Saint Domingue avant la Revolution de 1791

1789 est une année mémorable ou la Révolution française dans l’histoire des peuples a destitue un roi de France et sa monarchie à travers les cris d’une population en délire, acclamant Liberté, Egalite et Fraternité. Ils se sont accapares de la Bastille, rempart d’une dynastie féodale pour se réunir en assemblée générale, au nom du « Peuple ».

Nos aïeux ont vécu sous l’influence des Georges Jacques Danton (26 Octobre 1759- 5 April 1794) et de François Marie Maximilien Robespierre (1758- 28 juillet 1794), membres du parti Jacobin, qui ont imposé la volonté d’un peuple à faire voter une loi abolissant l’esclavage dans tous les territoires Francais. Ils étaient aussi les principaux responsables dans cette période de terreur qui a suivi cette révolution ou des dizaines de millier de personnes ont perdu la vie pour faire éclore une nouvelle république Française. Un roi et une reine sont décapites par la guillotine, inclusivement le roi Louis XVI et la reine Marie Antoinette à tour de rôle, lui le 21 janvier 1793 et elle le 16 octobre 1793, sur la Place de la Concorde à Paris. Le roi n’avait que 38 ans.

Il fallait aussi entrevoir les signes avant-coureurs d’une période d’instabilité qui allait se faire ressentir sur toute l’ile de Saint Domingue au niveau des classes sociales. Plusieurs affranchis, fils et filles de colons français et d’esclaves, jouissant de certains privilèges, avaient pu bénéficier de bourses d’études leur permettant d’acquérir une éducation supérieure dans les plus grandes universités françaises ou européennes de l’époque.

C’est ainsi que l’histoire se souvient de Jacques Vincent Oge (1757-6 February 1791) ne, a Dondon, sur l’ile d’Haiti et Jean Baptiste Chavannes (1748-23 February 1791), un dominicain mais tous le deux, créoles et hommes libres de couleur, en plus d’être officiers de l’armée révolutionnaire. Ils ont eu à jouer un rôle primordial dans une révolte dirigée contre les hauts fonctionnaires Français à Saint Domingue durant l’année 1790. Chavannes lui, avait même participe à la bataille (Siege) de Savannah en Septembre -Octobre 1779, sur le continent Américain avec un contingent Français de 500 hommes qui s’était rendu sur place pour aider à défaire les forces coloniales Britanniques. C’était une bataille sanglante ou les Anglais avaient repoussé les forces Américaines pour rester en contrôle de la ville jusqu’en 1782.  On se souviendra aussi de la présence d’un jeune Henry Christophe âgé de 14 ans qui portait l’étendard et tambourinait.

Ces deux affranchis étaient membres de l’Elite coloniale, nés homme-libres, et ils cherchaient à revendiquer les mêmes droits que leurs parents en imposant un changement dans les lois qui régissaient le contrôle de la société dans les colonies Françaises. Ces lois étaient manipulées au gré des grands colons de l’ile. En plus Chavannes voulait la libération de tous les esclaves mais Vincent Oge n’a pas voulu suivre son conseil. L’Assemblée Générale Française ne ratifia pas leurs demandes et c’est la raison pour laquelle ils prennent la décision de se soulever en octobre 1790 avec le support de beaucoup d’esclaves, sympathisant à leur cause.

La lutte des petits planteurs affranchis pour la jouissance de leurs droits civils et politiques, le refus des grands planteurs blancs (colons) à leur reconnaitre ces droits et la politique ambiguë de la métropole à ce sujet, crée une atmosphère de guerre civile qui mit à l’épreuve l’appareil répressif de Saint Domingue. Les colons se mettent d’accord sur deux points fondamentaux à savoir, la non-reconnaissance des droits de citoyenneté aux affranchis et le maintien de l’esclavage des noirs à tout prix. Pour mieux défendre leurs droits, les affranchis qui vivaient en France forment une société qu’ils nomment « Société des Amis des Noirs ». Finalement, il faut aussi penser aux autres Créoles, aux Esclaves et aux Marrons qui faisaient tous partie d’une société qui n’attendait qu’une simple étincelle pour exploser.

Le mécontentement de ces hommes de couleur (Affranchis) est grand après le refus de l’Assemblée Générale à accepter leurs demandes. Ils sont prêts à défendre leurs droits par tous les moyens. Saint Domingue est en ébullition et le spectre d’une guerre civile se profile à l’horizon.  Vincent Oge se rend en France et présente sa cause au club Massiac pour faire entendre raison aux colons blancs et leur faire comprendre l’importance d’une coalition entre hommes de couleur et de colons dans l’éventualité d’un soulèvement d’esclaves. Ses revendications tombent dans de sourdes oreilles et sont encore rejetées.

De retour à Saint Domingue au début du mois d’Octobre 1790, il organise un soulèvement contre les planteurs dans le Nord, avec son ami Jean Baptiste Chavannes. Ils réunissent une force de 300 hommes de couleur et quelques esclaves qui marche sur la ville de Grande-Rivière, au sud du Cap Français, avec l’intention de s’accaparer de la ville et de désarmer tous les colons blancs. La rébellion est féroce » mais de courte durée, et son armée bat en retraite.   Vincent Oge lui-même prend la fuite vers la portion Est du pays où il cherchait refuge. Il est vite fait prisonnier par les autorités militaires espagnoles et remis aux troupes Françaises.

Il sera juge et condamne par un tribunal à périr sur la place d’armes, au Cap Français, par le « Sacrifice de la Roue », le 6 février 1791. Les forces coloniales voulaient tracer un exemple frappant a la population. Il est traine, corde au cou et oblige à s’agenouiller en public pour se repentir de son crime. Il est sacrifié sur la ‘roue » et après sa mort, le corps est décapité et la tète placée sur une pique pour être exposée au public. Plus tard, Jean-Baptiste Chavannes aura le même sort, une semaine plus tard (23 février 1791)


Une réplique de la « Roue » qui permettait de punir les coupables.

 Cette mort atroce a fait de Vincent Oge, le premier grand martyr dans la colonie, a la veille de notre Revolution Haitienne. Plusieurs autres compagnons de lutte captures, recevront le même châtiment, quelques semaines plus tard, le 25 Février 1791. Cette révolte même si elle ne visait pas à abolir l’esclavage, est considérée comme la première protestation armée contre les forces de l’ordre racial dans la colonie Française. Il était clair que les hommes de couleur n’accepteraient jamais ce refus catégorique de l’Assemblée Générale, à leur demande visant à restituer leurs droits par rapport à leur titre de noblesse. Ils continueront leur combat arme avec l’aide de plusieurs esclaves qui supportaient leur cause. 

Ces faits d’armes ont aussi abouti à un point culminant ou la Révolution Haitienne devenait aussi imminente, et elle se traduira comme la première révolte armée d’esclaves jamais réussie dans le monde moderne, même s’il y en avait eu beaucoup d’autres un peu partout dans les caraïbes et aux Etats Unis d’Amérique. Je vous rappelle que nous les avons déjà fait ressortir dans la Chronique des rebellions d’esclaves, publiée mensuellement dans plusieurs de nos AMHE infolettres, il y a déjà plus d’une année. Je vous invite à les revoir et à revivre ces épisodes épiques de tant d’esclaves qui n’ont jamais accepté le joug des colons Français ou Anglais mais qui ont toujours garde avec eux, cet esprit de liberté.

Traditionnellement, l’histoire veut que l’origine de notre Revolution 1791-1804, corresponde à la cérémonie du Bois-Caïman en Aout 1791, au haut du Cap, alors que la révolution des Affranchis venait d’échouer dans leur tentative de soulèvement quelques mois avant cette dite cérémonie. Mais les affranchis et quelques esclaves se battaient encore pour une cause qu’ils ne paraissaient pas gagner, à savoir une participation plus juste dans les affaires politiques de la colonie.

Il est à noter aussi qu’aucun des héros qui ont participé à notre guerre d’Independence, ne figure sur la liste des participants à cette cérémonie. Toussaint avait à peu près 50 ans et avait bénéficié d’une éducation purement religieuse et ne pratiquait pas le Vodou. Dessalines qui est devenu son lieutenant et frère d’armes, n’avait que 33 ans et que même si de récents documents rapportent qu’il semble que Toussaint était un homme-libre et possédait des esclaves lui aussi et que Dessalines était l’un d’entre eux. Toutefois, lui aussi n’a pas participé à cette cérémonie.

Notre combat durera près de treize années et aurait coute la vie a des dizaines de milliers de personnes avec une quasi-extermination de la population blanche de Saint-Domingue. C’était pour eux la meilleure assurance que l’esclavage était bel et bien aboli. Une nouvelle nation naissait et nos aïeux choisissent son nom indien « Haïti » (Terre Montagneuse), le premier janvier 1804. L’armée de Napoléon Bonaparte venait de subir une cuisante défaite. Nous sommes devenus une république noire libre et indépendante dans le nouveau monde.

La colonie de Saint Domingue, a la veille de cette révolution était riche, d’une prospérité sans égale. Elle était le premier producteur en sucre et en café, produisant la moitié de la production mondiale. Son commerce extérieur correspondait au tiers de la production totale de la France et un Français sur huit vivait à ses dépens. La métropole imposait les tarifs sur les marchandises et la société des colons qui comprenait les riches planteurs ou les grands blancs issus de la bourgeoisie, employaient les petits blancs et possédaient des esclaves.

L’esclavage suivait le code noir de 1685 qui punissait de mort, tout esclave pour avoir frappé son maitre (article 33) ou qui commettait un vol (article 35), faisant de l’esclave un meuble, une marchandise (article 44). A tout ceci, des châtiments judiciaires comme des supplices spécialement dans les cas de marronage punissaient ce délit. Les esclaves une fois baptises, gagnaient un peu d’émancipation sous la tutelle de leur maitre. Toutefois, le code noir ne reconnaissait que deux catégories d’individus : les libres et les esclaves. Les gens de couleur libres (les mulâtres libres et les Negres affranchis) se voyaient progressivement refuser l’Egalite avec les blancs et ce depuis les années 1720, ou de nouvelles restrictions les empêchaient de jouir de leurs titres de noblesse, issus de leurs parents et même certains emplois leur étaient devenus interdits. La préférence était donnée aux blancs.

En 1788, un total de près de 600,000 esclaves ont été déportes d’Afrique, près de 30,000 hommes-libres de couleur et 55,000 colons blancs séjournaient sur l’ile de Saint Domingue, d’après l’historien Thierry Lentz. La France bénéficiait d’une colonie tres prospère qui encourageait la colonisation mais les colons de l’ile devenaient de plus en plus exigeants et réclamaient un peu plus d’autonomie de la Métropole, spécialement parce qu’ils n’avaient pas été invités à participer aux états généraux en France et voudraient être plus libres à fixer le prix des denrées.

Les idées de révolution et de libération germaient depuis quelques temps dans la colonie et surtout les évènements en France après la prise de la bastille encourageaient une atmosphère de révolte. Les affranchis revendiquaient plus de reconnaissance. Les esclaves prenaient aussi espoir à entrevoir des lendemains meilleurs, même si que l’opinion générale restait convaincue de la supériorité des colons Blancs 

Ces derniers s’inquiétaient de la Société des amis des Noirs qui s’était déjà établie en Guadeloupe et à la Martinique mais qui visait à prendre siège à Saint Domingue pour s’ingérer dans les affaires. Bref, une société tres disparate ou Colons Blancs (grands et petits planteurs ou commerçants), Créoles, Affranchis et Métis, Hommes Libres, Esclaves de Maisons et de champs, Esclaves marrons revendiquaient des droits que la métropole refusait d’accorder. Ils étaient tous mécontents de leur sort, reflétant un climat d’hostilité dans une colonie qui invitait à un changement social. L’Espagne possédait encore la partie Est de l’ile et jouait un rôle déstabilisateur, de même que l’Angleterre qui trouvait dans ce désordre, une opportunité pour prendre une portion du butin. Il fallait s’attendre à une explosion tôt ou tard.

En France, Louis XVI refuse catégoriquement les revendications des colons et des affranchis, présentées aux Etats Généraux de 1789 mais 6 députes qui leur étaient favorables, sont acceptés à l’Assemblée Générale. Une fois la déclaration des droits de l’homme votée le 26 Aout 1789, la société des amis des Noirs propose alors, la suppression sans délai de la traite des Noirs et l’abolition de l’esclavage de même que l’Egalite immédiate aux homme-libres de couleur. 

Les Blancs de Saint Domingue créent leur propre assemblée sans inclure les hommes de couleur et cette assemblée se déclare non seulement supérieure au Gouverneur-General (28 Mai 1790) mais aussi s’abroge le droit de faire le commerce librement.  Cette assemblée de planteurs est vite renversée alors que les homme-libres réclament l’Egalite avec véhémence.

Beaucoup seront massacres par la population blanche et ainsi périra Vincent Oge, condamne au supplice de la roue, en Février 1791. Un autre Homme-libre affranchi Julien Raymond continuera à mener le combat en France et se liera à la Société des Amis des Noirs en 1790 et plus tard rejoindra le club des Jacobins en 1791. L’Assemblée Générale reste indécise sur la cause des affranchis et des hommes de couleur mais finalement leur accorde le 15 mai 1791, la liberté, mais, seulement aux libres de couleur nés de père et de mère libres. Seuls les noirs affranchis, minoritaires sont discrimines par les amendements « Rewbell ». Maximilien Robespierre condamne ce décret de même que la société des Amis des Noirs. Cela suscite de fortes inquiétudes dans le club des Jacobins et plusieurs membres sont radies du club a la requête de Etienne Polverel. S’en suit, une condamnation générale sans équivoque des discriminations raciales et de l’esclavage colonial présentée à l’Assemblée Générale. Plus encore un avis sur la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est aussi proposé en septembre 1791. 

Jean-Paul Mart s’exclame : » les gens de couleur ne sont pas des lâches comme les Parisiens et ils ne se laisseront pas faire ». Bref, ils se soulèvent un peu partout dans l’ouest et dans le sud de la colonie diriges par Louis Jacques Beauvais et André Rigaud durant l’été de 1791. La ville de Port-au-Prince est incendiée en Novembre 1791. Beaucoup de planteurs Français se refugient dans la portion est de l’ile et profitent de la mentalité royaliste des esclaves de Saint Domingue pour propager de fausses rumeurs et embraser l’atmosphère en défense du roi Louis XVI.

Un tel désordre dans la colonie de Saint Domingue, favorisait le marronage. Beaucoup d’esclaves profitent de l’occasion pour prendre les champs. Ils choisissent le marronage et abandonnent les plantations en masse pour rejoindre d’autres groupes vivant dans les forêts et les montagnes. Ils volent et pillent pour subsister, ils brulent ou empoisonnent les champs. Ces circonstances favorisent un attroupement d’esclaves, le 14 aout 1791, dans la plaine du Nord, sur une habitation « Bois Caïman ». De nombreux esclaves marrons se réunissent sous l’autorité de Dutty Boukman et décident de se révolter.

Boukman est né dans la région « Sénégambie (Portion Ouest de l’Afrique : Sénégal, Siéra Leon etc…) ou il est capture et vendu comme esclave a une plantation de la Jamaïque. Vite, il s’échappe et rejoint le marronage. Les circonstances veulent qu’il se retrouve plus tard, en Haïti, agissant comme un Sorcier (prêtre de Voodoo) ou un Iman (prêtre du Coran) pour se réunir avec un groupe d’esclaves marrons sur une propriété au haut du Cap.

De cette cérémonie du Bois Caïman, bien de récits de l’époque en témoignent mais les faits ont été manipules à travers le temps, si bien qu’un porc noir ou une chevre (cabri) aurait été l’animal mis en sacrifie pour la circonstance. Encore plus, invention de toute pièce, un historien témoigne d’un sacrifice humain et il nomme un « Jean-Baptiste Luxamar » qui aurait été immole lors de cette cérémonie. D’autres documents rapportent aussi la participation d’une « mambo », adepte de Vodou, du nom de Cécile Fatima qui aurait porte concours a Boukman (« Papaloi »). Apparemment, certains participants se seraient abreuves du sang de l’animal sacrifie pour sceller un pacte de solidarité a la cause indigène.


Dutty Bookman (« Papaloi ou prêtre Vodoo ») (1767-7 Novembre 1791)

En quelques jours, la plupart des plantations dans le Nord du pays sont incendiées et près d’un millier de blancs massacres. La révolution de 1791-1804 venait de commencer sous les directives de Dutty Bookman durant la nuit du 22 au 23 Aout 1791. Ces esclaves marrons prennent les armes mais ils n’ont aucune expérience dans l’exercice du pouvoir. Bientôt, Boukman est tue et le corps décapite. Sa tête est paradée sur une pique dans toute la ville du Cap pour contredire cette aura d’invincibilité qu’il cultivait lui-même. Les bandes armées se dispersent dans les montagnes mais continuent la résistance avec acharnement.

A la mort de Dutty Bookman, Jean François Papillon impose son autorité sur George Biassou, Jeannot Bullet et aussi plus tard sur Toussaint Breda Louverture. Jean François et Biassou mettent leur rivalité de cote pour soutenir la cause et pour punir Jeannot pour sa cruauté envers des soldats noirs qu’il aurait sacrifie avec les blancs. Ils font de lui un prisonnier et l’exécute en Novembre 1791.

Jean-François Papillon (Petecou) est né en Afrique ou il est capture est vendu comme esclave a l’habitation Papillon au haut du Cap. En 1787, he was 22. Il devient bientôt un marron et rejoindra les insurges.

L’Espagne avait encore des vues sur la portion Ouest de l’ile en dépit du

Traite de Ryswick de 1697 qui avait divise Saint-Domingue en deux. Elle jouait un rôle de trouble-fait en ravitaillant les insurges en armes et en nourriture, secrètement pousse par les monarchistes (colons Français) qui avait fui le Cap pour se réfugier à l’Est du pays.

La politique du roi Charles IV d’Espagne, changea soudainement, le jour ou Louis XVI, son cousin germain, est guillotine. Des négociations actives commencent entre l’Espagne et cette armée indigène à travers un prêtre dominicain Jose Vasquez. Bientôt, Jean-François et ses hommes sont intègres dans l’armée espagnole, comme » Armée Auxiliaire Noire » au service de l’Espagne alors qu’ils avaient offert à la France d’arrêter toutes les hostilités en échange de l’émancipation de tous les esclaves sur l’ile. La France avait refusé les revendications des insurges et se préparait déjà à rentrer en guerre en 1793.  L’Espagne avait bien joue car cette armée gagnait du terrain, conquérant des positions-clef comme Gonaïves, Gros-Morne, Fort Marigot, Terre-Neuve etc.

Cependant une tension se faisait sentir entre Jean François Papillon (Petecou) et George Biassou qui permettra aux forces Françaises de saisir l’opportunité pour attaquer et annexer « le Fort Tannerie ». Si cette armée révolutionnaire a fait de nombreuses conquêtes au nom de l’Espagne, elle finira par perdre tout prestige lors du massacre d’une population de Français et d’Espagnols, a Bayajas, en Juillet 1794, en présence d’une garnison espagnole qui avait refusé d’intervenir pour arrêter le carnage. Les Espagnols réalisent alors que l’armée noire des auxiliaires était trop dangereuse et qu’il fallait s’en débarrasser ou la disperser.

Jean-François Papillon (Petecou) et ses collaborateurs sont disperses à la Havane d’abord mais le gouverneur Luis de Las Casas avait une grande peur d’eux parce qu’il pensait que leur seule présence sur l’ile, pourrait inciter une insurrection massive des noirs. Jean François (Petecou) est donc transféré dans la cite de Cadiz, en Espagne avec une centaine de ses proches ou il sera tenu presque comme prisonnier. Il perdra son rang sans recevoir de compensation pour service rendu à la couronne d’Espagne. Il ne savait même plus ce qui était arrivé à ses hommes. Il meurt probablement en 1805, inconnu d’un gouvernement Espagnol qui lui avait même renie le titre de General qu’il avait reçu alors qu’il se battait pour l’Espagne. Il est enterré au cimetière de San Jose avec l’écriteau : « Don Juan Piticou » et le gouvernement s’apprête, semble-t-il a déplacer le corps dans un autre cimetière.