local a pu offrir à notre délectation le samedi 19 Novembre écoulé. Le chapitre de Montréal, emboitant le pas à celui de NY, avait de son coté, offert au public de la terre de l’Érable, une soirée spéculaire qui a réuni près de 300 personnes le week- end du Thanksgiving qui s’en suivit. C’était pour eux, l’occasion de reconnaitre l’apport appréciable de tous les anciens présidents du chapitre de Montréal qui avaient œuvré, dans le temps, au rayonnement du dit chapitre.
Enfin, c’était au tour du chapitre de la Floride de clôturer, le weekend écoulé, par une soirée hors -série, les festivités marquant les cinquante années d’existence de notre chère association. Les conviés étaient venus de partout et semblaient avoir soif de nous voir, nous autres de la Floride à l’œuvre.
La dernière fois que La Floride avait pu organiser son gala de fin d’année, c’était juste avant l’explosion de la pandémie de Covid-19 qui a laissé, aujourd’hui encore, un gout très amer dans la bouche de nombre de nos concitoyens.
En effet, le chapitre de la Floride était tout à l’honneur ce weekend en réunissant dans l’une des salles de conférence du « « Western diplomate hôtel » un gala qui a rassemblé, pas moins de 300 participants venus d’horizons divers. Les anciens présidents de la Florida furent tous reconnus, dont votre serviteur, pour avoir servi avec honneur les intérêts de l’association au niveau du chapitre et à bien d’autres niveaux de cette prestigieuse institution. Il y a souvent un enchevêtrement de rôles où, quelques fois, des postes sont cumulés à des niveaux de responsabilité différents, et où, tel individu, secrétaire au niveau central, peut se retrouver à exercer un rôle de vice-président au niveau d’un chapitre local. Nos ex-présidents ont tous eu droit à une médaille au verso de la quelle étaient inscrits les mots : « 50 ans d’existence. » Certaines personnalités et institutions du monde médical furent reconnues pour leur apport et le rôle qu’elles jouent dans la communauté du Sud de la Floride..
Notre dynamique confrère, le Dr. Ducarmel Augustin, ainsi que HANA (Haitian American Nurses Association), et un autre membre de l’association, le Dr.Garly St. Croix se sont vus décerner des plaques de distinction. Nous leur présentons nos plus vives félicitations et leur souhaitons bonne continuation dans leur tache respective.
Nous avons été honorés aussi par la présence du Président du CEC, le Dr Karl Latortue, ainsi que par celle du Chairman du Board des directeurs, le Dr. Joseph Clérismé. Ils ont fait le voyage depuis NY. Pour venir nous supporter en la circonstance. Nous les en remercions bien sincèrement.
Des délégations fusèrent de tous les recoins du pays pour assister au Gala. Leurs gestes exemplifient à leur plus forte expression, ce que l’association recèle de solidarité, de fairplay, de support mutuel… Et j’en passe. Quant à nous autres du chapitre local, c’était pour nous l’occasion de renouer avec une pratique vieille de plusieurs années, et que le COVID était venu brusquement nous ravir. Heureusement que ce n’en était qu’une éclipse partielle dans l’horizon étoilé de L’AMHE, avant d’autres journées encore plus ensoleillées que la fête du Samedi soir écoulé est venue rétablir dans leurs pleins droits. .
J’ai lu dans un « Que sais-je ? » sur le socialisme, des années de cela, que d’ après Jean Lénine, la meilleure des manières de célébrer un anniversaire, c’est de rappeler ce qui n’a pas été fait, donc ce qu’il reste encore à faire. En cette année-bilan, il est impératif de se demander qu’est -ce qui n’a pas été fait ou mieux, qu’est ce qui reste encore à faire ? Mais il faut aussi rappeler à Lénine, là où il git dans sa tombe, que le monde dans son dynamisme , demande sans cesse que l’on rectifie son tir et que l’on change de paradigme à tout moment. De sorte que, ce qui était hier indispensable, peut, à tout moment cesser de l’être ; Que le mieux est d’avancer avec pragmatisme et circonspection pendant qu’on corrige les erreurs du passé. Notre association a bien des choses dont elle doit exiger réponses, clarifications et corrections. C’est le sort d’ailleurs de toute entreprise en devenir. Où allons-nous dans les vingt cinq ans qui viennent ? Quelle transition en douceur va-t-on ménager des pères fondateurs et des générations subséquentes à ceux et à celles qui devront prendre un jour la relève ? Allons nous durer dans le temps ? Ou mieux, tout simplement persister dans la durée sans bien remplir notre mission? .
Quand les pères fondateurs plongèrent l’association sous les fonds baptismaux, il y avait presqu’exclusivement la faculté de médecine de L’Université d’Etat d’Haïti d’ où provenaient en grande partie les médecins Haïtiens qui joignirent l’association. La source Haïtienne est aujourd’hui en voie de disparation. Le niveau de l’enseignement supérieur s’est dégradé à un point tel que l’on se demande, de bon droit, jusqu’où va-t-on pouvoir encore tenir ? En célébrant les soixante et quelques années de Tropicana ou de Septentrional ,je ne me rappelle plus duquel des deux il s’agissait, quelqu’un écrivait dans les colonnes du Nouvelliste, quelques quatre ou cinq ans de cela, que le degré de succès d’une entreprise ne se mesure pas uniquement à sa valeur matérielle ou aux richesses qu’elle acquises au fil des temps ;Mais il se mesure aussi à sa capacité à se réinventer à chaque instant, à pouvoir s’adapter aux aléas du temps , et à pouvoir s’inscrire en patrimoine incontournable (ici c’est moi qui ajoute.) .
De ce point de vue là, on peut affirmer, sans peur d’être contredit, que nous avons fait école, et que nous resterons, A Dieu qu’il plaise, une institution de référence en Haïti comme en diaspora pour de nombreuses années encore. Voilà tout ce que je souhaite à l’AMHE qui, du haut de ses cinquante ans, regarde filer les ainés comme des fruits murs tomber de leur pédoncule qui ne semble plus pouvoir les soutenir , en même temps qu’arrive la nouvelle génération qui nous bouscule à tout bout de champs et nous demande de nous retirer. J’étends aussi des vœux de bonheur et de félicité à tous nos chers lecteurs et à tous les membres de L’AMHE à l’occasion de la Noel et du nouvel an.