Mon pays, Haïti
Mon pays me rappelle un fruit exotique
Que je prends plaisir à savourer a yeux fermes.
Coin d’oubli… jardin de paresse… mais paradis sur terre,
Ton soleil ardent me console et ta mer tumultueuse
Glisse sur ma peau, en coup de pinceau.
J’entends les oiseaux qui chantent
A l’ombre des amandiers et des cocotiers sur nos plages.
Dans une basse-cour, un coq solitaire sonne le réveil
Comme pour nous alerter du prochain lever de soleil.
Je revis toutes les joies de mon enfance.
J’ai la nostalgie de ces papillons jaunes de la St Jean
Qui annonçaient jadis les vacances estivales.
Je pense à ma tendre adolescence
Ou nous rêvions en toute insouciance
De projets à accomplir à la fin de l’année scolaire.
J’ai appris a aimer les filles de mon pays
Car elles sont les plus belles au monde.
J’adore la musique trépidante de chez nous
Au rythme des meringues carnavalesques,
D’un peuple qui exprime sa joie dans une frénésie.
Toutes les saisons ne se ressemblent pas.
Le jour de l’an est réserve aux visites de famille
Les petits billets neufs… les sucreries… la liqueur rose,
Et surtout des promesses de résolutions meilleures
Pour une année nouvelle, remplie de Bonheur.
Le Mardi-gras, ses déguisements et ses differents groupes
Qui défilent pour nous divertir au son d’une musique originale,
Les beignets, les chars et les reines carnavalesques,
Les “Charles-Oscar”, les “Lamayotes”, Nirvana et Madame Bruno…
C’est le temps du défoulement d’une population en délire.
Que de souvenirs, je revois parader au crépuscule de ma vie.
Les Paques et les ténèbres pour rappeler la mort du Christ,
Les batailles de cerfs-volants pour valoriser nos quartiers,
Sous les yeux observateurs de nos parents protecteurs.
C’était la joie de vivre pour se divertir en toute impunité.
Mon pays, jadis, terre des Arawak, est celui des braves,
Le pays des fils d’esclaves révoltes contre une injustice séculaire,
Berceau d’un peuple qui a souffert dans la pauvreté et le désarroi,
Hélas, un labyrinthe qui mène a un enfer pour ceux qui y vivent,
Cette terre qui m’a vu naitre, est devenue méconnaissable.
J’ai beau cherche durant la nuit, une étoile filante dans le ciel,
Pour m’assurer d’un augure de lendemains meilleurs.
Mon regard s’est tourne vers l’infini pour observer un univers embaume.
Je me sens bouleverse car j’aurais tant espéré me tromper
Sans être le témoin d’un pays qui s’enlise de plus en plus.
Oui, j’ai peine a observer ces enfants démunis
Qui n’arrivent pas, à digérer une croute de pain,
Alors qu’ils s’endormiront a force d’avoir faim.
Cette misère m’attriste à la veille de la Noel.
Puisse ce Dieu de Misericorde les réconforter…
Je continuerai à te louer, Seigneur pour tous ces moments de Bonheur.
Mais plus je pense à ces festivités de fin d’année, plus je deviens austère,
Et plus je vis le malheur de chacune de ces âmes souffrantes.
La peine de nos démunis, destines à vivre dans la misère,
Bascule toute une existence qui parait perdre son sens.
Haïti… Haïti…, deviens-tu un enfer pour ceux qui t’aiment ?
Certes, nul ne peut te blâmer et nul ne saurait te juger.
Le chagrin se mêle au quotidien comme dans un cauchemar,
Et les erreurs se répètent sans nous laisser revivre la vision de nos ancêtres.
Haïti, tu es notre patrimoine et par millions, nous gémissons en silence.
Maxime J-M Coles MD
Boca Raton FL
12-12-2020
Ce poème est dédié aux moins fortunes de chez nous et a tous ceux qui n’ont pas pu avoir un repas chaud durant les fêtes de fin d’année. Il est aussi dédié a tous les haïtiens a travers le monde qui gémissent en silence en observant l’impasse dans laquelle se trouve ce pays Haïti, que nous aimons tous. MC