LA CONVENTION ANNUELLE DE L’AMHE A BEL ET BIEN EU LIEU EN AFRIQUE CETTE ANNĖE.
De toujours, nos congrès annuels s’étaient déroulés en Haïti, dans les Antilles ou en Amérique centrale. Cette année, on s’’ était tous mis d’accord qu’on allait innover ou faire les choses autrement. Et l’on avait décidé dès la fin de la dernière convention que l’’ on allait retourner aux sources et mettre le cap sur le continent –mère, en l’ occurrence l’’afrique.
Partant chacun d’’ un point différent, on s’était tous convergés sur le Benin, terre ancestrale de la plus part d’’ entre nous, et sur le Ghana pour communier de corps et d’’esprit avec cette autre partie de nous –mêmes dont nous étions arrachés brutalement aux temps de l’esclavage et de la traite négrière.
Profitant de cette aventure unique, j’’ avais décidé d’ajouter le Sénégal à la liste des pays que je comptais visiter.
Nous sommes partis de l’aéroport international de Miami pour arriver à Dakar dans les premières heures du dimanche 16 juillet. Après un bref instant de repos, on était déjà debout, prêts à explorer Dakar et ses banlieues immédiates. Nous nous sommes focalisés sur le musée de la Civilisation Africaine où les photos de Toussaint Louverture et de Jean-Jacques Dessalines le grand sont inscrits et exposés en permanence et rappellent que la vraie civilisation avait commencé en Haïti par une révolte d’esclaves contre un ordre barbare et inhumain….
Grande aussi fut notre fierté de voir que l’arbre géant, symbole de la souveraineté du Sénégal , le baobab, érigé à l’ entrée du musée, était le travail et l’ œuvre d’un sculpteur – artiste haïtien du nom de : Edouard Duval Carrié.
Nous sommes ensuite allés, sans en gravir les marches, au pied du monument de la renaissance Africaine, œuvre géante et colossale qui domine toute la cite depuis les hauteurs d’une des communes avoisinantes .
Le lendemain, c’’était la visite à l’’ un des safari du Sénégal, en l’’ occurrence la réserve de Bandia, où l’on pouvait faire la connaissance de tant d’ animaux de la faune africaine dont on n’ entendait parler que dans les livres ou à la télévision jusqu’ ici. Des éléphants, des hyènes, des crocodiles, des zèbres, des Buffalo, des gorilles et des Girafes de plusieurs mètres de hauteur, étaient tous là pour nous saluer sur notre passage.
Sur tout le trajet, à l’’ aller comme au retour du parc, il y avait des marchandes, leurs barques étalées en bordure de la route, vendant qui des mangues, qui des épis de mais, qui enfin des giraumons et d’’autres produits vivriers.
Enfin le moment le plus douloureux de la partie Sénégalaise de notre périple était la visite à l’ ile de Gorée , vestiges et témoignages poignants de la cruauté des blancs, de l’’ Europe en particulier , sur une autre classe d’ hommes qu’’ ils ont réduits à la servitude et à l’esclavage pendant des siècles et qu’ ils cherchent à maintenir, au jour d hui encore, ‘dans une autre forme de domination et de servitude. Là, ils furent enchainées et entassés quarante –huit( 48) en même temps, dans des chambres étroites, des carrés de 6 mètres de hauteur et autant en largeur, avec rien que des trous exigus creusés dans les murs pour laisser rentrer un peu d’ air. Ils n’avaient droit qu’à deux heures de soleil journalier s’il n’y avait rien à leur reprocher de leur comportement. Les plus brigands avaient des museaux attachés à leur bouche et restèrent pieds et poings lies pendant des jours et des jours pour les réduire à la soumission. Pendant tout ce temps là, le maitreblanc résidait à l’étage, festoyait de jour comme de nuit, et donnait libre cours à ses ébats.
Les sénégalais sont d’un prototype géant dont certains peuvent mesurer jusqu’à deux mètres et demi de hauteur. Ils sont dynamiques et aussi de grands entrepreneurs..S’ils sont voleurs, du moins ils sont des patriotes qui aiment leur pays et en parlent avec fierté. Ils ne sont pas comme tant d’ autres que je connais qui pillent notre pays et s’ en vont investir leur capital ailleurs.
Apres le Sénégal, Je suis arrivé au Benin avec un jour de retard. Un membre de ma famille avec qui je voyageais, n’ayant pas préalablement sécurisé son visa du Benin, n’avait pas été autorisé à monter dans l’avion. Après un bref transit de deux heures à Abidjan, en Cote- D’ivoire, on est enfin arrivé à Benin vers une heure du matin le jour suivant. Les fatigues s’accumulant, j’ai dû prendre la journée du samedi pour me reposer. Ceux qui étaient arrives jeudi soir, ont eu la chance de visiter le royaume des ALADA , berceau des grand- parents de Toussaint Louverture, lieu que je frequeterai à ma plus prochaine visite en terre Afrique. Par contre, J’ai vu le royaume de Dahomey situé à trois heures de Cotonou, et où, pour pénétrer dans la cour royale, , il fallait rentrer les pieds nus. Les rues de la ville de cotonou étaient propres et les gens très affables…. Ils ont un très beau et grand palais des congres que nous aurions dû utiliser pour notre convention annuelle en Afrique. Ce qui nous aurait épargné bien des déboires. Ils ne se croisent pas les bras et attendent que l’’ Etranger leur vienne en Aide.
Et je comprends Madame Jolly, Ministre des Affaires étrangère du Canada, qui se demandait avec raison si les autorités de Port-au-Prince attendent qu’on vienne enlever à leur place les tonnes de détritus qui jonchent les rues de la capitale Haïtienne. Au dernier Classement sur la propreté des villes au niveau mondial, Port-au –prince est comptée parmi celles qui sont les plus sales au monde.
Au Benin, les soirées étaient bien animées tant par des groupes de danse que par des Jazz locaux. L’addition de James Germain, un artiste musicien très connu du milieu haïtien et venu directement de France pour animer la soirée du dimanche, a apporté un cachet tout particulier au coté culturel de la convention.il a plus qu’égayé l’assistance .Par ses chansons imprégnées de couleur locale, il a su tenir son audience en haleine pendant plus de deux heures, et a forcé l’ admiration de tout un chacun.
On a aussi visité un grand lac dans les parages de Cotonou sur lequel s’érigent plus d’un millier de maisonnettes ou taudis, et dont les habitants vivent de la pêche et des produits artisanaux qu’’ ils fabriquent sur place et revendent aux touristes..
Apres quatre jours de tourisme en terre béninoise, nous étions prêts à entamer la dernière partie du périple qui allait nous conduire au Ghana via le Togo..
D’’ abord, pour ceux qui n’’ étaient pas munis de leur visa d’’ entrée au Ghana, il fallait attendre plusieurs heures à l’ambassade du Ghana au Benin pour formaliser tous les passeports qui étaient au nombre de 174.pieds. On laissa l’ambassade à 11 heures du soir pour arriver sur la frontière togolaise vers 4heures du matin. Là commença alors le vrai cauchemar du voyage où nous allions rester pendant plus de 12 heures avant de voir l’immigration Togolaise compléter et vérifier tous les passeports de trois cent voyageurs et nous laisser reprendre la route vers Ghana. De la frontière Benino-togolaise à celle qui sépare le Togo du Ghana, il fallait deux heures de voyage en autobus.. L’obtention du visa d’entrée au Ghana ayant déjà été assurée, on prenait seulement deux heures pour les formalités administratives. Cette dernière étape, une fois franchie, on s’ est aussitôt remis en route vers Accra, la capitale du Ghana que l’on a finalement pu atteindre vers les 10h45 du soir.
A bien des gens qui s’énervaient au tout début, quand je leur demandais de garder leur calme et leur faisais comprendre que nos conventions antérieures ont été toutes des succès, ils ont fini par comprendre que toute la faute ne venait pas de nous et que les frontières avaient aussi leur part de responsabilité dans ce qui se passait.
Apres une journée de tracasseries, de privations de toutes sortes et de fâcheux contretemps, on était finalement plus qu’ heureux de tomber sur un lit frais et un repas chaud pour assouvir notre faim et nous remettre de nos fatigues. D’autres cependant qui devaient attendre que leur passeport arrive avec leur visa togolais, devaient attendre encore plus longtemps sur la frontière avant de pouvoir nous rejoindre à Accra.
Au Ghana, les activités scientifiques ont débuté avec un jour de retard. Dr. Eric Jérôme a dû mettre la bouchée double pour arriver à couvrir une grande partie du programme. Il a offert comme toujours une prestation de qualité qui a permis à tout un chacun d’en profiter pleinement et de faire plein bagage intellectuellement parlant..
Bref, les trois derniers jours ont été magnifiques et chacun a pu en profiter pleinement. ..
Les voyageurs s’étaient montrés très patients face à l’épreuve et à l’affliction, voire courageux et persévérants dans leur soif d’arriver à destination. C’est ce qui a pu nous aider à venir à bout de nos difficultés. Chapeau à vous tous ! Mes dames et Messieurs. .On en vient à réaliser que ce n’était là qu’une simple zone de turbulence dans un voyage en plein ciel. De même, chacun avait pu comprendre que lorsqu’on voyage en avion, en traversant une zone de turbulence, la meilleure chose à faire n’est jamais de sauter d’’une fenêtre et de se lancer dans le vide, mais de se serrer la ceinture tout en se confiant à la dextérité de l’équipage et des pilotes à bord.
Beaucoup de critiques ont été formulées sur les difficultés encourues et sur la façon dont on aurait pu les éviter. Certains ont fait du pur « Monday morning quaterbacking » , c’ est- à-dire parler de la manière dont on aurait dû procéder. Mais cela ne va pas beaucoup changer
D’autres estiment que l’on n’avait pas assez de renseignements sur les routes que nous allions emprunter ni sur les structures d’accueil au niveau des postes frontaliers. Cela est en quelque sorte vrai.
Plusieurs pensent enfin que le nombre de participants était trop élevé, et du coup ingérable, même si l’on S’était débarqué dans un pays où les structures d’accueil (disponibilité de visa , toilettes, système digitalisé , et assez de main d’œuvre etc.) étaient performantes. Peut-être qu’ils n’avaient jamais reçu un convoi aussi imposant à leurs frontières terrestres. Car même le Ghana nous a dit qu’ils n’ont jamais vu autant de gens à leur hôtel en même temps. Toutes les leçons sont bonnes et j’espère que nous sortirons mieux outillés de cette expérience pour pouvoir mener à bien les taches futures qui nous attendent.
Sans chercher à dédouaner ou à blanchir ,voire innocenter les membres du comité d’organisation de la convention, il faut admettre que c’était une tache gigantesque entreprise et exécutée avec courage et pour laquelle les membres du comité organisateur doivent s’allumer une fière chandelle et se décerner un brevet de satisfaction.
Apres le gala du samedi soir, où l’on s’était tous amusé à souhaits, on semblait vouloir prolonger la fête jusqu’au matin.
Cependant, désir de rentrer au bercail et responsabilités professionnelles exigent, on dut plier bagage dans l’espoir de nous retrouver , l’année prochaine, plus près de chez nous, pour rendre le voyage plus accessible à beaucoup de nos ainés qui ont du décommander à cause d’un voyage trop long et les soubresauts auxquels une telle aventure les expose.
RONY Jean-Mary, M.D.
CORAL SPRINGS, FLORIDA,
LE 6 AOUT 2023.